Le poids du monde : Le livre de David Joy

Je suis plutôt sur un ouais bof, sans plus, si je ne l’avais pas lu, ça aurait été tout aussi bien. Pourtant, j’ai beaucoup aimé Nos vies en flamme, et ce roman n’a rien à lui envier. David Joy dépeint une fois encore des personnages forts, à la personnalité ravagée. L’un revient du front, l’autre a été maintes fois abandonné et a trouvé refuge dans les bras de son meilleur ami (sympa le copain). Thad et Aiden vivent une vie de misère, comblent les trous dans leur existence morose en bossant ici et là. Autour d’eux, ça sent la misère, la rancoeur, la résignation et la violence. C’est un roman sombre où les personnages se perdent indéfiniment, bringuebalés de désillusion en désillusion. Plus de rêve, plus d’espoir. Rien.

J’aime cet auteur, j’aime sa plume. C’est rude, brut, brutal même parfois mais ça sens le vrai. On est transporté dans cet ensemble de poussière, de misère, d’odeurs corporelles presque parfois ! J’ai trouvé un léger manque de rythme, c’est ce qui fait baisser légèrement ma note mais cela reste un très bon livre et je reviendrai sans hésiter à cet auteur. J’ai eu une préférence pour « là où les lumières se perdent »

Après avoir découvert D Joy la semaine passée avec Là où les lumières se perdent, j'ai enchaîné avec cet autre roman. Même noirceur, même violence des rapports humains et familiaux néanmoins emprunts de traces d'amour, comme des sentiments rouillés, rongés par la précarité, atomisés par l'absence de résilience. Moins noir que le précédent sans doute dû a la présence cette fois d'un joli personnage féminin, April, et de sa capacité à espérer.