Dette d'oxygène : Le livre de Toine Heijmans

Le roman d’un alpiniste néérlandais, le plat pays en quête de relief, d’aventures, de belles chaines de 8 000 mètres et toujours plus. L’apprentissage sur des murs toujours les mêmes à la découverte de la technique, le matériel d’occasion. Walter et Lenny et puis tous les autres, ceux qui ont fait l’histoire de l’humanité face aux devers, la découverte tardive des sommets pourtant là sous nos yeux, la volonté de se déapasser, respirer là où cela paraissait impossible. L’illusoire n’est plus, bien au contraire les masses s’entassent pour la photo souvenir, l’exploit loin de ses propres bases, les sherpas qui risquent leurs vies pour vous, loin des clichés, L’apiniste le vrai vit sa vie fuyant les heures de pointe, partir bien avant l’aube, vaincre le froid, dépasser ses peurs pour avancer pour presque toujours arriver là haut, sauf quand la mort décide de vous emporter un peu avant, un peu après. Un roman maîtrisé tant dans la technique que dans le style, au-delà de l’exploit sportif, l’auteur nous emporte dans sa cordée, tout simplement, sans grandiloquence, sans flash. Les mots nous ouvrent la voie en frontal. Une leçon de vie, toujours continuer de monter quelle que soit l’attitude.

Deux néerlandais Walter et Lenny s'installent à Chamonix dans les Alpes dans l'espoir de battre des records et d'accumuler le plus d'exploits. Des magnifiques descriptions montagnardes avec des mots tellement justes qu'on ressent le froid et la solitude, des récits d'alpinistes célèbres qui vous donnent l'impression de balayer efficacement l'histoire de l'alpinisme ... Dette d'oxygène, c'est une déclaration d'amour à la montagne, peut-être l'une des plus belles. Mais pas que, car Walter se retrouve à escalader son dernier sommet, seul, et il se questionne sur l'amitié, sur la solitude, sur la vieillesse et le temps qui efface tout. Il montre aussi l'évolution de la mentalité des gens, qui ne grimpe plus par amour de la montagne mais simplement à la chaîne pour des stories sur les réseaux sociaux, sur l'exploit qui n'en est plus un. Mais Walter ressent la montagne plus que tout, et vous le fera ressentir