Obsolète : Le livre de Sophie Loubière

Très bon roman dystopique. L'autrice maitrise très bien son récit en décrivant le monde de 2224, apocalyptique, et futuristique. Sans nous noyer de descriptions, elle donne juste le niveau d'informations pour nous laisser imaginer ce futur, et y faire vivre ses différents personnages tout en ménageant son suspense jusqu'au bout ! Que deviennent ses femmes qui doivent, passées 50 ans, quitter leur famille pour rejoindre les Hautes plaines ? Une autre vie plus reposante ? La mort ? Et ses 3 filles qui ont trouvé la mort, alors que ce monde empêche toute émotion négative ? Ce livre en profite pour aborder aussi plusieurs thèmes comme l'écologie ou le féminisme. Lecture fluide, intrigue de qualité dans un monde futuriste et crédible. Très bon moment de lecture.

Ce roman d’anticipation a un cadre bien construit, fouillé et cohérent. L’autrice y présente et analyse une société futuriste, de ses aspects les plus positifs à ses travers les plus dérangeants. Il n’y a pas de grande révolution dans ces pages, pas de grand moment d'actions. On y suit « simplement » la vie quotidienne d’une communauté, le bouleversement vécu par les personnages à la suite du départ programmé d’une fille/amie/mère/épouse/« soi » et une enquête. J’ai été happée par ce roman, ces différentes ramifications et réflexions. Seul bémol, une fin de roman qui tire en longueur. L’autrice, tout au long du récit, fait de nombreux apartés sur cette société, sur les événements et réflexions qui l'ont fait naître, ce qui est passionnant et donne une vraie crédibilité à cette société. Mais dans le dernier quart du livre, j’ai trouvé que tout cela ralentissait le récit et essoufflait un peu la tension, à trop attendre la résolution des mystères, ils en devenaient de moins en moins intéressants.

#x1f9d0 Et si on faisait un saut dans le temps ? Nous voilà propulsés en 2224 ! L'humanité s'est adaptée depuis le Grand Effondrement de la civilisation fossile et le début de l'extinction de la race humaine. Le maître mot : adhérer au tout-recyclage ! Jusque là tout va bien mais là où le bât blesse : "y compris les femmes"... #x1f631 #x1f9d0 Pour pallier au déclin de la population, toute femme de cinquante ans est considérée comme "obsolète" et "retirée" de son foyer pour être remplacée par une plus jeune encore fertile... Un autre choix sacrificiel reste possible pour contribuer aux ressources limitées et à l'empreinte carbone mais croyez-moi ça ne fait pas rêver non plus... La femme, un produit sans grand avenir... Mais que fait MeToo ?? #x1f92d Plus de réseaux sociaux, trop polluant ! Retour au téléphone filaire ! #x260e#x1f632 #x1f9d0 L'heure de la "collecte" est venue pour Rachel et si elle se sent prête, qu'en est-il de son mari et de ses enfants ? #x1f9d0 Maya, l'IA, propose des séances de thérapie familiale pour la préparation au "retrait" et la famille se raccroche aux promesses d'une nouvelle vie idyllique mais personne n'est jamais revenu du Grand Recyclage... Et s'il n'y avait rien là-bas ? Le Domaine des Hautes-Plaines est-il vraiment cette terre promise que la "Gouvernance territoriale" fait miroiter aux futures "Retirées" ? Un roman à la fois d'anticipation et de suspense qui nous plonge avec effroi dans un monde rétrofuturiste visionnaire. Une couverture magnifique et un travail d'écriture fouillé qui nous interroge sur le devenir de notre civilisation. Moi qui suis obsolète depuis un certain temps, j'ai compatis pour ces femmes de 2224 mais mon BMH (Bracelet Modérateur d'Humeur) s'est activé et a vite modéré mes émotions. #x1fae3 A lire sans modération et à méditer... Que vous soyez obsolète ou pas ! #x1f9d0#x1f4da

Ce roman nous interpelle car il nous projette en 2224.... La planète a vécu un grand "effondrement" et la population qui l'occupe aujourd'hui "bénéficie" des avancées de la sciences et des technologies pour adapter au mieux et dans un respect optimisé son comportement et ses besoins en fonction de l'environnement et des besoins communautaires. Tout est sous contrôle : les émotions, la vie sociale, la vie professionnelle, les naissances, l'éducation, l'enseignement et même la gestion des femmes ménopausées....devenues infertiles et désormais inutiles, elles sont reléguées mais avec la promesse d'une fin de vie radieuses aux "Hautes Plaines". Le lecteur s'identifie facilement aux personnages du roman : soumis ou davantage dans le questionnement et la recherche (y compris dans un passé délibérément très effacé). Le besoin de spontanéité, de retrouver un naturel et une curiosité se révèlent au travers des événements et des personnalités. L'omniprésence de l'IA en réponse à un quotidien très structuré et contrôlé.... Bref, un roman qui pointe du doigt les algorithmes générés par la science répondant à la nécessité d'une vie communautaire "apaisée". Garder la lucidité et l'esprit critique dans cet environnement est une "faute"... et pourtant ?!