La chair est triste hélas : Le livre de Ovidie
" J'ai repensé à ces innombrables rapports auxquels je m'étais forcée par politesse, pour ne pas froisser les ego fragiles. À toutes les fois où mon plaisir était optionnel, où je n'avais pas joui. À tous ces coïts où j'avais eu mal avant, pendant, après. Aux préparatifs douloureux à coups d'épilateur, aux pénétrations à rallonge, aux positions inconfortables, aux cystites du lendemain. À tous ces sacrifices pour rester cotée à l'argus sur le grand marché de la baisabilité. À toute cette mascarade destinée à attirer le chaland ou à maintenir le désir après des années de vie commune. Cette servitude volontaire à laquelle se soumettent les femmes hétérosexuelles, pour si peu de plaisir en retour, sans doute par peur d'être abandonnées, une fois fripées comme ces vieilles filles qu'on regarde avec pitié. Un jour, j'ai arrêté le sexe avec les hommes. "
Autrice et documentariste spécialiste de l'intime et du rapport au corps, Ovidie retrace ici la trajectoire qui l'a conduite à quatre années de grève du sexe.
Dirigée par Vanessa Springora, la collection " Fauteuse de trouble " articule intimité et émancipation, érotisme et féminisme, corps et révolte, sexuel et textuel.
De (auteur) : Ovidie
Expérience de lecture
Avis des libraires
Avis Babelio
Moonlight07
• Il y a 1 mois
Dans ce court texte d'une centaine de pages, Ovidie nous partage librement ses réflexions sur le patriarcat, la sexualité, la place des femmes dans la société et dans la sphère privée, le consentement, le travail du sexe... J'ai apprécié la forme épurée et le ton direct employé. Ce n'est pas un essai et cela rend sa lecture accessible pour peu qu'on ne se braque pas devant le propos radical de l'auteure. Je pense que cela peut être une bonne porte d'entrée vers des textes plus approfondis sur le féminisme, les théories de genre, et de manière générale, sur la gauche radicale, pour un public peu formé sur ces questions. Et c'est très bien d'avoir des textes de vulgarisation agréables et percutants à lire. D'un œil plus avisé et politisé, cet écrit ne présente pas un intérêt majeur puisqu'Ovidie vulgarise des concepts déjà diffusé et connu dans les cercles militants. L'originalité est que c'est ici sous la forme d'un témoignage, sincère, passionné et avec beaucoup d'humour au demeurant, que plusieurs notions majeures sont amenées et présentées.
VicMolly
• Il y a 1 mois
[masquer]Pour définir ce livre, on pourrait être tenté d'utiliser le terme "critique", mais ce serait passer à côté de tout ce qu'il représente. Dans ces quelques centaines de pages, Ovidie ne fait pas une critique, mais bien une constatation forte et honnête qui nous questionne sur notre rapport à l'autre mais surtout notre rapport à nous même dans nos relations. Une constatation peu joyeuse de la société et de ses codes, qui continuent de pourrir la vie de celles et ceux qui n'y adhèrent pas, que ce soit par choix ou non. Cette société, qui aime crier haut et fort, depuis trop peu d'années, qu'elle soutient l'égalité entre les sexes, mais dont les anciens diktats, maintenant imprégnés dans la chair de toustes, ressurgissent, hélas, dès qu'ils en ont l'occasion. Le pouvoir, sentiment agréable pour beaucoup, se mêle à cette volonté de domination — douce ou brutale, selon les individus — que ce soit dans l'intimité ou pleinement assumée au grand jour. Ainsi, Ovidie constate. Elle constate cette volonté de domination, qui conduit trop souvent à l'humiliation d'un des partenaires, qui n'a peut-être pas osé dire "non" par peur, nous poussant parfois à faire des choix que nous ne voulons pas réellement, sachant que, sinon, cela pourrait être pire. Puis, en réalité, le refus n'est pas toujours compris. Même aujourd'hui, il est souvent mis de côté et réinterprété en "oui", plus agréable à entendre pour l'autre, celui en qui on a confiance et qui en profite pour nous manipuler. Elle constate le ras-le-bol général, des femmes en particulier, qui ont trop accepté, parfois dans la douleur, sans jamais recevoir un minimum de considération en retour. Elle constate les dérives d'une sexualité qu'on aime croire libérée, mais qui, en réalité, ne l'est pas. Elle constate que l'amour n'est pas garant de sécurité et que le "couple" et sa définition semblent souvent plus proches d'un troc purement corporel que sentimental. Elle constate qu'elle ne veut plus vivre de la sorte, avec ces injonctions qui la mettent dans la même catégorie qu'un bel objet en vitrine. Elle précise, puisqu'elle parle principalement de relations hétérosexuelles, que ce ne sont pas tous les hommes, et que ce ne sont pas seulement les hommes. Que rien n'est tout blanc ou tout noir. Mais elle fait ses constatations à partir de ses expériences. Elle constate que le sexe ne lui manque pas. Ovidie constate que c'est compliqué de ne pas suivre les codes d'une société qui prétend avoir évolué, mais qui, en réalité, continue d'être exactement comme elle l'a toujours été.[/masquer]
Peterpantalon
• Il y a 2 mois
Bien écrit. Le témoignage personnel est parfois intéressant, les réflexions souvent attendues. Le discours très majoritairement monolithique sur les hommes me pose question. L'équivalent, écrit par un auteur masculin serait très certainement taxé de misogyne, voire de masculiniste. Cela dit , il faut sans doute lire ce livre comme un pamphlet, avec les outrances propres au genre, comme le dit très justement (et avec verve) l'autrice en avant-propos: « Ce texte n'est ni un essai ni un manifeste. Il n'est en rien une leçon de féminisme ni un projet de société. Tout au plus est-il un exutoire, un texte catharsique en écriture automatique [...] où l'affect amorce la réflexion {...]. Ce texte est tout ce que je ne peux dire, tout ce que je m’interdis de verbaliser de peur que mes mots dépassent ma pensée. Il est une violence qu’on finit par regretter, mais par laquelle il faut passer pour trouver l’apaisement. Ce texte est la fureur qui m’embrase et me consume. Il est une violence qu'on finit par regretter, mais par laquelle il faut passer pour trouver l'apaisement».
Ambre1802
• Il y a 2 mois
Ovidie se livre sans aucun fard sur son rapport aux hommes et à l'hétérosexualité. Personnellement j'ai trouvé ses propos extrêmement pertinents quand à l'instrumentalisation du corps de la femme, les diktats imposés par la société et surtout notre propre soumission face à toutes ses injonctions. Cette lecture m'a permise une telle introspection quant à mon rapport à mon propre corps, à ma propre liberté d'être, de penser.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Romans , Roman Français
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- EAN
- 9782260055211
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- Collection ou Série
- Fauteuse de trouble
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- Format
- Grand format
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- Nombre de pages
- 160
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- Dimensions
- 207 x 142 mm
Nous sommes ravis de vous accueillir dans notre univers où les mots s'animent et où les histoires prennent vie. Que vous soyez à la recherche d'un roman poignant, d'une intrigue palpitante ou d'un voyage littéraire inoubliable, vous trouverez ici une vaste sélection de livres qui combleront toutes vos envies de lecture.
18,00 € Grand format 160 pages