La chambre des curiosités : Le livre de Douglas Preston, Lincoln Child

A Manhattan, des ossements humains de trente-six adolescents sont trouvés dans les gravats d’un chantier de démolition. Ils correspondraient aux victimes du Dr Leng, tueur en série des années 1870. Quand plusieurs meurtres reproduisant le même mode opératoire ont lieu quelques jours plus tard à New-York, Pendergast, inspecteur atypique du FBI, va mener l’enquête aidé en cela par une archéologue, un journaliste et un policier irlandais. Ce fut une lecture riche qui distille mystère, histoire, science et archéologie avec un personnage principal inclassable tant il a de particularités (énigmatique, cultivé, fantasque, qui ne se déplace qu’en Rolls et fait des voyages imaginaires qui le propulsent au 19è siècle…). Les bons points résident d’abord dans l’originalité de l’intrigue qui en répétant de tragiques événements d’il y a 130 ans explore des lieux peu communs pour un thriller (le museum d’histoire naturelle et son ancêtre « le cabinet de curiosités »). Ensuite, avec l’arrivée des meurtres, les rebondissements et l’action (notamment la course poursuite dans les archives du musée) ont agréablement ranimé ma lecture qui souffrait par moment de longueurs. Malheureusement, si ces quelques rebondissements ont permis de relancer mon intérêt, l’enquête, elle, a continué à s’étirer paresseusement sans autre piste que celle très peu crédible qu’elle nous suggère à mi-lecture (le côté fantastique du livre, qui n’est pas ma tasse de thé). Enfin, le dénouement avec son enchaînement de situations plus qu’improbables et encore des détails interminables n’a pas relevé mon avis général. Une lecture en demi-teinte donc, avec un récit qui s’éparpille entre passé et présent avec un rythme inégal, un suspens très moyen, d’innombrables invraisemblances et des passages bavards. Il a, malgré tout, son intérêt si on parvient à s’affranchir de ces défauts. Ca a été mon cas tout en ayant hâte, tout de même, d’arriver au bout de cette lecture pour passer à autre chose.

Je n’avais pas encore lu cette enquête de Pendergast et je suis contente de l’avoir fait. Elle est le trait d’union qui me manquait pour comprendre le devenir de certains personnages. Je remercie donc le lutin qui a mis ce livre sur mon chemin. L’excellent Sebastian Danchin a, une fois encore, rédigé une traduction que je juge impeccable (bien que je ne compare pas avec le texte original). L’écriture est fluide, pas de coquilles, un vocabulaire soigné et adapté. Aloysius Pendergast, enquêteur du FBI, est toujours aussi mystérieux. Il se joue des personnes pour arriver à ses fins, il a de la ressource, des idées et c’est dans ce récit qu’il rencontre Nora Kelly pour la première fois. Ils se retrouvent confrontés à un mystère : des restes humains, datant des années 1880, mais qui ont un lien, semble-t-il, avec des meurtres qui se déroulent dans le présent. Assassinats particulièrement horribles qui incitent à arrêter au plus vite le tueur. Les investigations sont menées discrètement par ces deux personnages, ils apprennent à se connaître, à collaborer mais ils dérangent. Régulièrement, on leur met des bâtons dans les roues. Le danger rode. J’ai beaucoup apprécié cette nouvelle aventure. Suspense, rebondissements, éléments de réflexion, personnages bien campés, il ne manque rien pour passer un bon moment.