Le pouvoir du chien : Le livre de Thomas Savage

Un roman qui a du fond et qui aborde plusieurs sujets comme l'homosexualité, la virilité, la transmission du savoir, la jalousie, l'enfance,..., mais un roman qui sur la forme est un peu terne, l'auteur ne nous fait pas assez "vivre" les passages les plus forts, et on attend une tension dramatique qui ne vient jamais. Pourtant tous les ingrédients sont là: Un bon sujet, des personnages bien campés, un cadre original, mais il manque ce petit plus qui fait la différence, dommage.

Ce roman est un duel, un vrai duel de western, à mort ; mais pas du style Règlements de comptes à OK Corral - face à face dans la rue, Pan Pan, clair et net -, non plutôt style jeu de chat et souris, insidieux mais implacable, entre un cow-boy beau, viril, quadragénaire, machiste, brutal, intellectuellement brillant, mais affectivement fragile, honteux et incroyablement vulnérable et un adolescent chétif, maladif, introverti, en relation œdipienne trouble mais à la mentalité de psychopathe prêt à anéantir froidement tout ce qui peut entraver le bonheur de sa mère. De ces deux-là, on ne sait qui le plus plaindre, qui le plus craindre. A côté d'eux gravitent des personnages dont Savage fait une étude psychologique fouillée avec George le débonnaire amoureux et ambitieux, Rose la malmenée par la vie et victime de harcèlement moral, Le Vieux Monsieur et la Vieille Dame, couple aristocratique désuet et anachronique entre cette époque de révolution industrielle et le milieu rural de Far West. Une mention particulière pour l'adaptation cinématographique de Jane Campion qui est une réussite, à mon avis, avec toute l’ambiguïté de Benedict Cumberbatch et le profil inquiétant à souhait de Kodi Smit-McPhee.