Patriote : Le livre de Alexeï Navalny

« J’ai toujours su que je serai emprisonné à vie – C’est à dire jusqu’à la fin de ma vie, ou jusqu’à la fin de celle de ce régime ». C’est avec cette lucidité impitoyable qu’Alexeï Navalny nous livre son testament d’outre-tombe dont l’écriture, puis la publication et enfin la lecture sont autant de preuves que Poutine n’aura au final jamais réussi à le faire taire ! Tout commence dans cet avion, où victime d’une tentative d’empoisonnement, Navalny s’écroule et se croit mourir ; il se réveille 18 jours plus tard et après plus d’un mois d’hospitalisation, alors que tout le monde, y compris la chancelière allemande cherche à le retenir hors de Russie, il rentre « chez lui » … pour passer 3 ans en détention dans les pires conditions imaginables. Il faut lire « Patriote » pour comprendre pourquoi il est littéralement allé se jeter dans la gueule du loup. Navalny aime intensément la Russie et les russes. Il aime intensément sa femme, et de manière générale, il aime les gens. Par contre, ce qu’il ne supporte pas, c’est la corruption qui gangrène son pays, et ce qu’il déteste tout particulièrement, c’est Poutine qui a fait perdre 20 ans à la Russie. Navalny force le respect par la cohérence et la constance de son engagement, par son intégrité et son honnêteté, par sa conviction que pour sauver la Russie, il faut des sacrifices. Il force l’admiration dans sa foi constante en la bonté intrinsèque des hommes, dans son combat de David contre Goliath. Il nous force à rire enfin, tant son humour pointe à chaque page, y compris dans les moments les plus durs, et tant le système soviétique - puis russe - qu’il décrit sont absurdes et ridicules. Son livre n’est pas un simple pamphlet politique, c’est une magistrale leçon de politique, une réflexion profonde sur le sens de l’engagement, une démonstration sans faille de la puissance de l’esprit, de la liberté et de l’espoir.

Ce qui est vraiment douloureux, c'est l'explication par Navalnaya que j'ai entendu après la lecture de ce volume, pourquoi les deux dernières années de son journal de prison en deuxième partie du livre sont beaucoup moins remplis, que la première année de son journal : ce n'est pas que le carnet concernant son hospitalisation comme il le déclare dans son journal qui a été volé mais plusieurs ! Dès les premières lignes du livre, une claque pour moi.... car cela raisonne avec une expérience personnelle, dont tout m'on entourage n'a jamais compris l'importance : ma voiture a fait un tonneau, et là j'ai sentie vaguement une présence que je n'ai pas reconnue et j'ai accepté la mort. Mais j'étais seule ce jour là, anonyme parmi les anonymes, personne n'est venu à mon secours, j'entendais les voitures qui passaient, non pour moi il n'y a pas eut ce courage d'un pilote qui a pris une décision très importante de faire au plus vite pour atterrir et lui sauvé la vie, une décision qui aurait pu avoir des conséquences terribles pour ce brave conducteur d'avion! Non moi j'ai du, le choc soudain passé revenir à moi, et me rendre compte que mon klaxon ne marchait pas si je ne mettais pas le contact, coincée que j'étais la tête en bas, la portière coincée.... on m''a reproché ce geste d'urgence... tu aurais pu aire explosé la voiture... mais non, pas de flamme pas de fumée, il n'y avait aucun risque juste une urgence d'appeler à l'aide vue que ma voiture passait pour normale les quatre roues en l'air dans un champ... et n'ont ce ne sont pas les automobilistes qui sont venus.... ce sont les gens dune maisons en pleine campagne.. écoeurée je regardait les automobilistes s'arrêter pour demander à faire quelque chose.... aux pompiers... j'étais choquée de cette réalité, il fallait que les pompiers soient là pour que les gens se demandent s'il y avait quelque chose à faire, et pas l'image insolite de ma voiture les quatre fers en l'air dans un champs prise sans doute pour un évènement ancien ! Alors oui, à deux pas de a mort.... Navalny voit la saleté par terre de l'avion ! Tout semble vraiment amplifié surtout les incohérence d'un avion qui est censé être nickel pour accueillir du monde.... alors que la pauvreté on l'accuse d'être malsaine dès qu'elle doit économiser le moindre centime... ce qui m'est arrivé ce jour là ( et pourtant dans la famille d'une e mes copines de fac, vous n'allez pas me croire, mais la nuit d'avant, je l'ai su plus tard, on a rêver de mon accident alors qu'on ne rêvait jamais de moi, fil tenu que cette évènement me raccordait à quelqu'un mais pour aucune remise en question face à ce que je vivais!). Incompréhension de tous mon entourage, alors que je n'arrivai pas à étudier face à cet évènement dont personne ne semblait mesurer la porté! Et pourtant ce n''était pas la seule fois que je vivais un drame... j'ai été mis dans un hôpital, où l'on m'a accepté mon lapin nain et moi, juste pour observé un mal de nuque.... non je n'ai pas vue ma vie défilé (comme me l'a demandé un pompier quand je lui ai dit que j'avais un moment accepté la mort!), je n'ai même pas fait l'expérience e la mort imminente, j'étais consciente... mais je sais ce que Navalny dit quand il dit j'étais en train d'expirer.... Sur le rabat à la fin du livre de la Jacquette, on dit que Navalny aide à comprendre pourquoi il devait retourné en Russie, mais combien il a raison de commencer cette épisode, et à la lecture de ces lignes, quelque chose me relit à lui, que je n'aurai pas su distinguer en voyant les documentaires, le fait que d'accepter un jour de mourir, non, nous ne sommes pas de ces suicidaires par caprices qui cèdent à la pression parce qu'ils ont perdu une étoile au guide Michelin, non nous nous voyons la mort comme une échappatoire à un monde où décidément nous ne pouvons absolument pas agir... et malgré que moi, j' étais une anonyme, que personne ce jour là n'a pris conscience de la chose... je suis reliée à ce Navalny.... quand lui il était entouré de gens dans un avion, et que des millions voir des milliards de personnes dans le monde on suivit l'affaire aux informations.... il est clair, dans cet incident, il y a la mise en place de la possibilité que mourir est peut être la seule solution pour faire bouger les choses, et c'est là, dans votre inconscient... vous ne le savez pas encore la plus part du temps.... le suicide commence à faire son chemin parce qu'aucune de os actions ne mène nul part ! Et si moi, cela se résumait à une simple reconnaissance personnelle, chez Navalny, c'était l'impossibilité d'avoir des élections démocratiques dans son pays.... c'est l'idée qui suis juste après... alors oui, une claque à cause de mon expérience personnelle, dès la première page... il faut que je continue à lire ! Alors je continue ma lecture... et j'apprend aussi ce que je ne connais pas : les effets du Novitchock similaire à l'action des Détraqueurs ou des Nazgûls, la sortie de coma qui n'est pas que dans les films, et oui, ces passages là... les soignants devraient vraiment les lire, il décrit ses délires, ses prises de consciences de la réalité petit à petit, sa demande pour obtenir un gobelet d'eau en anglais, qu'il n'obtiendra que s'il écrit le mot water, mais pourquoi écrit -il fkuc a la place ? Oui vraiment certains passages sont à lire par le milieu médical, et surtout il y a une présence qu'il ne reconnait pas et qui, jour après jour le ramène à la réalité, il attend son arrivée à chacune de ses absences et il comprend : c'est sa femme qui la ramène à la vie! L'épisode de ses tentatives d'évasion, pas toujours conscient de la réalité et de où il est... oui, c'est poignant! Et puis, il quitte ce passage décisif pour comprendre l'homme qu'il est devenu après l'empoisonnement, pour nous parler de l'enfant qu'il était au moment de Tchernobyl, des parents lucides malgré la propagande sur l'affaire, et le fait que dans sa famille qu'importe d'être Russe ou Ukrainien;.. oui un homme que je ne sentais pas suicidaire ! Et la question me connait, mais qui partage avec certains suicidaires (peut-être pas tous, en tout cas pas ceux qui se suicident juste sous la pression sans véritable raison, mais certainement qui partagent avec lui la lutte sans efficacité!) ! Non Navlany, pour moi, n'avait pas baissé les bras, il n'était même pas de ceux qui se suicident par lassitude.... je connais trop bien le sujet... jusqu'à son dernier moment il était de ceux qui ne ce suicident pas mais qui n'ont pas peur d'affronter la mort... il lavait déjà regarder en face... un homme qui aime déranger ceux qui sont derrière l'injustice tout simplement ! Alors sera décrit ce qui l'a amené à retourner en Russie malgré le danger, et peut être contrairement à ce qu''on pourrait croire à cause de l'amour de ses proches pour qu''ils vivent dans une autre Russie... enfin libre! Et son journal y figure, le journal de sa prison... peut être au fil de ma lecture, je lirai la lettre lu par Benedict Cumberbatch, la lettre qui m'a confirmé, quand je l'ai visionné en anglais plusieurs fois sur You Tube bien avant d'avoir ce livre en mes mains, qu'on m'a offert hier 24 décembre 2024, que j'avais bien ressenti l'homme qui l'était! Alors soutenons toute sa famille dans leurs épreuves, car il ne faut pas qu'il est fait ce sacrifice pour rien pas seulement pour eux mais aussi pour nous, pour toute l'humanité! Et si j'ai pressentie l'explication de la couverture, astucieuse pour intriguer le lecteur la moitié de visage sur le devant, l'autre derrière, qu'on va connaître la face cachée de Navalny, oui, je n'ai pas été dessus.... Si ces origines sont bien plus ambiguës qu'on a voulut le dire (il est le fils d'un Ukrainien à nationalité Russe, et pas d'un Russe immigré en Ukraine et d'une Russe d'une ville axé sur les sciences proches de Moscou!) oui, les origines de Navalny lui permette d'aimer les Ukrainiens autant que les Russes... et ses parents ne sont pas dupes... et c''est ce qui va faire que dès 13 ans il va être passionné de politique, curieux de tout (même parfois de choses dangereuses!) et s'il regrette de s'être par nécessité moulé dans le moule, en fait, c'est aussi ce qui lui a permis de louvoyer pour avoir un diplôme, un travail tout en ne cédant pas au lavage de cerveau par répétitions dans les devoirs des absurdités rabâché par les profs;... Navalny d'abord se cherche, en faisant du coup quelques erreurs nécessaires pour se fondre dans la masse, mais après avoir été déçu par Eltsine, deux évènements montrent qu'il a de l'intuition : un échange de sourires et il sait qui sera sa femme, une femme forte qui le soutiendra et le comprendra toute sa vie, et la détestation de Poutine dès son accès au pouvoir... depuis son enfance dont les évènements de Tchernobyl ont une importance aussi capital que la liberté d'expression de la Perestroïka, on assiste à la mutation de ce passionné e politique et d'écriture, ces regrets, sa haine du pouvoir qui le détermine à aller jusqu'au bout en s'en prenant à ses proches même quand ils ne font pas de politique, un homme qu'on nous a mal présenté, passionné par l'écriture et peinant dans ses vidéos... et qui nous explique qu'il est avant tout un patriote... aimant son pays et ses habitants, détestant l'autoritarisme de tous les dirigeants de la Russie... espérant que le courage de ses habitants débouchera sur autre chose... et puis il y a le journal qu'il a tenu en prison sur les carnets qui d'habitude servent à dialoguer avec ses avocats... tout du long, on voit son impressionnante connaissance de la psychologie humaine, ce qui fait de son livre un livre universel, un livre écrit avec le coeur sans la recherche du style, et donc le plus beau style que peut nous offrir un écrivain, un style simple de la sincérité, de la mise à nu... avec si peu de colère, même s'il y en a un peu. Oui vraiment le livre est à lire.... surtout son journal, où il m'est de l''humour à critiquer l'humanité de ses geôliers.... si déroutant à essayer parfois d'être humain ! Alors oui, la lettre lu par l'acteur Benedict Cumberbatch sur You Tube y est bien, il me semblait bien que c'était un 17 quelque chose, c'est la dernière écriture de son journal de prison, juste avant le prologue, vous la trouverez à cette adresse : https://www.youtube.com/watch?v=25qEVGqPwLk, j'essaierai de la mettre aussi en vidéo à Alexei Navalny, mais quand je rajoute une vidéo à auteur, je ne sais pourquoi cela ne marche jamais. Une magnifique lettre qui ne résume pas tout mais explique bien des choses, qui commence et fini ainsi : 17 Janvier Il y a tout juste trois ans, je suis rentré en Russie après avoir été soigné après mon empoisonnement. J'ai été à l'aéroport, et depuis trois ans je suis en prison. Et depuis trois ans, je répond à la même question. Les prisonniers me la posent simplement et directement. Les agents pénitentiaires me la posent prudemment après avoir éteint les appareil d'enregistrement. "Pourquoi es -tu rentré ?" [...] La victoire est inévitable. Mais pour le moment nous ne devons pas abandonner et nous devons rester fidèles à nos convictions. Merci pour lui et sa famille de regarder et de partager cette vidéo.

C'est un personnage de roman, un héros courageux qui se bat pour la liberté, la sienne mais surtout celle de son peuple. C'est un homme cultivé qui connaît la grande et la petite Histoire, qui a appris des tas de choses sur de très nombreux sujets. Il parle bien, il écrit bien. C'est un homme de coeur qui aime sa famille et veut la protéger. Un mari fidèle, un père et pas uniquement pour ses enfants, un fils qui n'a jamais rien renié. C'est un homme d'honneur. Tout est là pour construire une belle fiction, un roman comme on les aime. Mais ce n'est pas de la fiction, c'est la vraie vie et notre héros en est mort, assassiné. Ne passez pas à côté de ce témoignage saisissant, le testament d'un grand homme, Alexeï Navalny.

[masquer]Les Mémoires de Alexieï NAVALNY débutent par le récit de la tentative d’empoisonnement dont il a été victime en 2020. Miraculeusement exfiltré de Russie, puis sauvé par les bons soins de l’hôpital de la Charité à Berlin, sous la protection de la chancelière allemande, l’auteur ne se fait aucune illusion sur les risques qu’il prend en faisant le choix de rentrer immédiatement à Moscou dès que sa convalescence le permet. Les autorités ne le laissent même pas descendre normalement de l’avion qui est détourné vers un aéroport discret afin de l’ emprisonner d’emblée ; tant le régime a peur de lui. Ce qui se met en œuvre alors pendant les trois années qui suivent, est une farce tragique et stupéfiante orchestrée par la bureaucratie du régime, qui au moyen d’une succession de prétextes éhontés s’emploie à prolonger sa détention, selon un cynisme digne du Procès de KAFKA, avec la complicité de l’appareil judiciaire aux ordres. Quand on prend le livre entre les mains, on sait déjà que l’histoire se termine mal. Et donc, tout au long des 521 pages d’un récit écrit à la première personne, on ressent une sorte de familiarité croissante avec l’auteur, en partageant ses émois et ses espérances, sans pouvoir se départir du pincement tenace que donne la connaissance de l’issue fatale que lui-même ignore encore, bien que la fin du livre montre clairement qu’il n’a jamais été dupe, et que son sacrifice était assumé. Les trois premières parties sont certainement les plus intéressantes, en nous faisant découvrir le regard d’un intellectuel dont le début de la vie adulte coïncide avec la fin de l’URSS et qui a été un témoin actif des incroyables transformations qui ont suivi. Si la biographie de Navalny est accablante pour le régime en place dont on comprend qu’il est en réalité le prolongement direct de l’Union soviétique comme système fondé sur la bureaucratie, le mensonge et la police secrète, le livre est peut-être plus encore l’expression d’un amour immense de la Russie et une profession de foi inconditionnelle pour son peuple. La quatrième et dernière partie est plus difficile et aussi la plus bouleversante : c’est le récit du quotidien pénitentiaire qui se réduit de plus en plus à la rédaction d’un journal sur un calepin, faisant état des préoccupations immédiates du prisonnier, de plus en plus basiques. Malgré tout, il conserve la force de nous expliquer qu’il préfère Maupassant à Flaubert, à s’enthousiasmer pour l’épisode biblique du Sermon sur la Montagne qu’il apprend à réciter en Russe, en Anglais, en Français et en Latin ! Et malgré le régime d’isolement auquel il est le plus souvent astreint, il parvient à faire des rencontres étonnantes, comme celle de Nikitine, le détenu taciturne qui a des étoiles tatouées sur les genoux car il ne s’est jamais abaissé. Navalny nous rappelle bien sûr Sakharov et surtout Soljenytsine, avec des flocons de neige qui dansent à travers des rouleaux de barbelés jusqu’au sol d’une cour de promenade glaciale.[/masquer]