Le sang des Belasko : Le livre de Chrystel Duchamp

Jusqu’où peut mener la colère entre frères et sœurs et, surtout, les rancœurs liées à un héritage ? Un sujet dramatiquement commun et que pourtant l’auteure va pousser ici à son paroxysme. Car les enfants Belasko se vouent une haine féroce que rien ne semble pouvoir apaiser. Au décès de leur père, les 5 frères et sœurs vont se rejoindre à La Casa, la demeure familiale afin de connaître les dernières volontés de leur père, leur mère étant décédée quelques mois plus tôt. Ils le savent, ce sera la dernière fois qu’ils se verront tant ils se sont divisés. Mais en place du testament de leur père, c’est une lettre qu’ils vont découvrir, une lettre révélant que leur mère ne se serait pas suicidée mais aurait été assassinée. Dès lors, les vieilles rancœurs et de lourds secrets vont peu à peu être dévoilés et réveiller la rage retenue depuis de nombreuses années. L’auteure se révèle alors experte dans l’art de faire monter la tension sans qu’on s’en rende vraiment compte, jusqu’à l’horreur ! Et question horreur, on peut dire qu’on est dans du haut niveau autant psychologique que descriptif où l’auteure sait jouer avec les nerfs de son lecteur dans une terrible banalité de querelle de départ. Vous le savez, j’adore les huis-clos. Et celui-ci est particulièrement costaud. Mais surtout, l’auteure nous offre un final exceptionnel que je n’avais franchement pas vu venir et qui, pourtant, est criant de réalisme !

« Le sang des Belasko » est un thriller de Chrystel Duchamp. Je ne suis pas très attirée par ce genre de roman mais sur le conseil de mon mari, je l’ai lu et je dois dire que je me suis laissée happer par cette histoire de règlement de compte familial. C’est haletant et terrifiant et ce jusqu’à la dernière page.

Ce thriller psychologique est très intéressant. Il est vécu en huis-clos par les personnages qui se retrouvent enfermés. Cette manière de présenter l'histoire est rare et passionnante car dans le fond, tout réside dans ce que pense chacun, ici, sur les frères et soeurs, au sein d'une famille. Chaque personnage s'est bâti sa propre vérité. Chacun a fait des erreurs et a voulu les cacher aux autres. Et au final, chacun a quelque chose à reprocher aux autres. Très savamment écrit !

Mon expérience de lecture de ce romane est … étrange #128517;. J’ai eu du mal à rentrer dans l’histoire mais en même temps j’ai quand même lu tout le roman en une journée … donc c’est que ça me plaisait #129315; #127968;#129656; Il faut dire que ce roman n’a pas une construction « normale ». Déjà, la maison, la Casa Belasko, a le premier et le dernier mot de toute l’histoire. C’est vraiment la maison qui « parle » dans le prologue et l’épilogue … et ça ce n’est pas habituel #128517; #127968;#129656; Dans cette maison qui semble avoir une vie propre on retrouve une fratrie complètement désunie. Et je pense qu’au départ c’est ça qui m’a un peu empêcher de rentrer dans l’histoire puisque chaque chapitre est consacré à un membre de la fratrie. Au fur et à mesure on se rend bien compte que les histoires se rapprochent entre elles, se rapprochent des parents qui sont au centre de tout. #127968;#129656; L’angoisse monte au fur et à mesure des chapitres, au fur et à mesure des morts dans cette maison qui elle semble bien vivante … et alors l’épilogue #129327;. Absolument rien vu venir! #127968;#129656; Bref, une super lecture!