Où vivaient les gens heureux : Le livre de Joyce Maynard, Anny Romand

C’est un roman dont j’ai envie de venir parler parce que je pense que ce roman est un chef-d’œuvre. Je lis beaucoup et je n’aime parler que des livres qui m’ont fait vibrer, qui m’ont emportée, qui m’ont coupé le souffle. Ce qui doit représenter un livre sur dix. « Où vivaient les gens heureux » est un roman qui se déroule tranquillement, il ne faut pas s’attendre à des rebondissements, à des révélations, on avance au rythme du personnage féminin, Eleanor, adolescente en 1970 jusqu’à aujourd’hui. C’est la vie d’une femme, mais surtout la vie d’une mère de famille qui n’existe que par sa famille et c’est ce qui est bouleversant. Jusqu’où ira-t-elle pour l’amour des siens ? Jusqu’où se sacrifie-t-elle ? Ce roman au rythme en apparence tranquille, comme l’est Eleanor, nous parle aussi de la société et de ses évolutions au fil des décennies. C’est un roman écrit à la troisième personne, mais, rapidement, on le lit à la première personne, on le lit comme si on était Eleanor. Et comme à chaque fois que je referme un roman américain, je me dis que pour le prochain, celui qui va prendre la suite, ça va être difficile !

Dans cette histoire, nous suivons Eleanor, depuis son enfance en passant par son adolescence, jusqu’à son âge adulte. Le point de départ est le mariage de son fils, anciennement sa fille, Al. À partir de ce moment, l’auteur nous replonge dans le passé pour retracer tout le parcours d'Eleanor jusqu'à cet événement, le mariage d'Al, où le cycle se referme. Où vivaient les gens heureux, est une histoire touchante dans laquelle il est question de famille, de drames, de divorce, d’éloignement, d’amertume, mais surtout d’acceptation et de pardon. Et c’est au fur et à mesure… au fil des pages, que je me suis sentie glisser dans la peau du personnage principal, Eleanor. Bien que je n’aie rien en commun avec elle, l’auteur aborde des sujets que l’on rencontre au cours de sa vie. Elle décrit avec justesse et à travers ces personnages toutes ces étapes et inévitablement, à un moment donné, on finira par être profondément touché ! Le parcours de cette famille et d’Eleanor est tellement bouleversant et émouvant que j’ai, par moment, eu du mal à retenir mes larmes. Lorsqu’une histoire me fait cet effet, c’est forcément un énorme coup de cœur ! En conclusion, c’est une magnifique histoire que j’ai énormément aimée. Malheureusement, elle a dû se terminer, mais elle m’aura profondément marquée !

Eleanor part dans la vie avec quelques handicapes : des parents qui ne l'aiment pas, enfin en tout cas moins qu'elle et qui vont mourrir dans un tragique accident. Puis une rencontre malheureuse. Mais au final, grâce à ces talents d'artiste, elle va vite tirer son épingle du jeu et pouvoir construire sa vie et sa famille avec Cam. Et c'est ainsi, que va se dérouler un long récit de vie avec ces beaux moments et les instants plus difficiles. L'autrice va ainsi nous transporter au fil du temps dans le développement de la famille d'Eleanor. Et même si je comprends l'engouement qu'à pu engendrer cette histoire, j'ai ressenti pour ma part quelques longueurs. Quand j'ai vu que je n'avançait pas aussi vite que j'aurais souhaité, j'ai pris ce roman en audio. Je trouve que c'est tout à fait le genre de livre qui passe bien en audio. Je n'ai cependant pas plus accroché que celà. Dans le même genre j'ai beaucoup plus aimé la saga familiale "le goût du bonheur" de l'autrice Québécoise Marie Laberge. Je pense qu'il m'a manqué un peu de piquant, de surprise mais j'ai passé un bon moment.

C'est un vrai plaisir de lire en américain ce « roman feuilleton » de 450 pages, avec des chapitres courts, et des répétitions qui remettent le lecteur au coeur des événements. Ces rappels qui seraient ailleurs un défaut, montrent que Eleanor, la protagoniste principale, rumine tout ce qu'elle a vécu, surtout dans la maison familiale, avec son compagnon et ses trois enfants. Avant de tout perdre. Mais la vie continue, avec ses péripéties matérielles, ses accidents de parcours, et surtout les états d'âme et sentiments qui évoluent au fil du Temps. Les personnes sont semblables à ces figurines de liège emportées par les courants. Joyce Maynard marque les époques avec des chansons et oeuvres musicales, propres à raviver les événements et les émotions. Pour ma part, j'ai apprécié les profils psychologiques des personnages, le caractère authentique des sentiments éprouvés, ce qui a poussé nombre de lecteurs à y voir des données autobiographiques. Outre les musiques d'époque, l'actualité figure avec ses problèmes de couples, les passions du moment, les petits métiers - d'artisan ou d'artiste graphique, la transition de genre, l'avortement, les séparations et familles recomposées. Que deviennent les enfants, et leurs rêves enfermés dans des « trésors d'enfance » enfouis, puis retrouvés à l'âge adulte ? Comment survivons-nous aux épreuves et à nos propres erreurs ? Ce récit aide à comprendre et à accepter la vie, comme elle va ...