La Constance du prédateur : Le livre de Maxime Chattam

On m'en avait parlé comme d'un « retour aux sources » de l'auteur, je me suis donc laissé tenté par celui-ci... et heureusement ! Mais, plutôt que de parler de « retour aux sources », je parlerais de « sublimation de la source » pour ma part. J'ai en effet retrouvé les éléments de ses premiers romans, mais surtout, j'ai constaté que ce qui me plaisait le plus chez lui (à savoir le développement psychologique des personnages, enquêteur comme tueur), c'était fortement amélioré. On sent que Chattam a affiné, perfectionné ses connaissances à ce niveau-là. Ça donne un roman plus lent que ceux que j'ai pu lire avant, mais cette lenteur sers l'ambiance, la compréhension des personnages et surtout du tueur en série. Rarement je ne me suis sentis aussi « proche » d'un criminel. On est imprégné de sa psychologie, on comprend son cheminement, ce qui l’a amené à devenir le monstre qui fait tant de victimes… Et du côté d’une des victimes justement, Chattam a fait un travail énorme (et certainement tout aussi éprouvant pour lui que de créer et faire vivre le monstre) pour nous décrire son calvaire, ses errances psychologiques, l’évolution de sa psyché, les diverses étapes psychologique, les différents raisonnements, par lesquels elle est amené à passer pour ne pas sombrer, pour échapper au calvaire, pour survivre malgré l’enfer permanent dans lequel elle est plongée… Pour ne pas se noyer dans le Styx alors que Charon l’y replonge sans cesse car « l’enfer, c’est la répétition »… On suit tout ça aux côtés de Ludivine, personnage oh combien attachante, on a l'impression de participer à son boulot de profileuse qui l’oblige à saisir et comprendre les machination abjecte qui guide Charon. J'en suis d'ailleurs ressortis avec un sentiment étrange. Une sorte de mal-aise d'avoir trop côtoyé l'âme du mal… En plus, sans rentrer dans les détails, j'ai eu une famille très portée sur le mal alors, les réflexions en rapport à ça m'ont pas mal touché et questionné… Était-ce le but recherché de l'auteur ? J'en sais rien, possible. Mais c'est réussi. Je ne dirais rien de l'enquête elle-même, ça gâcherait un peu la découverte et n'apporterait rien à ma petite critique. J'invite seulement les personnes qui n'ont pas peur de plonger dans le Styx et qui aime les thrillers psychologiques de se laisser tenter… Pour le meilleur et surtout pour le pire…

C'est seulement le second livre que je lis de Maxime Chattam, donc je n'ai pas non plus lu les précédents tomes avec Ludivine Vancker. Aucune gène, on s'immerge rapidement dans un passé qu'on devine tortueux et que l'auteur rappelle par moment. Il s'agit de toute façon d'un nouveau départ pour l'héroïne, cela aide. Dans ce roman, notre héroïne est à la poursuite d'un serial killer dans une course contre la montre viscérale où se succèdent les scènes de crimes plus horribles les unes que les autres dans un cadre inhabituel, le bassin minier qui pue la suie, l'abandon, le chômage, très dépaysant et très crédible. L'auteur nous mène par le bout du nez de fausses pistes en fausses pistes, jouant avec la bassesse de l'homme, ses plus viles instincts et ses motivations les plus sombres. Si vous aimez, les serials killers, les ambiances crasseuses, poisseuses, vous tenez là un bon page turner!

Cela faisait un long moment que je n’avais pas lu du Maxime Chattam, et quel plaisir de retrouver sa plume ! J’ai immédiatement été prise dans l’histoire et il m’était difficile de me détacher du roman. On fait face a une enquête glaçante, où l’horreur humaine se dévoile dans toute sa noirceur. Ludivine Vancker fait face à un tueur en série d’une intelligence terrifiante, un prédateur qui semble toujours avoir un coup d’avance. L’intrigue est haletante, impossible de lâcher le livre tant le rythme est maîtrisé et les rebondissements bien dosés. Chaque indice, chaque révélation nous plonge un peu plus dans l’effroi, et l’auteur joue avec nos nerfs comme lui seul sait le faire. Mais ce qui m’a le plus marquée, ce sont les chapitres consacrés à Chloé. Ces passages sont insoutenables, tant on ressent son impuissance, sa peur et la cruauté de son bourreau. Maxime Chattam arrive à chaque fois à fouiller dans l’âme des gens et à en faire ressortir le pire rendant l’histoire encore plus terrifiante.

J'aime toujours autant la plume de l'auteur et cette fois j'ai énormément apprécié l'histoire comparé au tome 3 qui m'avait un peu moins plu. La psychologie du tueur est quelque chose qui m'avait déjà séduite au premier tome et quel plaisir de retrouver ce sujet pour le dernier tome de la saga ! Chattam maîtrise à la perfection son sujet et nous embarque avec Ludivine dans les méandres de la psychologie humaine la plus sombre, celle d'un tueur en série. Trash, dark, violent, glauque (j'ai mangé un sandwich en commençant le livre, je déconseille l'expérience). L'alternance de point de vue est intéressante et les pages se tournent très vite tant on a envie de connaître le fin mot de l'histoire (et les rebondissements olala). Et j'ai beaucoup aimé les remerciements, allez comprendre pourquoi... #128580;