Le puits : Le livre de Iván Repila

J’ai découvert ce livre dans sa version audio, et même si je ne suis pas férue de ce format, je reconnais que c’est un format que j’apprécie de plus en plus, car il se prête bien à certaines tâches. Pour les passionnés de lectures, cela permet de ne jamais vraiment décrocher d’un livre et de toujours avoir à portée de mains une intrigue qui nous donne envie d’y plonger. Car l’immersion n’est, à mon sens, totale que si on fait certaines tâches répétitives, qui ne demandent pas trop de réflexion ou de concentration. Pour autant, le narrateur doit me ferrer et me donner envie d’y revenir. Si la version papier a eu du succès, Le puits d’Ivan Repila dans sa version audio en aura tout autant, et peut-être même plus, pour peu que les lecteurs s’y laissent glisser. Les narrateurs Alexis Victor, Pauline Ziadé et Samuel Charle, comédiens de formation, font ressortir toute la force de ce texte qui ne peut pas nous laisser indifférents ! Écouter ce récit en version audio est une expérience immersive qui amplifie la force brute de cette fable sombre. Deux frères, le Grand et le Petit, piégés dans un puits, luttent pour survivre. Cette situation devient le point de départ d’une réflexion d’une profondeur saisissante sur l’endurance, l’espoir, et les forces obscures qui nous animent et nous maintiennent en vie. Les voix des narrateurs ajoutent une dimension supplémentaire au texte. Le ton et la gestion des silences renforcent l’atmosphère oppressante du récit. Les moments de désespoir sont accentués par les nuances vocales, ce qui m’a parfois pris aux tripes ! C’est à la fois élégant et d’une brutalité crasse, presque hypnotique. Chaque mot semble pesé avec soin, chaque phrase résonne d’une intensité émotionnelle rare. L’auteur parvient à distiller un sentiment constant de tension et de désespoir, tout en laissant filtrer des éclats de lumière et d’humanité. Cette dualité donne une texture unique, où la brutalité côtoie une certaine forme de poésie. Le cadre unique du puits crée un sentiment d’étouffement, mais duquel peut jaillir la vie, la lumière. Iván Repila parvient à maintenir l’attention grâce à l’évolution psychologique des personnages qui évite la monotonie. Un livre court, une allégorie sur la lutte, mais de quelle lutte parle-t-on ? L’allégorie transcende chaque mot, et chaque lecteur y puisera la philosophie qu’il veut. Il y a autant d’interprétations que de lecteurs, et c’est bien là toute la force de l’auteur. On y trouve la beauté des mots, la lutte, la résilience et la renaissance avec une pointe de lumière au bout du tunnel. Le Puits est une œuvre d’une rare intensité, et l’écouter ajoute une dimension émotionnelle unique. J’ai été captivé par ce texte sombre à la poésie brute, et par l’humanité saisissante des deux frères. Toutefois, sa densité et son ambiance sombre nécessitent une écoute attentive.

Ce court roman interroge, soulève une multitude d’émotions qui ne laissera personne indifférent. Conte philosophique ou fable allégorique, Le Puits est un texte que j’ai écouté dans une version audiobook particulièrement émouvante. Quelque soit son format, ce roman ne peut laisser de marbre. Deux frères tapis au fond d’un puits perdu au milieu d’une forêt, tentent de survivre. L’ainé est surnommé Le Grand, le plus jeune Le Petit. Nous ignorons ce qu’ils font là tout comme eux ignorent la raison pour laquelle ils se trouvent dans une telle situation. Leurs tentatives de s’échapper restent vaines en raison de la hauteur du puits. Au dehors la pluie fait rage, inondant leur prison, les loups hurlent et se rapprochent… S’ils possèdent un sac de provisions que leur a confié leur mère, ils ont interdiction d’y toucher. Plusieurs jours s’écoulent durant lesquels ils doivent installer une routine de survie: ils se nourrissent de ce que la terre peut leur offrir mais dépérissent à vue d’oeil, surtout Le Petit, plus faible que son frère. Le lien fraternel qui les unie est exarcerbé par cette épreuve : l’amour qui les lie tout comme l’inévitable tension qui les oppose, prend d’intenses proportions. Le huis clos est oppressant, asphyxiant, et transcende le texte d’une beauté pure. « La vie est merveilleuse mais vivre est insupportable » Vont-ils réussir à survivre au fond de cette infâme prison, vont-ils regagner la surface et comprendre ce qui leur est arrivé? L’expérience est immersive : leur agonie étant décrite de façon extrêmement réaliste il s’agit pour nous lecteurs ou auditeurs de partager leur calvaire, tout en étant sous le charme de leur lien fraternel. Mais ce récit révèle plusieurs degrès de lecture selon notre perception du texte : est-il une allégorie d’un monde où tout est voué au désespoir et à l’échec? Ou est-ce la métaphore de nos peurs inconscientes de la mort? Existe t-il un message plus humaniste encore dans ce récit? Rares sont les oeuvres aussi intenses, poétiques et cruelles. Le texte est magnifié par sa version audio dans laquelle les comédiens usent de leurs talents pour parfaire la transmission des émotions qui se succédent au cours de ce récit. A découvrir !!! Merci aux éditions Multisonor via Netgalley pour cette écoute.

Ce récit bref, aux allures de conte, offre une panoplie d’émotions au lecteur qui se retrouve immergé dans un puits aux côtés de deux frères. Cette immersion totale est rendue possible grâce à une écriture visuelle dont émanent des images difficiles se révélant aux pupilles du liseur. Le dégoût, l’empathie, la tristesse, etc. se dégagent de ce tour de force de l’auteur qui, à travers les ténèbres du puits relate une lente descente dans les noires profondeurs des sociétés actuelles. Il use également de cette métaphore pour aborder le fait de grandir, de s’affranchir et de s’émanciper. Mais les thèmes principaux de ce roman restent l’amour fraternel, le sacrifice et la vengeance. Un programme chargé pour tenir en quelques pages, mais le pari est réussi. Malgré le peu d’action et l’absence de réels rebondissements, le lecteur est happé et termine cette intrigue aussi vite qu’il l’a commencée en étant chamboulé par ce qu’il vient de lire. Il admire l’espoir, la persévérance des enfants là où la résignation et l’abandon semblent inévitables. Il apprécie de se faire mener par le bout du nez quant à la personnalité des protagonistes qui, derrière un égoïsme de façade, cache une générosité sans limite. Bref, il est séduit par cette découverte dont la plume de l’auteur est à la hauteur du défi entrepris. Un récit court mais puissant qui marque les esprits !

Comment parler de se livre sans en dévoiler toute sa profondeur, toute sa splendeur ? Devoré en une nuit. La faim cruelle aux tripes. Affamée. C'est l'histoire du Grand et du Petit. Coincés dans Le puits. Un sac de provision pour leur mère. Du pain, des tomates séchées, des figues et un bout de fromage. C'est l'histoire d'une vengeance. De ce qui t'anime pour rester en vie. De ce que l'enfermement fait au corps et à l'esprit. Mis en cage. Ça parle de résistance. De folie créatrice. De ce qui tient et de ce qui lâche. De la rage qui colle au cœur à défaut de brûler les poings. Ça parle de la beauté du lien fraternel. De sa puissance. De sa résistance. Ça vient toucher à notre part universelle. Celle qui nous relie tous. La vie. La mort. C'est d'une violence sans nom. Ça se lit d'un trait. Les émotions rampantes sous la peau. Frissonnant le corps. Le Grand et le Petit. A jamais gravés. C'est un tout petit livre pour une histoire des plus grande. Il doit se passer, se prêter, s'offrir. Être lu. Encore. Et encore.