Ce que la vie a de plus beau : Le livre de Ismaël Khelifa

Pour mes 40 ans, des amis m'ont offert ce roman, premier ouvrage d’un auteur déjà bien connu pour ses émissions de voyage à la télévision. Ce récit, résolument "feel good", m’a profondément touché. On y suit Romain, photographe de nature au sommet de sa carrière, qui, à 37 ans, voit sa vie basculer lorsqu’il rencontre pour la première fois son fils de 18 ans. Un fils dont il connaissait l’existence, mais qu’il n’avait jamais vu. Le choc.... De cette rencontre inattendue naît un voyage initiatique, à travers les paysages sauvages et envoûtants de l’Islande. Mais au-delà du décor, c’est surtout l’éveil d’un lien entre un père et son fils que l’on découvre, fragile d’abord, puis peu à peu tissé par la force du voyage, des silences, des paysages et des épreuves. Le récit suit une trame classique, prévisible. Rien de surprenant, on devine rapidement les contours de cette histoire de réconciliation. Et pourtant… cela fonctionne. Un livre qui fait du bien. "Pour la deuxième fois de sa vie, à l’âge de 37 ans, Romain sentit son corps vaciller, de la pointe des cheveux à la pointe des pieds"

Touchant et émouvant   « Son art résidait dans une approche quasi intime de la nature : s'immerger en elle pendant de longues semaines jusqu'à en faire partie, la ressentir dans les pores de sa peau. Se fondre dans le paysage, vivre au plus près de la faune, de la flore et surtout des gens, pour photographier leur âme plutôt que leur apparence. »   Roman Sollers est reporter photographe pour le magazine Our Planet. Sa renommée n'est plus à faire, son travail est reconnu par ses pairs. Alors qu'il est au festival de Cannes où sa dernière oeuvre est projetée, alors qu'il est chaudement applaudi et félicité par une salle unanime, son monde s'arrête. Une rencontre inattendue va perturber sa routine. Elle le ramène 20 ans plus tôt, du côté De Marseille, sur les rives d'un passé douloureux qu'il a préféré oublier… Son fils Nathan est face à lui.   « Depuis notre rencontre, je me pose une question Jean-Pierre. Pourquoi Nathan a-t-il décidé de revenir vers moi maintenant ? »   Nathan n'a jamais vu son père, Romain n'a jamais vu son fils. La mère de ce dernier ne l'a pas souhaité. Elle a ensuite souhaité que son fils soit placé auprès de Jean-Pierre et Annie. Aucun proche de Romain, famille ou ami, n'est au courant de l'existence de Nathan… mis à part Amir. Cette rencontre bouleverse Romain et le force à se remettre en question, revoir ses projets, ses ambitions. Comment réagir ? Que sait Nathan ? Il décide de prendre le taureau par les cornes et d'embarquer Nathan avec lui sur sa prochaine mission en Islande. Quitte ou double !   « Les enfants n'ont pas besoin de grandes promesses intenables. Mais d'adultes crédibles qui font ce qu'ils disent. »   Ismaël Khelifa signe un premier roman touchant et profondément émouvant. Il y traite un sujet universel : la filiation, la paternité, la responsabilité. Récit d'apprentissage, roman d'aventures dans lequel la nature et les animaux sont sublimement dépeints, Ce que la vie a de plus beau nous fait voyager, nous fait frissonner, nous interroge, nous fait du bien. L'écriture est sensorielle et vraie, poignante et généreuse, sensible et douloureuse. Petit à petit, le lecteur est embarqué dans une aventure humaine avec des personnages de plus en plus attachants. Il s'évade tout en se questionnant.   « Le bonheur, c'est de trouver sa place dans le monde tel qu'il est. Pas comme on aimerait qu'il soit. Vivre, ici et maintenant. Ce qui n'empêche pas de se battre pour les valeurs auxquelles on croit. »   Première lecture de la nouvelle session des 68 premières fois que j'étais obligé cette année de retrouver, Ce que la vie a de plus beau, le premier roman de Ismaël Khelifa est une très belle découverte. Un roman simple et agréable à parcourir, un texte très beau et fort émouvant. Une réussite. Je vous invite à le découvrir et comme moi à suivre les prochains pas d'Ismaël Khelifa.  

Romain a 37 ans et c’est un photographe plutôt baroudeur qui aime voyager aux quatre coins du monde, et surtout dans les coins les plus reculés, pour y prendre des clichés au plus près de la nature. Alors qu’il présente son film au festival de Cannes, il reçoit la visite d’un jeune homme qui prétend le connaître : il s’agit de Nathan, le fils qu’il n’a pas reconnu il y a 18 ans et qu’il rencontre pour la première fois. La vie de Romain va alors basculer dans une autre dimension. Comment gérer cette “nouvelle” paternité ? Et comment appréhender les relations avec Nathan qui nourrit une certaine colère contre son père biologique ? Pour son premier roman, Ismaël Khelifa nous propose de nous plonger dans un roman d’apprentissage. Et cet apprentissage se fait à double titre. D’abord Nathan, le fils qui s’est senti rejeté toute son enfance et qui décide de renouer avec son père alors qu’il est sur le point de passer à l’âge adulte. Romain ensuite, qui se voit pris de court par cette paternité dont il avait connaissance, mais qu’il n’avait jamais regardé en face. Lui aussi en quelque sorte va suivre un rite initiatique de passage vers une autre vie. La nature tient une grande place dans ce roman et les descriptions qui sont faites par l’auteur vous transporteront dans un autre monde. Une vraie invitation au voyage ! Pour ma part, j’ai passé un très bon moment avec ce roman. Même si je dois avouer que j’ai eu du mal à entrer en empathie avec Romain au début. Comme son fils, j’ai appris peu à peu à le connaître, à comprendre ses questionnements et finalement m’attacher à lui. “Ce que la vie a de plus beau” raconte la plus belle des aventures : l’aventure humaine.

Comment se retrouver, lorsque les aléas de la vie ont séparé père et fils, et creusé entre eux un abîme dès la prime enfance ? Nathan a été placé très tôt par sa mère dans une famille d’accueil où il a trouvé la chaleur d’un foyer et une qualité de vie qu’elle était bien peine de lui donner. Arrivé à l’aube de sa majorité, il éprouve le besoin de rencontrer ce père absent, qui ne s’est jamais manifesté (du moins le lui a-t-on fait croire) et qu’il a fini par détester profondément et rendre responsable de tous ses maux. Ce père, Romain, célèbre photographe mondialement admiré pour ses clichés spectaculaires en provenance des quatre coins du monde, il va le voir à l’occasion de la projection à Cannes, en clôture du festival, d’un documentaire consacré à son œuvre. Leur rencontre va être un choc pour ces deux êtres que tout sépare, mais une aventure en commun, dans les fjords de l’ouest de l’Islande, va constituer une véritable renaissance pour le fils autant que pour le père. Ismael Khelifa a écrit un roman profondément émouvant, roman d’aventure tant intérieure qu’extérieure, avec une écriture sans chichis, sachant aller à l’essentiel en peu de mots mais des mots bien choisis. Un roman qui fait du bien, montrant qu’avec un peu de bonne volonté rien n’est jamais perdu dès lors qu’on accepte de se remettre en question.