Les enquêtes de l'aliéniste - Tome 2 La danse macabre : Le livre de Jean-Luc Bizien

J’avais beaucoup aimé La Chambre mortuaire lorsque j’avais découvert les enquêtes de Simon Bloomberg l’année dernière, lorsque j’ai pu découvrir cette nouvelle aventure de notre aliéniste, je n’ai pas hésité longtemps! Ce tome nous offre un contexte historique : l’exposition universelle, dans ce contexte effervescent, une main de femme momifiée est découverte, puis des corps de malfrats horriblement mutilés. Les autorités redoutent une vague de panique dans la ville, le caractère étrange des crimes les pousse à se tourner vers Simon Bloomberg pour les épauler. Ce roman, bien que la suite directe de La Chambre mortuaire, peut se lire indépendamment. Pour ma part, j’ai adoré retrouver les personnages là où ils étaient. Simon Bloomberg est ici un homme blessé, qui peine à retrouver son équilibre après le décès tragique de sa femme. J‘ai été touchée par l’humanité qui émane de ce personnage, j’ai aimé le voir faillible, hésitant, perdu. Cela confère de la force et la profondeur au livre et vient toucher le lecteur. J’ai aimé la présence discrète et touchante d’Ulysse, le doux géant, aux petits soins pour Bloomberg et pour Sarah, d’une naïveté parfois confondante mais d’un dévouement extraordinaire. Le personnage de Sarah Englewood prend ici de l’ampleur et cela m’a plu. Le roman lui fait la part belle, elle est un soutien indéfectible pour Simon, elle l’épaule, le soutient, lui tient la tête hors de l’eau, le protège, et l’aide à reprendre leur envol. J’aime la douce complicité qui les unit et la complémentarité de ce duo étonnant. Les deux policiers ont égaux à eux-mêmes et apportent un peu de sel au livre également, avec leurs compétences propres, leurs déductions, leurs petits travers. D’une manière générale, la galerie de personnages est hétéroclite et offre une diversité crédible et intéressante pour le lecteur. La rythmique du récit est prenante. Les crimes sont saisissants, violents, terribles et les motivations du criminel sont opaques à souhait. Les fils sont durs à relier, la dimension magique liée aux mains momifiées laisse planer un mystère glaçant, la terreur qui saisit les criminels suppliciés ajoute une strate d’épouvante et pique la curiosité de chacun. J’ai particulièrement apprécié la chute et les révélations : elles sont inattendues, surprenantes et efficaces. J’ai trouvé l’itinéraire de Simon Bloomberg et de ses alliés captivants : nous assistons au retour au jour d’un homme blessé et nous le voyons naviguer dans les brumes de ses propres démons jusqu’à retrouver sa boussole, ses marques et sa sagacité pleine et entière. Le contexte historique, l’exposition universelle, l’époque où cela se passe confère également une saveur toute particulière au roman, nous immergeant dans un Paris différent (et parfois choquant!) et cela fait du bien. J’ai aimé la rythmique du polar bien ficelé, mâtiné du roman historique. Cela change de mon ordinaire et parle à mon imaginaire. Ainsi, même si j’ai mis du temps à chroniquer le livre, je n’ai clairement pas boudé mon plaisir. Une fois lancée, je l’ai dévoré, j’ai aimé arpenter Paris aux côtés de nos héros, frémir aux récits des crimes, être intriguée devant les forces occultes mentionnées, être dérangée aussi par l’Exposition universelle et certaines de ses réalités. C’est un roman prenant, fait de suspense et de rebondissements, servi par des personnages humains et attachants. Une combinaison gagnante.

Alors que l`Exposition universelle de 1889 suscite l’enthousiasme et rassemble les foules, un tueur pervers sème la terreur dans Paris. Suite à la découverte d’une main momifiée et du corps effroyablement mutilé d`un modeste voleur à la tire, l`inspecteur Desnoyers et son fidèle lieutenant Mesnard, vont faire appel à l`aliéniste Simon Bloomberg assisté de son intrépide intendante Sarah Englewood et du sympathique Ulysse, pour s'efforcer de résoudre ce puzzle macabre. Si dans le précédent volume l'auteur ne faisait qu'esquisser un portrait ambigu et superficiel de l’aliéniste Simon Bloomberg, ce dernier prend avec ce second opus, une dimension effective et s’affirme pleinement dans son rôle. Avec « La Danse Macabre » Jean-Luc Bizien élabore une enquête aussi passionnante que mystérieuse qui nous plonge dans le Paris de la Belle Époque à la découverte de l`Exposition universelle et de la très controversée tour Eiffel. L'auteur retranscrit avec habileté, à travers l’alternance des différents points de vue des acteurs de l’intrigue, l'ambiance bohème et frivole mais non moins sombre et aventureuse de l’époque. On découvre, en parallèle quelques faits marquants avec les pavillons des colonies exhibant les peuples indigènes, le spectacle de Buffalo Bill ou les représentations du magicien chinois Chung Ling Soo, réplique d’un authentique illusionniste, le tout enrichi d’un travail d’archives appréciable sur contexte historique général. Les personnages ont également évolué, moins vaudevillesque, ils ont gagné en épaisseur et en crédibilité dans leurs réflexions et leur comportement. Entre illusionnisme, superstitions liées à la main de gloire, tueur en série machiavélique et rebondissements déconcertants, l’enquête est plus complexe et subtile qu'en apparences. Le style est dynamique, les descriptions très graphiques, le mystère soutenu dans un suspense sans failles jusqu’à un final palpitant et inattendu. Une suite intelligente et efficace qui conforte l’expertise de l’auteur et offre un regain d’intérêt pour les futures enquêtes de l’aliéniste. Les annexes à la fin de l’ouvrage décrivant les pavillons de l'exposition, le prix des billets d'entrée, des transports, les stands de nourriture, le circuit des transports dans la reproduction du Guide Joanne de Paris édition 1889 sont parfois insolites mais très intéressantes.

Après avoir aimé le premier tome, j’étais curieuse de retrouver Simon Bloomberg et le fameux duo Desnoyers/Mesnard, dans une nouvelle enquête. Cette fois, direction le Paris de 1889, en pleine Exposition universelle, avec en toile de fond des meurtres sordides et une ambiance teintée d’occultisme. L’un des gros points forts du livre, c’est vraiment son décor. On plonge dans une époque fascinante avec la construction de la Tour Eiffel, l’effervescence de l’Exposition et même la découverte d’un certain magicien… J’ai adoré ces petites touches historiques qui donnent vraiment de la profondeur au récit ! Par contre, j’ai trouvé l’enquête longue et laborieuse. Elle patine beaucoup, et à force de tourner en rond, j’ai fini par décrocher par moments. Ce qui est dommage, parce que l’ambiance est prenante et le sujet intéressant. En bref, une lecture qui a du bon, mais qui ne m’a pas totalement embarquée. J’ai aimé tout l’aspect historique, mais j’aurais aimé une intrigue plus rythmée.

J'ai préféré ce deuxième tome au premier ! L'écriture est toujours fluide et agréable et l'histoire est bien plus centrée sur l'enquête. On suit celle-ci avec avidité, curieux d'en connaître le dénouement. Elle est tordue à souhait ! Les personnages enquêtent tous ensemble et j'ai adoré cette collaboration, je les aime tous toujours autant. Petit hic toutefois, j'ai souvent trouvé que le génie de l'aliéniste faisait de l'ombre aux deux policiers. À côté de lui, ils semblent ne pas aider tant que cela et passent toujours en second plan. Cela m'a un peu attristé puisque j'adore leurs personnages. Je suis également heureuse qu'on ne reparle plus de l'amoureux de Sarah car celui-ci était complètement inutile à l'intrigue du tome précédent. Pour autant on se laisse happer par l'histoire sans aucun souci ! Petite mention spéciale pour Ulysse qui est vraiment un personnage adorable.