The Agency for scandal : Le livre de Laura Wood

Ce roman jeunesse se passe en 1897 à Londres. On suit une jeune fille de 19 ans : Isobel Stanthorpe. Elle appartient à l’aristocratie anglaise (son père est baronnet) mais suite à la mort de son père, elle découvre que sa famille est ruinée et elle commence à vendre secrètement ses meubles pour assurer le train de vie de sa famille. Elle est alors engagée par la Volière, une organisation secrète gérée par des femmes pour protéger les femmes que la législation de l’époque considère à peine comme des personnes à part entière. J’ai bien aimé les aventures que les personnages vivent, le rythme de l’histoire qui s’enchaîne bien ainsi que les personnages principaux. L’histoire tourne autour de la condition des femmes dans cette Angleterre de la fin du 19ème siècle ainsi que d’un complot politique, d’un homme qui veut prendre le pouvoir pour protéger la nation et la critique fasciste est transparente. J’ai été un peu déçue par l’enquête qui est simple mais le ressort narratif est plus dans les aventures vécues par les personnages principaux pour obtenir différents indices qui mènent à la résolution du mystère. J’ai trouvé que parfois les personnages manquaient de subtilité et étaient assez caricaturaux et par ailleurs que la narration manquait un peu d’humour et était très politiquement correct. Dans les thèmes, on est assez proche des enquêtes de Béatrice Hyde-Clare, avec l’héroïne qui est considérée comme une jeune fille fade et effacée, le bas du panier de la bonne société londonienne et qui va devenir le partenaire d’enquête du célibataire le plus beau et le plus en vue de la haute société. Si vous avez aimé The agency for scandal, je vous conseille cette série!

The agency for scandal est clairement un roman pour jeune adulte voire pour adolescent. Il aurait eu sa place, je pense, dans la regrettée bibliothèque verte, du temps de sa splendeur. Ce qui est un sacré complément venat de ma part ! C’est frais, c’est léger, ça se lit d’une traite. Laura Wood mélange habilement roman d’apprentissage, roman d’espionnage pour adolescent, romance dans une ambiance d’Angleterre victorienne à la Bridgerton. Londres 1897, Izzy Stanhope a perdu son père. Sa mère est en train de perde la raison et ne quitte plus sa chambre. Son petit frère est en Internat dans un collège pour la bonne société. Si vous rajoutez qu’avant de mourir, son père a ruiné sa famille, pourtant issue de la noblesse, vous aurez l’ambiance générale à la Dickens. Izzy doit donc trouver des ressources pour continuer à exister en tant que fille de baronnet et notamment dans les réceptions de la classe sociale à laquelle elle appartient. Jusqu’ici, rien de forcément attirant. Sauf que. Sauf qu’elle a été contactée par une dame respectable pour faire parti de la Volière. Rien à voir avec l’escadron volant de Catherine de Médicis, mais une sorte d’agence parallèle, dont l’objectif est de porter secours aux femmes victimes d’hommes puissants, en général leurs propres maris. Et le nom du roman vous indiquera, que la peur du scandale étant viscérale dans la bonne société victorienne, cette confrérie de jeunes femmes enquête à la recherche de tous les secrets inavouables de ces messieurs et souvent, il n’y a pas besoin d’aller bien loin. Évidemment, l’affaire qui va les occuper dans le livre va être d’une autre envergure. Le mari en question, déjà veuf, veut-il se débarrasser de sa femme ? La pousser au suicide ? Pourquoi ? Aurait-elle entendu des informations qu’il ne veut pas ébruiter ? Est-on tombé, presque par hasard, sur un complot d’une échelle insoupçonné ? Le mari en question a tout du Moriarty de Sherlock Holmes et la Volière, malgré l’indéniable talent de ses représentantes n’est peut-être pas de taille à l’affronter. Izzy est en première ligne. Sa capacité à se déguiser et à se faire passer pour un garçon sont un atout puissant. Mais elle a un point faible. Elle est amoureuse d’un duc hautain et inaccessible, qui semble trempé lui aussi dans ce complot. Le personnage d’Isobel Stanhope (Izzy) est celui d’une femme de caractère à une époque où on leur demande d’être surtout de parfaites épouses. Ce décalage, source de situation souvent drôles permet aussi à ceux qui en douteraient de comprendre le combat, encore inachevé des femmes pour obtenir l’égalité et qui a démarré à peu prêt à cette époque. Le roman de 380 pages, grand format est une petite pause de fraîcheur. Un style plutôt dynamique, des chapitres courts, des dialogues agréables et surtout un humour omniprésent permettant de prendre toute cette histoire abracadabrante avec second degré, comme toutes les histoires de ce genre. On termine le livre sourire aux lèvres, et on conseille le roman aux personnes de son entourage qui ont aimé Bridgerton et Enola Holmes.

Un bon roman jeunesse (fin collège et lycée) enlevé, plein de rebondissements dans l'Angleterre de la fin du XIX. Nous suivons Isobel Stanhope, jeune fille de la bonne société un peu terne qui cache un secret : le soir, elle travaille pour la Volière, une agence de femmes qui aident d'autres femmes à se libérer d'époux brutaux ou indélicats. J'ai aimé ce roman qui évoque l'amitié, l'amour, les injustices sexistes pour offrir un message d'espoir suffisamment fun pour que cela ne fasse pas leçon de morale. Une belle réussite même si de moins de vue d'adulte il aurait pu y avoir plus de danger et de duplicité.

J'ai passé un très bon moment de lecture avec ce roman très féministe et raffraichissant ! Izzy est un personnage qui mérite d'être connu car elle casse les genres en m'entant pas dans les cases des femmes de son époque. J'ai vraiment envie de vous en dire le moins possible pour que vous puissiez le découvrir au fil des pages. Je crois que ce roman est tombé parfaitement au bon moment pour moi. C'est exactement ce que j'avais envie de lire. De l'action, du suspense, de l'humour, une pointe de romance, du féminisme pour un mélange entre Enola Holmes et l'univers de Bridgerton. C'est une lecture réjouissante que je vous conseille et qui offre en plus une possibilité de suite en découvrant d'autres oiseaux de la Volière. J'ai hâte de lire la suite et j'ai très envie de découvrir d'autres romans de l'autrice.