L'enfant qui sema la mort : Le livre de Auguste Corteau

À Chryssodéndri, un village reculé à la frontière turque, un drame inimaginable bouleverse la quiétude locale : un matin de septembre, Antónis, 17 ans, tire sur ses camarades et son professeur avant de s'immoler par le feu. Douze morts, et une question qui hante tous les esprits : pourquoi ? Fíllipos Séxtos, un tenancier de bar athénien et écrivain amateur, s'intéresse de près à ce sombre fait divers. Fasciné par les récits de vie, il se rend sur place pour enquêter. Que pouvait bien ressentir un garçon sans histoires, un jeune athlète prometteur, pour basculer dans une telle violence ? Vengeance, incompréhension, désespoir ? De la mère du tueur aux proches de sa petite amie plongée dans le coma, Fíllipos interroge tout le village, cherchant à démêler les fils de cette tragédie. Le résumé m'a tout de suite intriguée, et une chronique très élogieuse avait éveillé en moi une grande envie de découvrir ce livre. Pourtant, mon ressenti a été plus mitigé. Si l'intrigue est indéniablement originale, le rythme est lent et l'ensemble parfois laborieux. À plusieurs reprises, j'ai envisagé d'abandonner ma lecture, mais j'ai décidé de persévérer. Au final, même si ce n'est pas une lecture marquante je tiens à souligner les thématiques abordées, qui sont vraiment intéressantes. La révélation finale, véritable twist, apporte une profondeur inattendue et rehausse l'ensemble. Cela "sauve" l'histoire et en fait une lecture qui, malgré ses longueurs, mérite d'être découverte.

Un adolescent de 17 ans qui entre dans une salle de classe et tue son professeur préféré ainsi que 12 de ses camarades avant de s'immoler par le feu.. On a, hélas, déjà vu ça aux USA, plus d'une fois. Mais là, nous sommes à Chryssodéndri, petit village grec de 200 âmes isolé près de la frontière turque. Et Antónis, jeune athlète nageur très prometteur, vient d'y commettre un massacre. Ses amis, sa petite amie, son professeur, LE professeur de cette école à classe unique.. Pourquoi ? C'est ce que va tenter de savoir Séxtos, un écrivain, et pas un journaliste parce que l'affaire a fait bien entendu les Unes du monde entier. La police hésite sur le mobile, Séxtos lui s'interroge sans a priori. Le roman commence par un étrange prologue. Des voix qui parlent entre elles. Celles des adolescents morts. Ils se disputent, ils menacent, ils vont tout dire. Sauf ce qui ne doit pas l'être. Surtout pas. Façon " chœur antique ". Parce qu'on est en Grèce et que cela a son importance. Pourquoi ce cri de "traître" adressé au professeur juste avant de le tuer, un prof aimé qui les a sauvés lui Antónis et sa mère, Máro. Auguste Corteau (pseudonyme de Petros Chatzopoulos, auteur grec prolifique et reconnu dans son pays mais traduit en français seulement pour la 3e fois) nous entraîne non pas dans la tuerie mais dans le passé et la psychologie des protagonistes. Séxtos est notre guide. Celui qui va examiner toutes les hypothèses. Harcèlement, vengeance, anabolisants, drogue, péd.ophilie, psychose... On va découvrir le passé d'Antónis, l'histoire dramatique de sa mère. Je ne vous en dirai absolument rien. Celle qui est forcément une mère indigne, forcément ignoble, à qui le village va faire le plus abominable des "cadeaux". Et puis ThodorÍs, le prof, prof donc forcément péd.ophile.. Et le père dealer ? Il est où, le père ? Alors, ce massacre est horrible, mais ce qui se cache derrière l'est encore plus. Le pourquoi. La montagne de souffrances n'est pas celle que vous croyez. Les victimes et les coupables non plus. Séxtos arrivera à faire parler ceux qui savent et lorsque vous saurez, lorsque vous comprendrez ce qui a poussé ce jeune homme à tuer tout le monde puis à choisir le feu pour mourir, vous regarderez ces jeunes, ce prof, cette mère, ce village "accueillant" d'un autre œil. Roman noir psychologique et sociétal où les réseaux sociaux ont aussi leur part, les préjugés et... ce dont je ne peux pas parler, mais que vous découvrirez et qui me fait dire que ce roman est à réserver à des adultes, même si certain(e)s vont avoir un peu de mal à supporter quelques scènes. Je pensais découvrir un thriller, mais c'est un choc littéraire qui m'attendait (parce qu'en plus c'est très bien écrit, parfois même poétique, elliptique). Choc dont la force se révèle à la toute fin. Alors surtout ne la regardez pas avant d'y arriver. D'abord, vous ne la comprendrez pas, ensuite vous risquez de détruire cette force justement et de perdre aussi la force du tragique de cette histoire.

Un triste récit qui amène à une réflexion très intéressante. J’ai eu beaucoup d’empathie pour la maman du tueur. Tout un passage du livre est dédié à son sombre passé, c’est vraiment très glauque et ça m’a remuée. Comme je dis souvent, on ne né pas tous avec les mêmes chances dans la vie. Elle se retrouve en plus dans une situation très compliquée. Comment pleurer la perte de son enfant quand il est reconnu comme le bourreau ? Les thématiques abordées sont très interessantes et je ne m’attendais pas du tout à cette fin surprenante. Cependant, la construction narrative m’a parue parfois un peu fouillie et m’a perdue sur certains passages. Je reste tout de même sur un très bon avis général.

Ici il est question de fillipos sextos , tenancier de bar et auteur. Suite à une tuerie dans un lycée en Grèce l'auteur décide de mener l'enquête sur un jeune homme de 17 ans , Antonis qui a abattu un professeur et plusieurs de ses camarades. Pourquoi un tel massacre? Quelle en a été la raison ? Comment en viens t-on a faire ce geste? Malgré un début difficile pour moi que j'ai trouvée un peu long j'ai été happé par ma lecture à partir de la moitié du roman. Coupables? Bourreaux? Victimes? J'ai adoré le final que je n'ai vraiment pas vu venir !