Sans savoir où la luge s'arrêtera : Le livre de Bernard Chambaz

Récit autobiographique, poème, tranche de vie, journal intime … « Sans savoir où la luge s’arrêtera » est tout cela à la fois, mais avant tout une magnifique déclaration d’amour de Bernard Chambaz à sa « plus-que-reine », à son « amoureuse », à Anne, la femme de sa vie, qui lutte avec vaillance et courage contre un cancer. Deux ans pour tenter de vaincre la maladie. Deux ans pour « reprendre les choses au commencement ». Deux ans pour évoquer les premiers émois amoureux, les premiers pas dans la vie d’adultes, la douleur infinie de perdre un enfant, le goût des voyages, les petits bonheur du quotidien. Deux ans à espérer pouvoir mettre un point final à ce petit livre et à l’offrir à Anne, tel un rappel d’une épreuve passée. Deux ans à vivre intensément chaque jour comme si c’était le dernier … « Sans savoir où la luge s’arrêtera » n’est pas un livre triste : c’est un livre lumineux et solaire, comme l’était Anne, telle que Bernard en esquisse le portrait dans ce long et beau poème en vers libres. C’est un livre grave mais non exempt d’humour et de légèreté. C’est un livre sur l’espoir, sur l’Amour, sur l’espoir que l’Amour survit à tout. C’est probablement aussi enfin un livre sur la résilience et le pouvoir des mots à apaiser, accompagner et témoigner de ce qui a été et restera une magnifique histoire d’Amour.

J’ai découvert cet auteur grâce au journal Le Monde. J’ai été attirée par l’histoire car elle se rapproche de ce que j’ai vécu cette année avec ma Maman. Une histoire écrite comme une poésie avec beaucoup de beaux paragraphes que j’ai lu et relu. J’ai aimé l’évolution dans le temps du texte avec la maladie. Ce livre m’a beaucoup touché. Je ne sais pas si un(e) lecteur(trice) qui n’a pas de relation directe avec une personne atteinte d’un cancer aurait aimé ce livre.

Après plus de 50 ans de vie commune, l'amoureuse de l'auteur déclare un cancer des poumons. Jour après jour, espérant tout en ayant conscience de l'issue, il accompagne sa femme qu'il trouve encore belle sans l'étouffer et dont le temps n'a pas érodé l'amour qu'il lui porte. Un texte magnifique, centré sur la relation et pas, comme c'est majoritairement le cas chez les auteurs masculins, sur la souffrance de l'auteur.