Les Hauts de Hurle-Vent : Le livre de Emily Brontë

L’autrice réussit à nous plonger dans une histoire passionnelle. Elle nous oblige à suivre cette relation plus destructrice qu’amoureuse. Notre côté perverti est nourri et se satisfait d’assister à cet enchevêtrement d’égoïsme, torture et d’affliction. Lorsque nous débutons cette histoire, très vite nous déchantons et découvrons la vraie nature de nos personnages. L’infime espoir que nos personnages nous dévoilent une part d’eux-mêmes à laquelle on puisse s’attacher ou qu’on puisse sauver s’effondre un peu plus à chaque page tournée. Je vous avoue que je suis décontenancée par la ferveur avec laquelle heathcliff défend son amour pour Catherine qui contraste avec la détermination qu’il a d’accomplir sa vengeance. Heathcliff est un personnage tourmenté, destructeur consumé par la vengeance. En rien, il est attachant. Pourtant toutes ses déclarations ont atteint mon cœur. Je retiens de cette histoire l’amour poignant et toxique d’Heathcliff envers Catherine.

Une œuvre qui mérite amplement sa réputation! Un vrai page turner psychologique! On est cependant assez loin du romantisme à l’anglaise! Il est d’ailleurs étonnant de présenter cela comme une histoire d’amour passionnée alors qu’il s’agit avant tout de l’exploration des affres de la vengeance et la rancœur! Tous ces personnages qui flirtent avec la déraison nous font presque douter de ce qui est réel. Un vrai coup de cœur et un livre à lire au moins une fois dans sa vie pour tenter de comprendre la noirceur de l’âme humaine…

Lu un grand classique de la littérature anglaise, que je vous recommande de lire et relire : « Les Hauts de Hurlevent » d’Emily Brontë. Publié en 1847, sous pseudonyme, il est l’unique roman de l’auteure, décédée quelques mois après à l’âge de 30 ans seulement… Dans une lande anglaise frappée par les vents, un jeune orphelin (Heathcliff) est recueilli comme valet de ferme par une famille et développe une relation fusionnelle avec la fille de la maison. En grandissant, celle-ci choisit de se lier avec un garçon de son rang… Débute alors une intense et violente vengeance sur plusieurs générations. Avec une maîtrise totale de la narration, mêlant les chronologies et imbriquant différents narrateurs, Emily Brontë écrit un genre unique de saga familiale totalement impossible à lâcher. Une œuvre d’une grande noirceur et d’un souffle fou. Le roman joue avec les codes moraux de la société victorienne en les transgressant en permanence. Les personnages aux âmes tourmentées sont d’une profonde et horrible richesse. En alliant l’amour à la mort et à la violence, ce roman bouleverse le lecteur, par son déchaînement de passions et d’émotions. Mais que reste-t-il du Mouvement romantique et de son exaltation des sentiments après ce roman ?

Pour l’avoir lu au moins vingt fois, ce livre est un bijou. Un mélange de lumière et de noirceur, d’amour et de haine, avec des personnages dérangeants que l’on se prend à comprendre et adorer, et dans un lieu dont on se fait rapidement une idée à la fois somptueuse et sauvage, sublime et dure. A lire doucement, attentivement, soigneusement, pour imaginer chaque moment. Impossible de rester indifférent !