Le Monde d'hier - Souvenirs d'un européen -extraits- : Le livre de Stefan Zweig

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Première Partie

Incipit Hitler (Extraits)
Incipit Hitler (Auszüge)

" Ainsi, je suis dans l'incapacité de me souvenir quand j'ai entendu pour la première fois le nom d'Hitler, [...] le nom de l'homme qui a entraîné le plus de malheurs pour notre monde qu'aucun autre au cours de l'histoire. "

Deuxième Partie

L'Agonie de la paix (Extraits)
Die Agonie des Friedens (Auszüge)

" Il ne m'a été d'aucune aide d'avoir entraîné mon cœur durant presque un demi-siècle à battre au rythme universel d'un "citoyen du monde'. Non, le jour où l'on m'a retiré mon passeport, j'ai découvert, à 58 ans, qu'en perdant sa patrie, on perd bien davantage qu'un petit coin de terre délimité par des frontières. "

La série BILINGUE propose :
• une traduction fidèle et intégrale, accompagnée de nombreuses notes ;
• une méthode originale de perfectionnement par un contact direct avec les œuvres d'auteurs étrangers.

De (auteur) : Stefan Zweig

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Expérience de lecture

Avis Babelio

ylambert7

4.50 sur 5 étoiles

• Il y a 6 jours

Le monde d’hier – Stefan Zweig Un livre culturellement intéressant et en rapport à ce qui se passe aujourd’hui en Europe et dans le monde. Stefan Zweig est né en Autriche avec des valeurs et des traditions. L’Autriche baignait dans une culture sans souci avant que n’arrive le dérèglement mondial. Dans le livre, il décrit que la guerre n’a rien arrangé. « Elle a apporté la misère au lieu de l’enrichissement, l’amertume au lieu de l’apaisement, la famine, la dépréciation de la monnaie, les révoltes, la perte des libertés civiques, l’asservissement à l’Etat, une insécurité qui détruisait les nerfs, la méfiance de tous vis-à-vis de tous. » « Pour autant qu’il avait les yeux ouverts, le monde s’apercevait qu’on l’avait trompé. Trompées les mères qui avaient sacrifié leurs enfants, trompés les soldats qui rentraient en mendiants, trompés tous ceux qui, par patriotisme, avaient souscrit à l’emprunt de guerre, trompés tous ceux qui avaient accordé leur confiance à une promesse de l’Etat, trompés nous tous qui avions rêvé d’un monde nouveau et mieux réglé, et qui constations que les mêmes ou de nouveaux hasardeurs reprenaient maintenant le vieux jeu de notre existence, notre bonheur notre temps avaient servi de mise. » Les prix fluctuaient d’un jour à l’autre sans raison : « Un lacet coûtait plus cher qu’un soulier… » « D’un coup, la génération d’après-guerre s’émancipait brutalement de toutes les valeurs précédemment établies et tournait le dos à toute tradition, résolue à prendre elle-même en main sa destinées ». Ainsi sont nés les Wandervögel qui se sont développés à partir de 1896 en Prusse, jusqu’à s’étendre à tout le Reich, et à l’Autriche après 1911. Zweig a découvert aussi la Russie avec d’autres écrivains ou artistes qui sont revenus pour certains enthousiastes et pour d’autres déçus. Bien qu’il ait apprécié ce pays, il lui a été communiqué en cachette que la Russie surveillait tout le monde en permanence. Il écrit encore « qu’Hitler n’a rien inventé de plus génial que cette tactique consistant à sonder lentement l’opinion mondiale et à aggraver sans cesse et progressivement ses mesures contre une Europe de plus en plus faible – moralement et bientôt aussi militairement. Et c’est aussi en application de cette méthode du tâtonnement que fut exécutée l’action visant à étouffer en Allemagne tout parole libre et à faire disparaître tout ouvrage indépendant, qu’il avait décidée depuis longtemps dans son for intérieur ». Enfin, Zweig avoue qu’il est difficile de se dépouiller en quelques semaines de trente ou quarante ans de foi dans le monde. Ancrés dans nos conceptions du droit, nous croyions en l’existence d’une conscience allemande, européenne, universelle, et nous étions persuadés qu’il avait un certain degré d’inhumanité qui s’éliminait de lui-même et une fois pour toute devant l’humanité. Des passages très intéressants où l’on voit aujourd’hui se dessiner une forme répétitive de l’Histoire.

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Josyco84

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 semaine

"Toute lumière de civilisation est un miracle fragile que la brutalité peut détruire en un instant." Relecture de l'œuvre autobiographique de Zweig qui fait écho au bouleversement politique actuel qui menace notre monde. Ce grand médiateur Européen, humaniste cosmopolite le plus lu de tous les auteurs de langue Allemande livre son testament sur cette Europe unifiée à laquelle il croyait tant celle de la paix, de culture, de l'art et des échanges. Grand lecteur, infatigable voyageur, féru de philosophie, d'Histoire et d'échange avec ses contemporains(Rolland, Freud...) écrivain curieux du monde. À travers son regard il raconte la Vienne, cosmopolite de son enfance, l'effervescence intellectuelle du début du XXe siècle, puis l'effondrement progressif de ce monde sous les coups de l'histoire. Tout sera balayé par la montée des totalitarismes et les guerres. Il sera profondément ébranlé par ces deux guerres successives. C'est un homme qui déjà doutait de son œuvre et de lui-même, conforté par une reconnaissance pas toujours acquise de ses paires. Face à Hitler il se tait, il s'abrite derrière son apolitisme et cela envenime ses relations avec l'intelligentsia de l'époque. Devenu écrivain à succès il est miné par ses contradictions, ses peurs, sa personnalité ambivalente et il sombre souvent dans la dépression. En 1938, comme tous les juifs d'Autriche annexée Zweig devient apatride et ça le brise. Exil ou suicide ? Zweig va essayer l'un puis réussir l'autre ultime remède au mal d'exister qui le poursuit depuis des années. À Pétropolis au Brésil, plongé dans un isolement profond, il a tout perdu sa patrie, ses espérances, son Europe qui s'effondre sacrifiée par un nationalisme déchainé le conduit au suicide. Un témoignage intime et universel, de cet auteur phare pour moi, l'écrivain de la passion, du sentiment et du tourment psychologique. Il livre ici avec élégance, mélancolie et vérité une analyse historique et identitaire poignante de la disparition de son Europe. "Toute époque est proche de l'apocalypse, mais aucune ne le fut autant que la nôtre." À méditer...

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ChrisLausanne

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 semaine

Le monde d’hier ressemble furieusement à aujourd’hui, 84 ans plus tard. Le livre raconte le chemin vers la guerre mondiale, par deux fois. On est troublé en le lisant aujourd’hui, où le monde change à toute vitesse et où les nationalistes égoïstes gagnent contre les lumières. Est-ce la troisième qui arrive ? Comme à son habitude, Stefan Zweig écrit merveilleusement bien. Il dévoile d’ailleurs un peu de sa technique de création littéraire : il écrit d’abord en continu, facilement, et longuement. Puis reprend son texte plusieurs fois et élague énormément, jusqu’à ce qu’il ne reste que l’essentiel. Un regret peut-être : il avait déjà décidé de se suicider, désespéré à la fois par l’évolution du monde et par la maladie de son épouse. Ils meurent en janvier 1942, deux ans et quelques mois avant le débarquement en Normandie, qui va inverser le cours de la guerre. Le renouveau du monde d’après-guerre aurait plu à Stefan Zweig. Et une gêne : Stefan Zweig ne voulut pas faire de politique, restant dans sa bulle d’intellectuel en dehors du monde et du jour. Ils essayèrent quand même, à quelques-uns, de créer un groupe d’intellectuels européens contre la guerre, mais l’initiative s’arrêta vite (trop peu nombreux, et certains se tournant vite vers le communisme).

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ShimonLucius

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

Stefan Zweig, grand intellectuel du XXe siècle, nous fait partager son témoignage unique d'une Europe qui sombre dans la barbarie. Ayant traversé deux guerres mondiales, c'est avec un profond désespoir qu'il évoque le début de la Seconde, décrite à la fin du livre. J'éprouve moi-même en lisant ses dernières pages, une tristesse liée au recul historique dont je dispose et à la fatalité qui le suivra jusqu'à Petropolis où il se donnera la mort avec sa femme. Je commencerai par évoquer combien j'assimile ce témoignage à un avertissement. Il est en effet commun aux deux guerres mondiales, qu'elles paraissaient impossibles aux yeux des contemporains avant qu'elles ne soient déclarées. Alors que l'Europe était pourtant unie culturellement, en pleine effervescence intellectuelle et artistique, Zweig décrit parfaitement ses sentiments et sa circonspection lorsqu'il réalise que les pulsions bestiales de l'être humain refont surface après plus de quarante ans de paix. C'est alors que je prends conscience du « nuage » sur lequel Stefan Zweig vivait. Une vie digne d'un aristocrate, voyageant d'un pays à l'autre régulièrement, rencontrant les plus célèbres écrivains, sculpteurs, poètes et philosophes de son temps. On pourrait croire que de telles fréquentations l'amèneraient à évoquer les intrigues des nations européennes de manière à clarifier sa conscience des dangers que le monde courait. Mais si Stefan Zweig était un humaniste et extrêmement instruit, il est une corde que son arc n'a jamais comportée : la politique. Pour des raisons que je ne pense pas connaître de manière exhaustive, Zweig éprouve une profonde aversion pour la politique qu'il considère comme une poignée d'hommes décidant du destin des autres. Et s'il n'a pas tout à fait tort, c'est tout de même surprenant de constater qu'un esprit aussi profond que le sien, dont le discernement est très affûté, souhaite à tout prix ne pas nuancer l'unique domaine qui lui permettrait de comprendre les évènements. Pourquoi diabolise-t-il Clemenceau qui s'est pourtant sali les mains dans une tâche nécessaire à la motivation des soldats français envoyés au front ? Pourquoi s'obstine-t-il à ne pas critiquer les allemands qui ont pourtant des ambitions impérialistes belliqueuses menaçant constamment la paix en Europe depuis 1870 ? D'où lui vient cette haine de toute prise de position politique alors même qu'il reconnaît sa propre lâcheté face aux problèmes qui s'imposent à lui ? C'était pourtant des hommes de conscience dont le monde avait besoin, des hommes comme lui. Même si l'inévitable n'aurait su être évité. Peut-être serait-ce trop demander à un homme ne vivant que pour un idéal, celui d'une Europe unie et soudée dans un ordre pacifique. C'est pourquoi il n'a pas supporté d'observer la décadence assombrissant les pages les plus noires que l'humanité n'ait jamais connues. Le temps lui a donné raison, reste à espérer que cette paix perdure…

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Sciences Humaines & Savoirs , Langues
  • EAN
    9782266275361
  • Collection ou Série
    Langues Pour Tous
  • Format
    Poche
  • Nombre de pages
    208
  • Dimensions
    179 x 110 mm

L'auteur

Stefan Zweig

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