Spinoza - L'homme qui a tué Dieu : Le livre de José Rodrigues Dos Santos

La pensée de Spinoza exposée avec une clarté proprement éblouissante ; tel est le tour de force de J.R. Dos Santos. Cette biographie en forme de roman est d’une lecture passionnante et se révèle être une plongée érudite dans l’enseignement de Baruch Spinoza, l’un des esprits les plus en avance sur son temps et qui fut, par là-même, incompris, décrié et menacé. L’auteur rend ainsi accessible la philosophie rationnelle du grand penseur hollandais d’origine portugaise qui, après avoir renié sa religion juive, s’est lancé dans une lecture critique de la Bible comme nul ne l’avait fait avant lui. On y découvre un homme profondément humaniste, tiraillé entre la raison et ses émotions qu’il peine parfois a contenir face aux superstitions que constituent à ses yeux les religions. C’est aussi un homme pour qui la quête de la joie par la Raison devrait être une forme d’idéal à découvrir, transcendant tout autre forme de salut que font espérer, pour mieux dominer les hommes, les religions dans un illusoire Au-delà. Dos Santos dépeint également avec beaucoup de précisions l’environnement politique et social de Spinoza, à savoir la république des Provinces-Unies, nos Pays-Bas actuels, véritable terre d’accueil pour les idées et les hommes en quête d’une certaine tolérance intellectuelle au XVIIe siècle et qui connaît une prospérité sans égale dans l’Europe d’alors. En traduisant ainsi pour le plus grand nombre la pensée étonnamment moderne de Spinoza, Dos Santos fait, un peu à la manière des traductions d’œuvres en latin vers une langue vernaculaire de l’époque, œuvre de passeurs de savoir et démontre la force de la Raison sur l’obscurantisme religieux que plus tard Marx qualifiera d’opium du peuple. Ce merveilleux roman participe à remettre en lumière cet immence philosophe comme Frédéric Lenoir l’a fait au travers de son essai, "Le miracle Spinoza" mais d’une autre manière. En definitive, une lecture stimulante et o combien salutaire.

Biographie romancée de Spinoza extrêmement instructive. Premier philosophe ayant à demi-mots renié l'existence d'un Dieu tel que décrit dans la bilble, il fait l'objet d'un cherem et est interdit de cotoyer les juifs d'Amsterdam. Il tente ensuite de faire passer ses idées auprès de la population des Provinces-Unies mais se fait censurer. Il parvient, grâce à certains appuis, à développer ses idées discrètement. Belle découverte malgré quelques longueurs.

Un livre puissant et très instructif ! J’ai découvert tout un pan de l’histoire et cela fait grandement réfléchir. L’horreur de vivre à une époque où la liberté de parole et surtout celle de penser était aussi réprimées. Malgré tout Spinoza à pu atteindre l’immortalite#769; et nous a permis d’atteindre notre société actuelle qui n’est certes pas parfaite mais bien meilleure que celle dans laquelle vivait Spinoza. L’auteur comme toujours a effectué un travail remarquable et fiable. Sa note de fin permet de tout comprendre et de récupérer des sources précieuses Beaucoup de respect et de remerciements pour m’avoir permis de découvrir facilement des thèmes philosophiques aussi pousse#769;s !

Magnifique roman de J.R. Dos Santos, très agréable à lire, clair et édifiant, sans être prétentieux ni hermétique. On suit la vie de Bento Spinoza, chronologiquement (enfin !!!) de sa jeunesse jusqu’à sa mort, et l’auteur distille sa pensée à travers des conversations qu’il l’imagine avoir tenues avec ses amis proches. Malin! J’ai tout spécialement apprécié le dernier chapitre où il explique les implications et conséquences de la pensée de Spinoza sur tous les philosophes, scientifiques, penseurs de la modernité et politiques qui lui ont succédé. C'est remarquable, et on mesure à quel point ses écrits ont constitué un tournant majeur dans l’Histoire de l’Humanité. Son écrit majeur « Ethica » n’ayant été publié qu’après la mort du philosophe, on tremble presqu’à l’idée qu’il n’ait été perdu ou brûlé! Dans ce même dernier chapitre, Dos Santos pousse "l'honnêteté" jusqu'à indiquer ce que, dans son roman, il a inventé et imaginé au départ de "ce qu'on ne sait pas", ce qui est historiquement très intéressant. Bref, vous l’aurez compris, une bien belle lecture !