1Q84 - livre 3 Octobre-Décembre : Le livre de Haruki Murakami

A travers de l’histoire parallèle de Tengo et Maomamé, 2 trentenaires célibataires à la vie morne en 1984, Murakami tisse la toile d’un monde parallèle et cet univers est construit avec autant de minutie qu’il en faut pour façonner une chrysalide, matrice selon l’auteur d’un être divin, et surtout avec autant de lenteur. Mon dieu que c’est long ! Sans doute ne suis je pas suffisamment sage ou imprégné de culture asiatique, boudhiste ou que sais je. Chaque personnage nous fait partager les ruminations qui l’habitent à chaque micro évènement ou nouvelle information. Il analyse et réanalyse les derniers faits a la manière d’une introspection psychanalytique. On se prend tout de même - un peu - au jeu de " vont ils se rejoindre enfin ?", mais en tournant vite les pages dès qu'un personnage se perd en developpements pour "publier" la dernière mise à à jour de sa situation. Tengo et maomamé, tous 2 solitaires en attente, sans en être conscient, de l’autre, bâtissent à distance les fondations de leur couple. Murakami nous enveloppe dans son univers mais du fait de l’avancée indolente - bien qu’il y ait plus d’actions dans le tome 2 et encore plus dans le dernier tome - on est plutôt englué. La même histoire en 1 voire 2 tomes et je mettrai (peut-être) 4 étoiles.

Le troisième tome de 1Q84 m’a quelque peu déçue. J’ai mis plus de temps à le lire et j’ai eu l’impression de ne pas tout saisir. La fin m’a paru un peu précipitée, comme si certains éléments méritaient d’être davantage approfondis. Bien que j’aie été captivée par l’histoire dans son ensemble, je ne ressens pas le même contentement qu’à la fin d’un grand ouvrage bien abouti.

Découverte pour moi d'Haruki Murakami, quel étrange monde que le sien dans cette trilogie 1Q84. On est au Japon, et tout est étrange, le contexte, le récit, les personnages le sont également. Aomamé et Tengo m'ont emportée dans ce tourbillon surprenant et irréel. J'ai enchaîné les 3 tomes. Prouesse de l'écrivain, travail de titan. Bravo M.Murakami.

Bon, je suis finalement arrivé au bout du 3e tome, c'est donc que j'avais suffisamment apprécié les deux premiers. Et pourtant, même si je suis allée au bout, je ne suis pas transportée par cette trilogie. J'ai été capable d'y trouver un intérêt, de percevoir la dimension critique et parfois prémonitoire du roman, d'en apprécier les descriptions, et sans aucun doute, la qualité de la traduction française. Mais voilà, pour moi les personnages n'existent pas vraiment. Impossible de me mettre en mode "willing suspension of disbelief" (suspension volontaire de l'incrédulité), donc d'adhérer au récit pleinement. Tout est le fait de l'écriture et donc du narrateur figure de l'auteur. Cette dimension "méta" est intellectuellement intéressante, mais nuit à l'effet de réel de la fiction. J'avais entendu tellement de critiques dithyrambiques à l'époque de la sortie du roman que j'ai finalement été un peu déçue.