Les Dames de guerre - Tome 1 : Le livre de Laurent Guillaume

Une plongée intrigante et dynamique dans la guerre d'Indochine. On y croise des soldats aux valeurs contestables, des brigands officiels au service de l'Etat, des hommes bons comme des hommes louches, et Elisabeth Cole, étoile filante au-dessus de la moiteur glauque de l'Asie. C'est très bien et on en redemande!

Rare sont les romans que je suis triste de terminer. Les dames de guerre en fait partie. Quelle aventure en Indochine ! C'est bien simple on s'y croirait ! Atmosphère crépusculaire (pas sans rappeller parfois Apocalypse Now, et le livre de Conrad à l'origine du film) quand on s'aventure avec notre héroïne dans les confins du nord Laos. Ambiance barbouzes et guerrière en suivant les soldats français dans cet enfer vert. Climat tendu digne des meilleurs romans d'espionnage durant les filatures à Saïgon... Bref un bonheur de lecture ! Moi qui ne suis pas très "suite" en temps normal, j'attends le tome 2 de pied ferme !

Indochine, septembre 1953. Un célèbre photographe de guerre, Robert Kovacs, accompagne un peloton français dans une mission en Cochinchine. En cette fin de période de la colonie sous domination française, le pays vit une guérilla meurtrière. Kovacs y laissera sa vie. Life, le journal américain pour qui il travaillait, cherche un volontaire pour terminer sa mission. Seule Elisabeth Cole se propose. Elle est novice mais bien décidée à connaître les raisons du décès de son collègue. Arrivée à Saigon, elle est épaulée par un reporter anglais, Graham Fowler. Au cours de leur enquête, on découvre un pays déchiré, entre français, américains, Viêtminh soutenus par les chinois. C’est une poudrière où les espions tiennent un rôle essentiel dans ce contexte de guerre froide. Elisabeth, au cours de son périple, montrera une force de caractère. Elle n’abandonne jamais, même en prison. J’ai particulièrement apprécié ce roman. Certains de ma famille ont vécu cette période dans l’armée en Indochine mais n’ont jamais voulu en parler. Je comprends un peu plus ce silence.

Je l'ai vu l'an passé à de nombreuses reprises, mais je n'avais malheureusement pas eu l'occasion de le lire. Et quelle ne fût pas ma joie quand j'ai découvert qu'il faisait partie de la sélection du prix du roman noir historique de 1018! Je lis très peu d'espionnage, ce n'est pas le thème qui me transcende le plus, mais j'aime en lire à l'occasion et vus les avis dithyrambiques, j'avais peu de craintes en le commençant. Plongeons en 1953, à New York au moment où le journaliste vedette, Robert Kovacs est mort en Indochine française. Elizabeth Cole est persuadée que cette disparition n'a rien d'accidentelle. Ce sera l'occasion pour elle de réaliser un rêve : devenir reporter de guerre. L'enquête pour déterminer comment le journaliste a pu mourir à cause d'une mine va débuter et les protagonistes nombreux enrichissent l'intrigue, espions, tueurs à gages, trafiquants d'armes et j'en passe. C'est une belle plongée dans l'Histoire, permettant de découvrir ou re-découvrir cette partie de l'histoire, de voyager par l'intermédiaire de cette intrigue. Je comprends le succès qu'il a remporté. Une lecture que j'ai trouvé très accessible pour moi qui ne suis pas très calée sur ce domaine. Un grand bravo à l'auteur pour nous emporter dans cette intrigue aussi passionnante que palpitante