Oser sortir et crier : Le livre de Fabienne Périneau

Extraordinaire, intense, saisissant... L'auteure a la sensibilité des mots, elle comprend leurs complicités, l'amour du texte, des phrases, des personnages... Son roman a la beauté d'un classique, une puissance et une universalité qui touche le lecteur lui-même amateur de littérature, de linguistique. Elle manie le pronom, l'adverbe, la virgule comme les Chefs Cuisinier les ingrédients et les ustensiles. Une écriture exceptionnelle, vraiment. Elle a su montrer comment un acteur habite un personnage, une pièce, une histoire.. Et elle dénonce, oui, elle dénonce... Je conseille à 100%

Très difficile d'écrire une chronique sur cette lecture qui bouscule. Elle n'a pas de nom. Notre narratrice, cet être fragile que l'on a envie d'étreindre du début à la fin, n'aura pas de nom. Juste Elle. Et c'est surement le plus difficile, cette dépersonnalisation. Elle évoque sa scolarité, son envie de faire du théâtre et surtout sa rencontre avec Marguerite Duras et ce texte : Agatha. Dès lors, Elle sait. Elle peut interpréter Agatha au théâtre malgré le refus de l'auteure depuis des années de voir cette adoption naître car Elle c'est Agatha. Qui mieux qu'elle, peut interpréter ce rôle qui lui est prédestiné ? Alors elle va lutter et convaincre Marguerite Duras de lui accorder cette faveur. On dit que parfois les âmes se reconnaissent, ce jour là c'est ce qu'il se passe. Malgré la scène, malgré les interprétations, malgré tout, les blessures ressurgiront. Entre les lignes, l'indéfectible, le non-dit, la souffrance. Comme une tare de ne pouvoir être autre qu'Elle et de porter seule cette douleur. On ne peut qu'être captivé par ce texte. Par cette femme aussi, par sa douleur, ses espoirs, sa vie. Une histoire bouleversante et un hommage aussi à Marguerite Duras. A lire d'urgence !

Fabienne, (vous voudrez bien excuser cette interpellation quelque peu familière), #128218; Lorsque je suis venu à la foire du livre de Brive, je ne savais pas grand chose de votre livre, j'avais seulement lu quelques avis sur Instagram (j'essaie d'éviter les éléments qui gâchent le plaisir de la découverte). Je termine sa lecture et j'aurais aimé l'avoir déjà lu lorsque nous nous sommes parlé, je vous aurais dit ceci de vive voix... si j'avais osé le dire. Je vais oser l'écrire. #128218; Pour celles et ceux qui ne sauraient rien de ce texte, il est question ici d'une rencontre adolescente avec le théâtre, d'un départ vers Paris pour faire vivre cette passion débordante ; d'une rencontre avec un texte, Agatha, puis avec Marguerite Duras. Il est question d'une vie, celle de Elle, que l'on devine vôtre. Celle de la petite dernière d'une fratrie nombreuse dans une famille bourgeoise où l'on vouvoie la mère. Celle des secrets, tus. #128150; J'ai aimé les mots, la façon de les agencer pour écrire des phrases. Pour parler de l'indicible. Pour parler de l'amour du théâtre, l'amour des mots. de Marguerite Duras. de vos partenaires de scène ou de vie. Vous avez écrit un texte d'une sensibilité rare, soutenue par une écriture vraiment intéressante ; l'écueil du "Je" est évité, de façon subtile... Elle, est vous. Elle, est universelle. #128150; J'ai aussi aimé vos descriptions d'un Toulouse ensoleillé, au début du roman, la place Esquirol, la rue Saint-Rome, la place du Capitole, elles m'ont renvoyé à mes années adolescentes, jeune étudiant. J'habitais rue des Changes... #128150; J'ai tout aimé ; la sensibilité et l'intelligence, que je sens dans vos mots, m'ont fait vibrer. Ce texte m'a touché en plein coeur. Un formidable moment passé en compagnie de vos mots. Je les relirai, c'est certain.

Quel roman ! Je n'avais pas bien lu le résumé, j'avais plutôt été happée par le nom de "Marguerite Duras" sur la quatrième de couverture. C'est une autrice que je n'ai jamais lue (alors que j'ai fais des études littéraires....). Je me suis dit "tiens, lire ce roman me permettra d'en apprendre plus sur la personne". En effet, j'en ai appris plus sur l'autrice, mais surtout sur l'autrice du roman "Oser sortir et crier". Whaow, quelle plume ! Et pourtant, au début, c'était mal partie. Encore un roman où le dialogue et le récit s'entremêlent, sans aucune distinction : "Comme quand elle montait sur le trapèze, se suspendait à la barre, regarde mon cochon pendu, et se fichait de savoir si on voyait sa culotte" (page 10). Et moi, naïve : "Ah, le correcteur n'a pas corrigé et ne serait-ce pas plutôt "regardait son cochon pendu" ? Non, non, c'est bien "regarde mon cochon perdu", c'est simplement la fillette qui parle, sans marquer le dialogue. Au delà de la forme qui peut me rendre perplexe, ce roman est tellement bien écrit ! J'ai adoré la plume de l'autrice, tantôt pleine de poésie et de délicatesse, tantôt ciselée et forte. Un roman dont je n'avais pas décelée sa puissance en le choisissant et en commençant à le lire. Je ne le regrette pas ! Un roman qui se referme et l'envie d'en ouvrir deux autres : "Agatha" et "La vie matérielle", écrits par Duras et l'envie, aussi, de découvrir Fabienne Périneau avec un autre de ses romans.