La nef de Géricault : Le livre de Patrick Grainville

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Julliard

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Géricault a vingt-six ans quand il entreprend de mettre en scène un fait divers retentissant : le naufrage de La Méduse qui a eu lieu, deux ans plus tôt, en 1816. Géricault ose ! Il joue sa vie qui sera courte sur un tableau géant. Il affronte, seul, la toile blanche qu'il vient d'acheter, cinq mètres de haut et sept de large. C'est un défi, une invraisemblable prouesse dans l'atelier parisien du Roule. Entre 1818 et 1819, il se bat avec ses démons. C'est la fin de la passion clandestine qui le lie à sa tante par alliance, Alexandrine. Le radeau est d'abord un naufrage intime avant de devenir politique. Géricault fait parler les rares témoins survivants de la catastrophe qui se succèdent, les modèles souvent célèbres dont Eugène Delacroix. La nuit tombe, Géricault vient regarder sa journée de travail, ses esquisses, ses portraits. Son corps- à-corps avec le chef-d'œuvre l'épuise. Il est dévoré par le doute. Il meurt en ignorant que le Louvre va acheter, enfin, la Nef de sa folie clairvoyante. Le Radeau de la Méduse que le monde entier vient aujourd'hui contempler.

De (auteur) : Patrick Grainville

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Expérience de lecture

Avis des libraires

De sa plume baroque,Patrick Grainville raconte comme Géricault s'est affranchi des codes du néoclassicisme et a mené un intense travail préparatoire pour arriver à saisir ce "microcosme de l'horreur " à travers une œuvre gigantesque
L'Express
Auteur, peintre, toile, modèles et visiteurs se mêlent pour participer à une fête des sens et de la littérature. |Etienne de Montety
Figaro Littéraire
Prouesse de l'écrivain Patrick Grainville qui, avec son panache et sa plume virevoltante, nous fait vivre, au plus près cette époque, le processus incroyable qui va conduire à la naissance du chef-d'œuvre.
La dépêche du midi
Patrick Grainville signe un roman de belle ampleur sur une époque qui annonce le romantisme, sur la politique et la République renaissante.|Serge Bressan
La Grande Parade
Un livre coup de poing|Candice Nedelec
Gala
Un roman de belle ampleur sur une époque qui annonce le romantisme, sur la politique et la République renaissante.
Weculte
L'écriture est magnifique, le fond historique passionnant, Géricault, fiévreusement vivant !
47 degrés nord
Une immersion passionnante dans le monde de l'Art dans le Paris du 19ème siècle. Une grande fresque romanesque où l'on croise Delacroix, Hugo... pour notre plus grand plaisir.
Montbarbon
L'auteur des Flamboyants n'est jamais si goûteux que lorsque le
sexe se rapproche en intensité de la mort et que l'humanité en manque redécouvre sa sauvagerie. |Claude Arnaud
Le Point
Avec ce roman, l'auteur lève le voile sur un chef-d'œuvre nimbé de mystère.|Léonard Desbrières
Le Parisien
'De sa plume érudite et virevoltante comme des coups de pinceau, le romancier Patrick Grainville restitue la fougue de cette fièvre créatrice et la folie qui emporte peu à peu Géricault dans un Paris agité par la Restauration.'|Solène de Bure
Beaux-Arts magazine

Avis Babelio

Zephyrine

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

Le radeau de la Méduse est une oeuvre qui impressionne quand on la voit. Elle est très sombre, par son thème, et fourmille de détails, on ne sait plus où regarder. C'est un peu à l'image de ce livre dont l'entrée en matière (et presque tout le livre) est très dense. Beaucoup de descriptions, de détails, qui nous perdent, nous distraient, on ne sait plus si parfois c'est la réalité qui est décrite ou un tableau. Mais à l'image du livre, en prenant un pas de recul, c'est fascinant. Fascinant de découvrir ce peintre mort très jeune, ses amitiés avec d'autres peintres comme Delacroix, fascinant de découvrir les témoignages des survivants du naufrage de la Méduse, fascinant de découvrir sur ce radeau cette lutte des classes. Alors qu'après les cinquantes premières pages je me suis demandée si je finirais ce livre, j'ai au final vraiment apprécié cette lecture, qui n'aurait pas été si marquante sans cet amas de description. Merci à Julliard et Netgalley pour cette lecture.

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Cannetille

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

Les peintres s’invitent régulièrement dans les romans de Patrick Grainville. Cette fois, c’est la fougue romantique et exaltée de Théodore Géricault qui, trouvant son point d’orgue dans son célèbre Radeau de la Méduse, vient nourrir les somptueuses démesures de sa prose. A l’origine du fameux tableau, une terrible histoire vraie défraye la chronique en 1816, lorsqu’en envoyée au Sénégal au sein d’une flottille militaire pour y reprendre possession de ce territoire colonial, la frégate la Méduse confiée à un commandement inexpérimenté s’échoue sur le banc d’Arguin, au large de la Mauritanie. Cent quarante sept marins et soldats, quelques officiers et une cantinière s’entassent sur un radeau de fortune. Après treize jours d’une errance sans nom, sans eau potable ni vivres, entre mer démontée, bagarres et mutineries, enfin cannibalisme, quinze rescapés seulement finiront par être secourus. Surnommé le « naufrage de la France », le drame provoque un scandale retentissant que la monarchie de Louis XVIII tente d’étouffer. Géricault décide pour sa part de lui consacrer une toile de très grande dimension, cinq mètres de haut et sept de large, destinée à être présentée au Salon de 1819. L’accueil de la critique et du public sera acerbe. Pourquoi mettre en lumière un tel désastre national, qui plus est doublé du tabou de l’anthropophagie ? En attendant, le peintre multiple les études et les versions de son radeau, s’intéresse au récit des survivants, stocke des restes humains pour mieux les représenter dans son atelier empuanti. L’on assiste aux affres de sa création, nourrie de celles de sa vie privée, tumultueuse et scandaleuse aussi alors qu’une passion interdite le lie à sa tante à peine plus âgée. Passionné, l’homme est de tous les excès et chevauche la vie comme les chevaux dont il a la passion, à bride abattue et jusqu’à s’en rompre le cou à même pas trente-trois ans. La plume sans fausse pudeur de Patrick Grainville épouse l’animalité sauvage de sa peinture équine, s’enflamme de l’ardeur charnelle de sa passion amoureuse, souffre de ses désarrois de génie torturé. Au corps-à-corps du peintre avec sa toile, tout entier dans le dépassement de son art et des conventions, répondent les envolées lyriques d’une écriture bouillonnante et flamboyante, devenue prolongement du pinceau. Un souffle épique traverse cette passionnante fresque romanesque, à la fois portrait habité d’un peintre visionnaire, aujourd’hui considéré comme le père du romantisme, et récit baroque d’une genèse artistique aussi impressionnante que l’histoire vraie qui l’inspira. Géricault-Grainville, ou la rencontre de deux inimitables démesures.

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gill

3.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

Mr de Géricault, mousquetaire du roi, chevauchait à bride abattue pour rejoindre sa maîtresse, Alexandrine Caruel sa tante. Et, c'est au rythme de cette cavalcade effrénée que, bien des années plus tard, un académicien écrivit son histoire, la mélangeant habilement avec celle de son plus célèbre tableau ... "La nef de Géricault" est un livre écrit par Patrick Grainville, et paru en janvier 2025 aux éditions "Julliard". A mi-chemin entre la biographie et le roman, ce récit semble érudit et original. Il contient certainement un livre brillant. Pourtant, une saignée aurait dû lui être prescrite. Une saignée, une saignée vous dis-je ! Car une profusion d'adjectifs et de locutions l'encombre, qui vont parfois jusqu'à l'écoeurement du mot. Patrick Granville écrit gras et à la démesure. L'on peut aimer, mais, pour ma part, ma lecture en a été gênée. Il y a aussi ici une erotisation un peu ridicule lorsque par exemple "l'encre" soudain s'y trouve "infusée de foutre", que "le peuple bande" au retour du tyran échappé de l'îlot d'Elbe. Patrick Grainville n'a pas peur des comparaisons audacieuses et des affirmations péremptoires. Il est sûr de son fait et de son droit d'écrivain. Il encombre son récit d'un fatras, qui fatalement en vient à manquer de fluidité. L'on n'est là pas loin à certaines tournures de phrases de toucher le délire d'académicien ! C'est que la chevauchée aurait bien pu se terminer dans le fossé de l'inélégance. Pourtant, son premier quart passé, le récit se libère, prend ses aises, se déploie, s'étant débarrassé de ce qui l'encombrait. L'intérêt, l'intérêt enfin survient dans la lecture de ce livre. Géricault, la tragédie, son tableau, la politique, le naufrage, tout s'emboîte alors dans un récit habilement entremêlé. Que Dieu me savonne, et que l'immortel me pardonne, il était presque temps ...

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Aquilon62

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 mois

Peindre pour dépeindre ; Écrire pour décrire ; Ces 4 mots pour ces 2 phrases pourraient s'interchanger à l'infini, tant la plume de Patrick Grainville se confond avec le pinceau de Théodore Géricault, au point de finir par ne faire plus qu'un... Dans un maelstrom de sentiments, de couleurs, de caractères, de lumières, de pensées, l'auteur nous convie de manière presque baroque dans les affres de la création de ce tableau, que nous connaissons tous, que nous avons tous dans un coin de notre inconscient. Cette construction picturale pyramidale, est à l'image de ce roman : Là où Géricault va crescendo pour nous donner à voir ce qu'il y a de plus inhumain dans l'humain ; Patrick Grainville va crescendo pour nous livrer toute la fougue du peintre face à sa toile ; Les phrases remplacent les coups de pinceaux, accompagnant l'artiste depuis ses premiers tableaux dédiés au monde équestres, pour initier une recit qui démarre au trot, pour prendre une allure plus rapide et plus torturée lors du voyage à Rome du peintre. Cette escapade romaine est l'occasion pour Géricault de découvrir la peinture de Michel-Ange, et cette manière si particulière qu'avait de le florentin de peindre les corps : " Il sortit de là assommé. Le Jugement fourmillait dans sa mémoire, un fouillis de corps, de couleurs vives, des paquets de personnages agglutinés. Et cela tourbillonnait dans sa tête, emmêlant les anges, les diables, les réprouvés, les bienheureux, les nudités,les tentations. Des bourrasques de visions roses,bleues le submergeaient. Il erra longtemps dans les raes de Rome et faillit se mettre tout nu pour plonger dans une fontaine. La folie le guettait, le hantait à l'idée de la puissance de Michel-Ange, qu'il n'égalerait jamais. " C'est à Rome qu'il trouvera l'inspiration pour son tableau : Course de chevaux libres à Rome. Mais aussi des questionnements et des réponses picturales qui donnèrent autant de force à sa représentation de son tableau le plus célèbre dont le titre initial est censuré au profit de Scène de naufrage pour ne pas heurter la Monarchie, et que l'on connaît sous le nom "Le radeau de la Méduse" Petit retour imposé sur cet événement. En 1816, la France envoie quatre navires dont la Méduse reprendre le comptoir du Sénégal aux Anglais. Dans le contexte politique de la Restauration, le convoi est placé sous le commandement d'Hugues de Chaumarey, un officier fidèle à la Monarchie mais qui n'a plus navigué depuis vingt-cing ans. Parti de la rade d'Aix le 17 juin, le bateau s'échoue sur le banc d'Arguin, au large de l'actuelle Mauritanie, après une succession de mauvais choix et deux semaines de traversée dans une ambiance délétère.  Il y a alors à bord quatre cents personnes. Le nombre d'embarcations ne permet pas d'évacuer la totalité des passagers. Trois jours plus tard tandis que les notables prennent place dans les canots et les chaloupes, cent cinquante personnes dont une grande partie de l'équipage embarquent sur un gigantesque radeau de 20 mètres sur 12. Après treize jours de dérive, quasiment sans vivres, 15 rescapés très affaiblis sont sauvés. Leurs témoignages soulèvront en France un scandale considérable. Personne ne saura vraiment ce qu'il s'est passé. En novembre 1817, Alexandre Corréard (géographe) et Jean Baptiste Henri Savigny (chirurgien de marine) publient leur récit du naufrage de La Méduse. Géricault est envoúté. La grande image l'envahit. Un désir impossible. Ce qui se joue est infini. Le Louvre, la vie éternelle. Les détails donnés par les deux hommes sont féroces, rien n'est éludé. Géricault est aux prises avec le témoignage de la fureur de survivre. Sous le coup d'un délire de violence inouïe ! Il va ruminer les scènes, leur crescendo, le départ de La Méduse et de ses colons pour le Sénégal, Saint-Louis, l'échouage sur le banc d'Arguin. Et la fabrication du radeau, son errance monstrueuse. C'est le microcosme de l'horreur. Un miroir de l'humanité vraie. Une lutte pour la survie sans merci au prix du crime, du cannibalisme, de spéculations et de calculs vertigineux du cynisme. Un pyramide de la souffrance, Pour préparer la réalisation de son tableau, Géricault va s'immerger dans cette horreur, seule manière de peindre l'inimaginable, l'inconcevable, l'impossible... Il réalise une enquête minutieuse : rencontrant les rescapés, consultant longuement leurs témoignages et faisant construire une maquette du radeau par le charpentier de bord, rescapé du naufrage, exécutant de nombreux croquis à la morgue de l'hôpital Beaujon à proximité de son atelier. D'aucuns disent que même que l'artiste ira jusqu'à rapporter dans son atelier des morceaux de cadavres pour étudier les chairs mortes. Il fera un choix qui est certes symbolique ne pas représenter l'horreur de manière directe. Tout est dans la nuance, si l'on peut dire, le bateau au loin symbolisant l'espoir, un homme sur le radeau fait irrémédiablement penser au comte Ugolin qui avait été enfermé dans une tour par ses ennemis, avec ses fils et petitsfils, sans aucune nourriture. Les enfants moururent, le comte essaya de se maintenir en vie en mangeant leur chair, c'est tout du moins ce que son récit laisse entendre dans L'Enfer de Dante, chant XXXIII : "je les vis tomber tous les trois, un par un, avant le sixième jour ; et je me mis alors, déjà aveugle, à me traîner sur chacun d’eux, les appelant pendant deux jours après leur mort. Puis, ce que la douleur ne put, la faim le put."  Il vivra son tableau emplit de mort, peut-être jusqu'à la folie car il reviendra de manière anecdotique aux toiles equestres, et ses derniers tableaux représenteront une série de dix malades mentaux. A date il ne restent que cinq toiles sur cette serie de dix. L'écriture de Grainville fait des merveilles pour relater cette vie fulgurante de Géricault, c'est rythmé, baroque, avec de magnifiques envolées littéraires, la plume se fond avec le pinceau, les mots deviennent des nuances de sentiments, une fresque romanesque à la hauteur de la toile du maitre. Peindre pour décrire ; Écrire pour dépeindre ; Un grand merci aux Éditions Julliard et à NetGalley pour le découverte de cet ouvrage #LanefdeGéricault #NetGalleyFrance

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Romans , Roman Français
  • EAN
    9782260056676
  • Collection ou Série
  • Format
    Grand format
  • Nombre de pages
    320
  • Dimensions
    207 x 143 mm

L'auteur

Patrick Grainville

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22,50 € Grand format 320 pages