Journal d'un exilé : Le livre de Amadou Barry

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Julliard

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À son arrivée dans le pays des droits de l'homme, Dramé, un exilé en situation irrégulière, espère trouver un îlot de tranquillité et de répit, mais c'est la précarité, la pénurie de logements, l'impuissance des associations et l'indifférence de l'administration qui l'attendent. Il échoue en périphérie de la capitale, au milieu d'une foule d'exilés de toutes nationalités qui vivent retranchés dans un tunnel. Parmi eux, Fodié, un Ivoirien féru de livres, philosophe à ses heures, accepte de l'accueillir dans sa tente. C'est le début d'une complicité fraternelle, dans un quotidien de violence et de dénuement, que la disparition de Fodié va interrompre brutalement. Livré au tunnel et à lui-même, Dramé décide alors d'écrire l'histoire de son ami.
Amadou Barry scrute sans fard la condition de celles et ceux qu'on ne cesse de stigmatiser, et d'invisibiliser, en les qualifiant de " migrants ". À travers les tribulations de Dramé et de son frère d'infortune Fodié, il leur restitue leur pleine humanité d'exilés, en même temps qu'il interpelle le lecteur.

De (auteur) : Amadou Barry

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Expérience de lecture

Avis des libraires

Un texte remarquable où pulsions de vie et pulsions de mort s'annulent pour tracer une existence faite d'espoir et de résistance.
Télérama
Ce livre ne ressemble à aucun autre écrit à propos des migrants. Dramé rejette d'ailleurs ce mot, préférant celui d'exilé pour décrire la condamnation à l'errance et à l'illégalité. |Gladys Marivat
Le Monde

Avis Babelio

Iluze

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 semaines

Journal d’un exilé est le premier roman d’Amadou Barry. A la lecture de cet ouvrage, je me demande s’il y a des aspects autobiographiques à ce récit. Mais même si cela n’est pas le cas, la plongée est totale dans le monde des exilés politiques en France. Je me suis rapidement attaché à Dramé et à son ami Fodié qui lui partage sa tente, l’aide à trouver du boulot et lui apprend les rudiments pour vivre dans la rue. Dans le tunnel dans lequel ils vivent, on y voit de la solidarité mais également des vols, des addictions à la drogue. Ce petit microcosme est assez fascinant à suivre même si on se doute que l’issue finale ne sera pas joyeuse pour chacun d’entre eux. C’est aussi un bon moyen de voir la diversité des personnes qui y vivent. Il y a de toutes les nationalités, de tous les âges, des personnes non qualifées, non diplomées et pourtant elles finissent tous par se retrouver dans ce tunnel lugubre. Bref, même si la situation est révoltante, Amadou Barry arrive à en faire un roman humain, non larmoyant et très immersif.

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Matatoune

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 3 semaines

En commençant dans son prologue, à dénoncer les théories du Grand Remplacement, propagée par l’extrême droite, Amadou Barry souhaite changer le mot migrant par exilé. Il choisit de raconter l’histoire de son ami Fodié qui vient tout juste de décéder, ainsi que leur vie dans le « tunnel des oubliés « . Depuis deux ans, l’exilé Fodié attendait des papiers qu’il reçut quelque temps avant de mourir. Cet événement fait prendre la plume au narrateur, Dramé, Guineen, tout juste arrivé. Il avait toujours fui les diplômes, les livres et les intellectuels. Pourtant, Fodié, ivoirien, est un amoureux de littérature. Dramé a rencontré un solide compagnon de route. Mais Fodié lui a appris à réfléchir sur sa condition, comme de se comparer au sort de Joseph K dans Le procès de Kafka. Récit de ces échanges, aussi souvent des silences, que décrit petit à petit Amadou Barry. Amadou Barry décrit la vie dans le tunnel, où cohabitent divers groupes dans des tentes précaires. Il évoque les mineurs isolés, les dealers, ainsi que les communautés soudanaises, syrienne et rom, avec leurs faux membres. Un lieu où la solidarité n’évite pas les bagarres. Où quelques femmes y trouvent refuge. Ainsi Bibha qui pour oublier les agressions dont ailleurs elle a été victime, fut obligée de mettre en place une carapace d’urine. Un lieu d’où on arrive mais d’où on peut partir. Lieu situé aux abords d’espace non occupé, ici entre l’autoroute et une pelouse gazonnée. Le travail, il se trouve aux abords du « Carrefour Bujumbura » où les entrepreneurs peu scrupuleux viennent chercher une main-d’œuvre sans papier. Dans beaucoup d’endroits, il y a des Carrefour de cette sorte où les hommes attendent toute la journée un travail où leur force sera récompensée par quelques euros. Et puis, il y a le quartier Château Rouge à Paris, lieu de la restauration appréciée, où on retrouve souvent un peu de la chaleur maternelle du pays. Journal d’un exilé est une véritable œuvre littéraire et dépasse largement le genre du récit. À chaque page, la réflexion du narrateur sur sa position se nourrit de son expérience de vie. La souffrance, la solitude, la précarité et la violence y sont abordées sans détour mais sans aucun misérabilisme. Seulement difficile pour Amadou Barry d’avoir un regard chaleureux sur notre France et les Français puisqu’il nous confronte, avec ses réflexions, à nos propres contradictions où l’étranger a le visage de tous nos maux, nos peurs et nos inquiétudes. Une fiction à découvrir !

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delphineste

3.50 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

Dramé est un exilé en France sans papiers ni diplôme, comme tant d’autres, invisibles. Il vit dans un tunnel avec d’autres sans-abris, où il rencontrera Fodié, pour qui il prend la plume au lendemain de sa mort, afin de raconter le quotidien dans ce monde de souffrances et de violence qui évolue dans l’indifférence. Ils sont de diverses origines ethniques, ce qui renforce la solidarité comme les rivalités. Ils vivent en attendant dans un espoir permanent, la peur, et l’inconnu, ce qui les empêchent de sombrer et les fait tenir. Ils sont dans l’impossibilité de faire des projets. « L’exilé peut vivre d’une attente maudite, passer son temps à rassembler des miettes de cet espoir éclaté ». Ce premier roman dresse des portraits très justes, j’aurais voulu en savoir plus sur chacun des personnages ! Alors que l’on parle toujours à la place des exilés (« criminels, illettrés, arriérés »), l’auteur rend plus humain les personnages en les faisant sortir de l’anonymat. Je remercie Babelio et les éditions Julliard dans le cadre de l’opération Masse Critique.

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KotolineBastacosi

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

Journal d'un exilé est l'histoire poignante d'un Guinéen qui a souffert dans son pays d'origine et a voulu s'exiler en France. Dans les premières pages il annonce au lecteur qu'il va raconter l'histoire de son ami Fodié (et en même temps la sienne) et s'excuse si sa manière de tourner les phrases manque d'élégance. Les débuts sont difficiles et le jeune Dramé se voit confronté à l'indifférence des passants qu'il croise autour de ses errances dans les rues, les bars et les restaurants. La régularisation pour tout exilé demande du temps, des vérifications et de la patience, mais il n'est pas toujours facile de trouver un toit pour dormir et ce sont alors les tentes qui servent d'abri, côtoyant de fait un milieu d'une promiscuité parfois dérangeante pour toutes sortes de raisons. Il y a aussi le problème de la drogue. La pluie et le froid. Mais la rencontre avec Fodié, qui finira par obtenir un titre de séjour, et son amitié vont toutes deux tout changer et redonner courage à Dramé. Ainsi Fodié parlera des bienfaits de la littérature, de Kafka en particulier, fera part de réflexions et développements sur les difficultés africaines, et hors sol qui se voient évoquées de façon claire et pertinente, de même que s'élèveront des pensées philosophiques. On notera aussi dans ce tunnel où se sont réfugiés les deux amis une jeune femme courageuse et affectueuse, qui vit en marge de la société à sa manière, mais apporte gentillesse et soutien. On se demande si Dramé arrivera à obtenir son titre de séjour, en gardant espoir et pour acquérir la force physique et intellectuelle de Fodié pour vivre pleinement sa vie. Je ne raconterai pas toutes les péripéties ni derniers chapitres, qui sont décisifs. J'ai aimé la manière de raconter cette histoire en forme de témoignage et d'hommage. Elle permet un espoir et, en filigrane, affirme que tout homme n'est pas complétèment méchant et qu'il mérite qu'on lui fasse confiance, quel qu'il soit et d'où qu'il vienne. Merci à NetGalley et aux Éditions Julliard

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Romans , Roman Français
  • EAN
    9782260056805
  • Collection ou Série
  • Format
    Grand format
  • Nombre de pages
    256
  • Dimensions
    207 x 143 mm

L'auteur

Amadou Barry

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21,50 € Grand format 256 pages