Les vies de papier : Le livre de Rabih Alameddine

Ça ne commençait pas très bien entre nous: après avoir apprécié les premières pages, j'ai commencé à m'ennuyer et à un peu survoler certaines pages, avec la hâte de terminer. Vers la moitié de livre, j'ai même été tentée d'arrêter. Eh bien, heureusement que je ne l'ai pas fait! Car à ce stade, j'ai repris goût au récit avec des séquences qui m'ont touchée et intéressée (l'histoire de Hannah, la visite au musée). J'ai aussi pris goût à la forme de la narration - cette approche où on se retrouve dans la tête de la vieille dame, suivant le fil de ses pensées, ce qui entraîne des digressions, des parenthèses, des ruminations. Ce style a fini par me plaire. Au point que j'ai été triste de voir le livre se terminer... et de quitter l'héroïne, dont les élucubrations deviennent profondément attachantes. J'ai été touchée par son personnage, son caractère, ses fragilités, ses craintes, ses fantômes. Le tout parsemé de littérature, d'art, de sensibilité à la beauté. C'est un livre qui en ennuiera certains - moi-même, j'avoue avoir eu des moments d'ennui - et qui saura en toucher d'autres. L'écriture est très belle, soignée. Il est possible que j'y revienne et que j'en relise des passages!