Le requiem des abysses : Le livre de Maxime Chattam

[masquer]Nous retrouvons Guy et Faustine, qui, après les événements terrifiants de "Le Léviatemps", ont décidé de se retirer dans un château isolé dans la région du Vexin, à Elseneur, pour tenter de se reconstruire. Cependant, leur paix est de courte durée : de nouvelles disparitions mystérieuses surviennent dans la région. Ce roman reprend les mêmes éléments de mystère et de tension psychologique, mais avec un ton plus introspectif et inquiétant. Guy et Faustine, loin de se retrouver dans une tranquillité méritée, sont appelés à résoudre un autre mystère. Des disparitions inexpliquées secouent la région, et des indices mènent nos protagonistes à une nouvelle enquête qui les plonge dans des secrets encore plus profonds, liés à des événements surnaturels et des phénomènes étranges. La tension est renforcée par des éléments de plus en plus inexplicables : des bruits dans le château, des visions, et une sensation croissante que quelque chose d’invisible les observe. L’enquête de Guy et Faustine les mène à découvrir des indices liés à des rituels anciens, plus puissants et plus sombres que ce qu’ils avaient imaginé. Ils se retrouvent confrontés à des forces occultes qui remontent à plusieurs siècles, et la vérité se révèle progressivement : les disparitions sont liées à une ancienne malédiction qui aurait été libérée par des actions passées du couple. Leur enquête les amène également à des confrontations de plus en plus violentes et surnaturelles, mettant leur vie en danger. Guy est en quête du meurtrier et l’une des pistes le mène à un homme vivant seul et reclus, un ancien facteur ou un homme en marge de la société. Ce personnage est obsédé par les billes, qu’il collectionne, et il semble avoir un lien avec le crime. Lors de son enquête, Guy découvre une bille sur les lieux d’un crime, ce qui l’amène à soupçonner cet homme. Il est persuadé que la bille est une sorte de signature laissée par le tueur. Convaincu de sa culpabilité, Guy décide de fouiller son domicile, et notamment la cave, où il va découvrir des preuves terrifiantes : Des objets appartenant aux victimes. Des indices laissant penser que l’homme cache quelque chose de sombre et de malsain. Peut-être même des restes humains. Cependant, dans le style de Maxime Chattam, les apparences sont souvent trompeuses, et il est possible que ce personnage ne soit qu’un pion ou un faux suspect, tandis que le véritable coupable se cache ailleurs. Spoiler : le meurtrier est un personnage mystérieux qui se cache sous plusieurs identités et qui est profondément lié aux thèmes du rituel, de la transformation et du mal absolu. Le tueur s’avère être Léonard, le jeune policier déjà présent dans Le Léviatemps, qui avait trahi Guy et Faustine. Il a survécu aux événements du premier livre et continue son œuvre macabre. Léonard n'est pas un simple tueur en série : il est l’héritier d’un savoir occulte, transmis à travers le temps, et il poursuit une mission terrifiante qui dépasse le simple meurtre. Son but est de créer une œuvre d’art mortelle, de transformer la souffrance humaine en un rituel macabre censé révéler une vérité cachée sur l'existence. Une des révélations marquantes du roman est que Léonard porte un masque fabriqué avec un véritable visage humain, ce qui accentue l’horreur du personnage. Il se cache derrière différentes identités, utilisant ce masque comme une seconde peau pour tromper ses victimes et poursuivre son projet sans être reconnu. Guy finit par démasquer Léonard, mais ce dernier ne se laisse pas capturer facilement. L’affrontement final est brutal et angoissant, mettant une fois de plus Guy face à un mal qu’il ne peut totalement comprendre ni éradiquer. La conclusion laisse une sensation d'inéluctabilité : même si Léonard est vaincu, le mal qu'il représente pourrait renaître ailleurs, sous une autre forme. Le réquiem des abysses ne met pas en scène un seul tueur isolé, mais un véritable réseau de psychopathes partageant des pratiques macabres et une vision démente du monde. Guy découvre progressivement qu’il ne s’agit pas seulement d’un tueur en série isolé, mais d’un groupe de personnes profondément dérangées, toutes liées par une philosophie commune basée sur la souffrance, la transformation du corps humain et la recherche d’une vérité cachée derrière la mort. Ces individus sont des tortionnaires qui ont élevé le meurtre au rang d’art et partagent entre eux leurs expériences comme des scientifiques fous. Certains d’entre eux : Créent des sculptures avec des corps humains (comme le cadavre recomposé avec des membres en trop). Expérimentent sur la douleur et la peur pour observer les réactions du corps. Portent des masques faits de peau humaine pour effacer leur identité et devenir "autres". Léonard, le jeune policier traître du Léviatemps, est l’un des cerveaux de ce groupe. Il n’agit pas seul : il a des disciples ou des associés, tous plus tordus les uns que les autres. Guy et Faustine réalisent avec horreur que ces meurtriers sont organisés, échangeant des méthodes et des idées dans une sorte de culte du crime absolu. Le roman prend alors une tournure encore plus sombre, où le mal n’a plus de visage unique, mais semble s’étendre partout, comme une infection. Guy comprend que ce qu’il affronte n’est pas un simple criminel, mais une idée, une obsession partagée par plusieurs individus, rendant la lutte contre eux presque impossible. Ce concept de réseau de tueurs renforce l’aspect inéluctable et effrayant du diptyque, montrant que le mal n’est pas l’œuvre d’un seul homme, mais quelque chose de plus vaste, plus profond et plus terrifiant. Ce twist final, reliant Le Léviatemps et Le Requiem des Abysses, renforce le thème du cycle du mal, où les monstres ne meurent jamais vraiment. [/masquer]

Dans ce tome, Guy est encore plus imprudent que dans le précédent. Il est trop souvent seul, il met sa vie en grand danger. Dans ces moments-là, il est tellement obnubilé par sa recherche que l’on dirait que le reste de son cerveau est en pause. D’ailleurs ce qu’il devait arriver, arriva… C’est très sombre, très glauque. Le scénario est encore une fois très recherché et bien développé. On sent que l’auteur a dû beaucoup se documenter notamment en horlogerie. Il en donne l’impression et si ce n’est pas le cas, il a une imagination hors du commun et il donne bien le change. C’est rythmé, il y a de l’action et de nombreux rebondissements. Je me prenais au jeu, j’étais à fond dans l’histoire et je soupçonnais tout le monde. Du coup le dénouement final a été une surprise, je ne m’attendais pas du tout à cette conclusion. J’ai adoré ces deux tomes, Maxime Chattam est un grand écrivain et il reste dans mes préférés.

SPOILER : le site ne veut pas cacher la partie de ma critique qui spoile ... Un Chattam gore et impressionnant ! Je n'ai pas eu l'occasion de lire le 1er tome mais ça ne m'a pas empêchée d'adorer cette lecture. Les personnages sont intéressants, le personnage principal est même fascinant de part son esprit de déduction et sa manière de réfléchir. On est vraiment plongé au cœur de l'horreur et j'ai adoré ! Au départ j'ai eu du mal à comprendre comment placer les quelques chapitres dont le récit ne suivaient pas directement l'intrigue principale, mais tout se raccorde plutôt bien. J'ai parfois eu des impressions de facilités, car pas mal de choses sont justifiées ou expliquées par des actions qui se sont déroulées dans le 1er tome, mais c'est certainement de ma faute pour ne pas l'avoir lu. J'ai dû louper certains détails à cause de ça mais honnêtement ça ne m'a pas empêchée de passer un moment génial. L'auteur représente parfaitement tout ce qu'il a en tête, que ce soit dans l'action ou dans l'observation (des scènes de crime, on est vraiment sur de la description assez poussée, ça faisait longtemps que je n'avais pas lu ça !) C'est presque un sans faute pour moi, j'ai juste été un peu déçue par la fin, que j'ai trouvé assez rapide et, on ne va pas se mentir, même si tout le monde savait ce qui allait advenir de Faustine, on a tous esperé une fin plus heureuse !