Marie Stuart : Le livre de Stefan Zweig

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La vie passionnée de la reine d'Écosse (1542-1587), accusée du meurtre de son second mari et décapitée sous les yeux d'Élisabeth I re, symbole de l'esprit humaniste face au fanatisme calviniste. Une destinée digne d'une tragédie antique, magnifiée par le travail de conteur, d'historien et de psychologue de Stefan Zweig.

La fin héroïque de Marie Stuart a forgé sa légende. La mère de Jacques Ier d'Angleterre était-elle vraiment impliquée dans le meurtre de Darnley, son second mari ? A-t-elle voulu faire assassiner Élisabeth Ire et favoriser un débarquement espagnol ?
Sans sa décapitation en 1587, aurait-on assisté ensuite à celle de Charles Ier, puis de Louis XVI et de Marie-Antoinette ?
Examinant chaque pièce du dossier à la façon d'un détective, Stefan Zweig entend expliquer comment " d'une destinée ordinaire naît soudain une tragédie aux dimensions antiques ".
Mais aussi mettre en lumière la culture humaniste de la reine catholique d'Écosse face au fanatisme religieux du réformateur John Knox.
Portrait d'une souveraine aveuglée par la passion, le récit de Zweig jette une lumière crue sur une personnalité volontiers qualifiée de " romantique ". " Un livre qui divertit comme le meilleur des romans tout en ayant la gravité, l'impartialité, le poids de la vraie recherche ", dira Klaus Mann.

De (auteur) : Stefan Zweig
Traduit par : Alzir Hella
Préface de : Ramon Fernandez

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Expérience de lecture

Avis Babelio

Josyco84

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 semaine

Zweig est reconnu pour ses biographies et notamment celle de "Marie Stuart" publiée en 1935. Je l'avais lu il y a longtemps alors traduite par Alzir Hella un des principaux traducteurs de Zweig. La nouvelle traduction de Jean-Jacques Pollet m'a donné l'occasion de retrouver cette figure historique tumultueuse, reine d'Écosse et de France. Écrit dans les années 30 alors qu'il vit en exil à Londres à cause de la montée du nazisme donne une résonance particulière à son œuvre. Sa vision du monde et des figures historiques en est influencés. Il explore brillamment la personnalité, les motivations et les dilemmes intérieurs de Marie. Il la présente comme une femme passionnée comme une héroine de son monde d'hier.... Elle aussi doit faire face à la fin d'une époque, aux luttes religieuses et politiques. J'ai beaucoup aimé sa manière d'opposer Marie Stuart à Elisabeth ler, si radicalement différentes : Marie la passionnée, la courageuse face à la politicienne calculatrice Elisabeth. La lutte des anciennes traditions catholiques contre l'émergence du protestantisme. Zweig montre aussi comment cette femme enflammée a sacrifié honneur et ambition pour le brutal Bothwell ! Une réflexion universelle sur l'ascension des régimes totalitaires et des idéologies destructrices. Il nous interroge sur la passion, le pouvoir, la politique et le fanatisme. Tout ça est très actuel ? Non ? Toujours cette incomparable écriture si psychologique, intime et même si c'est proche du roman où parfois le tragique, les préjugés réducteurs de l'époque « Mais on sent alors combien sa nature est impulsive et instinctive, combien elle est prisonnière de son sexe. » prennent le pas sur la rigueur historique c'est une biographie incontournable de Marie Stuart. Un beau travail de Jean-Jacques Pollet pour cette nouvelle traduction précise et fidèle nuancée et fluide qui offre le meilleur de cette immense plume qu'est Zweig.lI respecte son authenticité sa richesse et sa profondeur. Destin dramatique d'une femme, d'une reine prise dans les jeux du pouvoir... Et comme toujours chez les Éditions Les Belles Lettres les livres sont beaux, élégants, du papier de qualité bref un vrai livre objet.

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LevoyagedeLola

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 3 semaines

J'ai découvert Marie Stuart en lisant à peine ado La dernière nuit de Didier Decoin, parue en 1978. La dernière nuit de la jeune Reine avant son exécution le 8 février 1587 sur ordre d'Elisabeth 1ere, reine d'Angleterre. J'en garde un souvenir précieux bien qu'évanescent. le destin tragique de Marie Stuart a toujours éveillé en moi empathie et sentiment d'injustice. Stefan Zweig est l'un de mes auteurs préférés. La précision de son écriture, l'intimité de ses personnages, la justesse de ses histoires m'ont toujours impressionnée. C'est un auteur que j'ai découvert jeune, et ses livres m'ont immédiatement transportée (j'éprouve la même admiration pour Pierre Loti dont les récits de voyage m'ont émerveillée). Mais revenons à la biographie de Marie Stuart que Stefan Zweig a écrite en 1935. Là il s'agit de sa vie du berceau au linceul, de 1542 au 8 février 1587 jour de sa décapitation, une vie brève racontée par l'auteur en 23 chapitres, au terme de longues recherches et d'une documentation impressionnante. Stefan Zweig est fasciné par la personnalité énigmatique de Marie Stuart comme il l'a écrit lui-même. Il fait de sa vie un roman et c'est une réussite #9829;

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Kyokoandbooks

3.00 sur 5 étoiles

• Il y a 4 semaines

Il y a un moment que j'avais envie de découvrir la plume de Stefan Zweig, mais je n'avais encore jamais franchi le pas. Quand j'ai vu sa biographie de Marie Stuart, dans sa nouvelle traduction des éditions Les belles lettres, proposé à la lecture dans la dernière masse critique Babelio non fiction, je me suis dit que c'était l'occasion parfaite. Je m'intéresse beaucoup à l'histoire du Royaume-Uni et bien entendu, la rivalité entre Elizabeth et Marie Stuart en est un épisode important. J'en connaissais les grandes lignes mais j'avais envie d'en apprendre plus. Sur ce point, ma lecture de cette biographie m'a comblée. Stefan Zweig consacre presque 500 pages au destin de la fameuse reine d'Ecosse. C'est une lecture dense et exigeante, mais instructive et très intéressante. Cependant, bien que j'aie lu de nombreux avis dithyrambiques, le mien sera beaucoup plus nuancé. Je crois que le mot d'ordre de mon avis, c'est Mais malheureusement #x1f62d Sur la forme, pour commencer, je salue le style de l'auteur, travaillé mais pas indigeste, il parvient à donner à son récit, à certains moments, le ton épique des grands romans historiques. Mais malheureusement, je trouve le rythme du récit assez inégal. Stefan Zweig fait le choix de passer très vite sur les premières années de Marie Stuart, de son enfance en France, son court règne sur le trône de France, à son retour en Ecosse à la mort du roi son époux. Il considère que c'est après que son destin commence réellement. C'est un choix que je peux comprendre, malheureusement la deuxième moitié du récit, à partir de la captivité de Marie en Angleterre, est vraiment très longue. L'auteur se répète souvent et la fin, notamment le chapitre du choix d'Elizabeth, est carrément interminable. Au choix, j'aurais préféré qu'il élague un peu dans les 100 dernières pages, et raconte un peu plus de ses premières années. Sur le fond, c'est la même chose, il y a du bon et ... du moins bon. L'analyse selon laquelle Marie Stuart , championne de la religion catholique ancienne, serait la représentante d'un monde passé, elle qui s'épanouit dans l'idée d'une cour romanesque, tournée vers les arts et le plaisir, d'une royauté dynastique, où le souverain ne doit rien à son peuple. Au contraire d'Elizabeth, représentante d'une religion nouvelle, et d'une nouvelle conception du monde, elle qui cherche des alliances au-delà des royaumes voisins habituels, qui cherche à développer l'économie de son pays, sa puissance militaire et commerciale, et a conscience des devoirs de son rôle de souveraine. Cette idée que finalement, le combat entre elle était faussé par le sens de l'histoire, qui ne va toujours qu'en évoluant... C'était très intéressant. Mais le reproche que je fais à l'auteur, lui qui souhaite dans son introduction avoir une vision plus objective et sans préjugés de ces deux femmes, c'est qu'on sent à quel point il est lui-même séduit par le personnage de Marie Stuart. Elizabeth est indécise et hystérique, Marie est honnête , courageuse et intrépide. Si elle fait des erreurs, c'est que ce sont ses qualités qui la trahissent, ou son statut de femme, ou encore la malchance... Les succès d'Elizabeth? Uniquement de la chance, de la ruse, de la fourberie. Je trouve dommage qu'il ne soit pas plus neutre dans sa description de ces deux femmes. Parce que Stefan Zweig fait le choix de mettre en avant la psychologie des personnages historiques dont il nous parle. Je trouve l'approche très intelligente et vraiment intéressante, car au-delà des reines, dont on connaît en fait déjà plus ou moins l'histoire, ce sont les femmes qu'il nous donne à connaître. Mais malheureusement, le point de vue de l'auteur en tant qu'homme vient polluer cette approche. Quand il résume les décisions de Marie ou d'Élisabeth à "elles font ces choix de par leur nature de femme" , quand il explique que leur rivalité est telle une bataille de chattes qui se lancent des coups de griffes ( alors que deux hommes se seraient déjà affrontés noblement et directement, vous voyez bien)...Pire encore, quand il explique que si Marie est tombée si désespérément sous la coupe de Bothwell, c'est parce qu'en la "forçant" , lui, un vrai homme, il a révélé sa volupté, sa nature volcanique profonde... Franchement, je sais que Stefan Zweig est l'auteur d'un autre siècle, mais tous ces passages, cette mysogynie décomplexée, ont vraiment entamé mon plaisir de lecture.

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Eugras1364

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

Dès les premières pages, Stefan Zweig nous entraîne dans la vie mouvementée de Marie Stuart, cette reine tourmentée dont l’existence semble être une succession de drames, de passions et de décisions funestes. Il la dépeint avec une empathie qui frôle parfois la fascination, mais sans jamais tomber dans le pathos. Ce n’est pas un simple récit factuel ; c’est une fresque humaine où chaque choix de Marie Stuart mène inexorablement à sa chute. Si je devais résumer l’intrigue, je dirais qu’elle oscille entre roman d’aventure et tragédie shakespearienne. On suit Marie de son enfance insouciante en France à son retour en Écosse, un royaume qu’elle peine à gouverner. Ses erreurs politiques, son mariage chaotique avec Darnley, l’assassinat de ce dernier, puis sa relation controversée avec Bothwell… tout s’enchaîne avec fluidité. Jusqu’à son emprisonnement, puis son exécution, qui se lit comme l’ultime acte d’un drame implacable. Ce que j’aime chez cet auteur, c’est cette manière qu’il a de raconter l’Histoire sans jamais la rendre ardue. Il ne se contente pas d’aligner des faits : il les met en scène, il leur donne une âme. Son écriture est fluide, évocatrice, presque cinématographique par moments. On sent qu’il a fouillé les archives, compulsé les correspondances, mais son récit ne s’embarrasse pas d’érudition pesante. C’est là que réside la magie : Marie Stuart se lit comme un roman, avec de vrais personnages en chair et en os et vraie une tension dramatique permanente. Si je devais émettre une critique, et c’est un petit regret plus qu’un réel reproche, ce serait l’absence d’un recueil de sources détaillé. Bien sûr, il s’appuie sur des documents historiques, mais il les intègre à sa narration de manière si fluide qu’on perd parfois la distinction entre ce qui relève du fait et ce qui relève de son interprétation. Une bibliographie ou quelques références plus explicites auraient renforcé l’aspect historique de l’ouvrage. Même si je n’aurais sans doute pas été vérifier chaque source, j’aime bien voir qu’une biographie est solidement documentée.

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Classiques et Littérature , Littérature Classique
  • EAN
    9791039204514
  • Collection ou Série
    Classiques d'hier et d'aujourd'hui
  • Format
    Poche
  • Nombre de pages
    400
  • Dimensions
    179 x 109 mm

L'auteur

Stefan Zweig

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