L'hôtel des oiseaux : Le livre de Joyce Maynard

Que dire, j’ai passé une très agréable semaine, grâce à cette lecture, 7 jours de bonheur. J’ai patienté comme l’héroïne Amélia, pour elle un amour envolé et le deuil de sa famille, pour moi espérant une fin heureuse ! Des paysages, un lieu, l’Amérique centrale. Un lac, un volcan, des oiseaux, un hôtel et le charme suranné de ce lieu… On pourrait dire que ce roman fait très carte postale, pourquoi pas, moi j’y ai vu des années passées, un peuple qui se construit, se perd et se reconstruit. J’ai cru découvrir pendant la lecture plein de points qui pourraient me donner la fin, eh non, on se laisse bercer par cette douce romance. Le bruit des oiseaux, des lucioles sur un lac. Magique. Même les remerciements de Joyce Meynard sont intéressants !

Dès que je débute un livre de Joyce Maynard, j'ai l'espérance (voir même la certitude) d'un joli moment de lecture à venir. Je me suis donc glissée, sereine, dans les pas de l'héroïne, direction "La Esperanza" via les USA. Amélia/Joan, affronte de grands malheurs depuis l'enfance. J'aurai du avoir de la compassion face à tant de tragédies mais non ! Son errance, comme par magie, va la mener dans un petit pays imaginaire d'Amérique latine. Elle n'a pas un sous en poche, pas de valise, rien. Mais une bonne fée va la prendre sous son aile et va même, après un mois seulement, en faire son héritière. Elle va prendre en charge l'hôtel des oiseaux où nous allons rencontrer, brièvement, de nombreux clients et quelques habitants du village. Ce n'est pas un mauvais livre, j'ai passé un bon moment mais le problème est que cette auteure m'avait habituée à beaucoup plus de finesse et surtout moins d'invraissemblances. Heureusement, le séjour dans ce petit paradis fournit un décor de rêve avec son sublime jardin, ses oiseaux, son lac, son volcan et ses fleurs (bleues), le dépaysement est bien là. Si vous ne connaissiez pas Joyce Maynard, ne la condamnez pas à ce côté feel good. Elle ne nous avait pas habitué à ce style. Laissez vous plutôt séduire par "où vivaient les gens heureux" ou "un long week end" ou encore "l'homme de la montagne" ...

Le commentaire de Lynda : Ce roman est un beau mélange de sentiments, pour les personnes ayant déjà lu Joyce Maynard, vous allez comprendre tout de suite ce que je veux dire, quand je dis que cette auteure est capable de nous faire pleurer, nous faire rire et nous faire réfléchir. L'histoire commence avec Amélia qui n'a qu'une idée en tête, sauter en bas du Golden Gate à New York... Sa vie est finie, pense-t-elle, trente minutes avant elle était heureuse, et maintenant, c'est terminé. On recule dans le temps, au moment où Amélia, s'appelait encore Joan. Après une explosion qui a tué sa mère quand elle avait 6 ans, elle sera prise en charge par sa grand-mère, qui va l'amener loin de tout, pour lui permettre de vivre une vie normale, et c'est à ce moment qu'elle est devenue Amélia. Les années ont passés, elle est maintenant épouse, mère et une artiste qui connaît du succès, mais encore une fois, c'est la tragédie, et Amélia n'en peut plus, elle va sauter, au dernier moment, elle décide de ne pas sauter et elle va partir pour l'Amérique Centrale, dans un hôtel presque à l'abandon elle sera accueillie pas la propriétaire Leila, qui va la prendre sous son aile. Et Amélia va réapprendre à vivre malgré tous ces décès qui ont fait partie de sa vie. À l'hôtel des oiseaux, elle rencontrera une tonne des personnes ayant chacune leurs histoires, et tout doucement, elle va remonter la pente. On apprend les histoires des autres, et Amélia réussit à partager sa peine, les départs, etc. Un revirement assez spécial nous arrive presque à la fin, je ne l'ai pas vu venir du tout et ça m'aura quand même ébranlé un tout petit peu. En bref, ce roman est du pur Joyce Maynard. Sa plume nous emporte dans beaucoup d'émotions, et on ne peut pas s'ennuyer avec cette histoire. Une plume fluide, imagée, de beaux personnages. Je vous recommande sans hésitation, un roman qui vous fera tout oublier pendant la lecture.

Je suis un peu déçue par ma lecture de L’hôtel des oiseaux de Joyce Maynard. Même si c'était agréable, je n’y ai pas retrouvé les émotions intenses que les autres livres de cette autrice m’avaient procuré. Amelia a eu une vie mouvementée et des événements tragiques la font subitement tout quitter pour noyer son chagrin. Lorsqu’elle trouve refuge, quelque part en Amérique Centrale, dans un hôtel un peu en ruine, mais avec une nature enchanteresse qui l’entoure, on va la voir, petit à petit, reprendre goût à la vie. Le postulat de départ m’a posé problème en fait : l’héroïne vit des événements absolument dramatiques, elle quitte tout et d’un coup, trouve sans aucun problème des gens parfaits, gentils et un peu philosophes, le tout dans un lieu paradisiaque trouvé par hasard (lieu qui plus est, lui est légué au bout d’un mois seulement). Tout cela a perturbé ma lecture en fait. Alors certes, la vie d’Amelia n’est pas un long fleuve tranquille une fois qu’elle a trouvé ce lieu paradisiaque, et tout n’y est pas parfait parce qu’il y a encore quelques heurts et des blessures dans cette histoire. Mais globalement, j’ai eu du mal à accrocher. Et je n’ai pas non plus trouvé Amelia particulièrement attachante, son caractère un peu passif m’a parfois perturbée. Alors certes, pourquoi le hasard ne ferait-il pas bien les choses ? Pourquoi Amelia, qui a vécu tant de drames, ne pourrait-elle pas avoir enfin une vie heureuse ? Bien sûr que ce roman fait du bien, qu’il est agréable, que la reconstruction d’Amelia fait plaisir à voir. Bien sûr qu’il fait réfléchir à la beauté des choses simples, à la fraternité, à l’ouverture aux autres. Mais je n’ai pas vibré comme je l’avais fait pour les inoubliables et complexes héros de « Où vivaient les gens heureux » Eleanor et Cam. Je n’ai pas frissonné, ni ressenti l’intensité de « L’homme de la montagne ». C’est bête de faire des comparaisons, et peut-être que j’en attendais trop ? Ça n’en fait pas un mauvais roman, loin de là. C’est très bien écrit, l’histoire est prenante, et on se prend à vouloir qu’Amelia s’en sorte. Mais il m’a manqué ce petit truc en plus, cette petite étincelle d’intensité qui en ferait un très bon livre. Mention spéciale à l’illustration sur la couverture qui est superbe.