Les Piliers de la terre - Tome 2 Aliéna : Le livre de Ken Follett

Deuxième opus des « Piliers de la terre ». Le premier m’avait laissé sur ma faim : personnages trop caricaturaux, invraisemblances, style littéraire convenu… Mais j’ai lu quand même le second, et je reste sceptique. J’essaie de comprendre les raisons de cet immense succès. Analysons (à ma mesure) ! Déjà, en termes de roman historique sur le moyen-âge, il y eut quelques succès de librairie, mais assez rares à ma connaissance (je n’ai pas fait de recherche, c’est juste une impression). La période reste pour beaucoup une période mystérieuse et attirante. Cela dut jouer dans le succès du livre. Mais le moyen-âge ne fut pas cet âge obscur et terrible. De ce point de vue, le narratif n’est pas crédible. L’excès de violence proposé dans le livre dut évidemment participer (hélas) de son succès. De même que les scènes de sexe qui, sans être trop explicites, vont tout de même assez loin, en particulier dans le sadisme du principal « méchant » de l’histoire. Sur le plan historique, nous nous situons juste avant l’accès à la couronne d’Henry II Plantagenêt. Dans le même temps, nous est décrite l’arrivée de l’art gothique en Angleterre et la constitution des premières loges de maçons, qui initièrent quelques siècles plus tard la franc-maçonnerie moderne. Tout cela est exact sur un plan factuel mais reste un peu approximatif. Alors, que penser ? Des longueurs, mais on peut lire en diagonale sans se perdre. Vraiment beaucoup de violence. Trop selon moi, mais cela a du faire recette. Un moyen-âge rendu à ses poncifs. Un scénario sans grande surprise, malgré des retournements de situation fréquents. Pourtant, cela se lit. Il y a malgré tout un phénomène d’aspiration que j’explique mal. Je crois que le principal atout du livre est le moyen-âge lui-même. Même s’il s’agit là d’un moyen-âge approximatif. Mais, dans la même période historique, d’autres romans, aujourd’hui oubliés, me paraissent bien meilleurs. Je pense en particulier à certains livres de Zoe Oldenbourg, Jeanne Bourrin, Maurice Druon… Et, sur les cathédrales, « Le passeur de lumières ».

Une véritable et captivante épopée de bâtisseurs de cathédrales (Philip, Tom...). Sur plusieurs générations, envers et contre tout et tous, la quête de l'idéal du prieur Philip – la cathédrale de Kingsbridge – se heurte aux vicissitudes de la vie et aux immanquables jalousies de clans. Même si on a un peu peur au départ de plonger dans cette énorme fresque médiévale, on s'attache vite aux bâtisseurs et le voyage aux temps féodaux est dès lors entier et il est difficile de tourner la dernière page du livre.