L'hôtel des oiseaux : Le livre de Joyce Maynard

Joyce Maynard fait partie des auteurs que je lis sans consulter la quatrième de couverture au préalable. Je n’ai pas lu tous ses romans mais un certain nombre et je suis admirative de son œuvre. Avec une aussi jolie couverture et un titre onirique, je ne pouvais que succomber. Joan était une enfant lorsqu’elle a vécu un drame familial. Elle a alors dû vivre avec sa grand-mère et changer d’identité. Elle s’appellera désormais Amélia. Devenue adulte, la jeune femme est confrontée à d’autres drames qui lui donnent envie de mettre fin à ses jours. Finalement, elle se laisse porter et entame un voyage qui la mènera dans un petit pays d’Amérique centrale (fictif), au cœur d’un petit hôtel familial. J’ai été emballée par la première partie consacrée à l’enfance et la vie aux Etats-Unis de la narratrice. J’ai retrouvé la plume caractéristique de Joyce Maynard et son talent de conteuse. Amelia, comme le lecteur, font la rencontre d’une multitude de personnages, souvent des clients de l’hôtel. Les descriptions des décors, de la faune et de la flore ont su m’émerveiller. Si ce roman a des qualités indéniables, il y a tout de même quelques points négatifs. J’ai trouvé qu’il était assez long et que les péripéties et révélations étaient inégalement réparties. J’ai aussi eu du mal à m’attacher à l’héroïne qui a pourtant vécu de nombreux drames mais que j’ai trouvé trop naïve et effacée. Il m’a manqué un ingrédient pour que je puisse ressentir plus d’empathie à son égard. Pour conclure, il s’agit d’un bon roman mais j’ai largement préféré Où vivaient les gens heureux, un coup de cœur d’ailleurs !

La lecture est une constante dans ma vie chaotique, et je dis souvent que les livres n’arrivent pas par hasard dans mes mains. Il peut même se passer des années avant que je me décide à prendre un livre de ma bibliothèque. Celui-ci n’échappe pas à la règle. Je traverse une méchante tempête, voire un tsunami, avec l'impression de mener une guerre. Je laisse une trace ici pour plus tard, pour me souvenir que Joan m’a accompagnée un bout de chemin quand chaque matin, je me réveillais avec une bouffée d’angoisse et la nausée. Joan n’a pas eu le choix pour vivre ou survivre. Elle a appris très tôt à se taire, à rester seule, à être en hypervigilance, et ce, jusqu’au décès de sa grand-mère qui l’a élevée. C’est un nouveau drame, mais Joan parvient à tracer sa route. Son héritage de 1800 dollars lui sert à louer un studio et à acheter un tourne-disque pour écouter les vinyles de sa mère. Peu après avoir obtenu son diplôme d’une école d’art, elle est sélectionnée pour participer à une exposition où elle rencontre l’amour. Lenny est optimiste et apporte du soleil dans la vie de Joan. Pour la première fois de sa vie, elle se sent heureuse. Un enfant et quelques années plus tard, un autre drame survient dans sa vie. Joan vacille et pense au suicide. Un instinct de survie la pousse à monter dans un car par hasard. Après des jours d’un voyage éprouvant, elle arrive dans le village de La Esperanza, en Amérique du Sud. Joan, qui fuit depuis son enfance, va-t-elle trouver sa place dans ce village? Dans les tragédies, il y a toujours une main tendue que l’on ne voit pas sur le moment. Leila, propriétaire de l’hôtel La Llorona, sans rien demander, prend soin de Joan et se lie d’amitié avec elle. Les catastrophes de la vie s’arrêtent-elles un jour? Pas pour Joan, mais elle a vécu le pire. Elle est résiliente et même si elle ne fait pas toujours les bons choix, car ses priorités sont ailleurs, j’ai suivi son combat intérieur avec une grande attention. C’est une histoire émouvante écrite avec finesse et sensibilité. Il y a tous ces personnages qui gravitent dans ce village, parfois animés de mauvaises intentions, souvent de bonnes, et le décor est superbe. Chaque paradis a ses serpents, mais il y a une chose plus importante: se sentir à sa place

Amelia vient de vivre un deuil terrible qui réactive le deuil non digéré de son enfance. Plus rien ne la raccroche à la vie, elle part pour sauter du Golden Gate Bridge. Mais elle n'y arrive pas. Alors elle marche, sans but et longtemps... Jusqu'à ce qu'elle monte dans un bus, puis dans un avion, etc... et elle arrive à l'hôtel des Oiseaux... Je ne sais pas trop ce que je pense de ce roman. Très agréable à lire, très bien écrit. Mais j'ai été gênée par le fait de comprendre à l'avance ce qui allait se passer. Peut-être est-ce voulu par l'autrice ? Ou alors Amelia est particulièrement naïve ? Perplexe...

#10084;#65039;COUP DE CŒUR#127755; "On ne trouve pas forcément ce qu'on cherche en venant au lac mais on trouve probablement ce dont on a besoin" C'est un petit village perdu dans la jungle, dans un pays d'Amérique centrale au bord d'un lac, au pied d'un volcan toujours en activité mais en sommeil... C'est ici qu'Amelia a atterri, par hasard, après une longue route tortueuse... Guidée par la main du destin. Il y a des lieux qui vous attendent, qui sont faits pour vous. Des lieux dont on tombe amoureux au premier regard. Entre Amelia, quadra brisée par plusieurs tragédies personnelles, et l'hôtel des oiseaux, c'est le coup de foudre. La sensation que c'est ici et ici seulement, dans cet établissement délabré enfoui sous une nature luxuriante et tenu par des femmes généreuses qu'elle pourra retrouver l'envie de vivre. Le courage de s'attacher à nouveau sans la peur de souffrir... Attention coup de cœur #10084;#65039; "L'hôtel des oiseaux" est le portrait d'une femme au bord du gouffre qui tente de se reconstruire mais ce n'est pas seulement ça. Ce merveilleux roman peuplé de plusieurs dizaines de personnages fut un vrai bonheur de lecture. On y a retrouvé un peu du réalisme magique de Gabriel Garcia Marquez, auteur d'ailleurs cité dans le roman et on a adoré vivre auprès des habitants du village de La Esperanza. Ces gens simples en symbiose avec la nature, ce lieu touché par la grâce, cet hôtel pourvu d'une vieille âme... Bref, cette lecture a mis notre petit cœur en fusion comme le volcan du roman #127755; Après lui avoir longtemps tourné autour, on a enfin découvert Joyce Maynard et ce fut une magnifique rencontre. On n'en restera pas là, forcément, et on a hâte d'en lire plus. Ce roman vous tente ? Un titre de Joyce Maynard à nous conseiller particulièrement ? "Rien de ce qui est beau n'est éternel. Il faut trouver la joie dans ce qui croise notre chemin plutôt que pleurer quand c'est terminé." Bisous #128536; Fran et Flo #127826;