La version qui n'intéresse personne : Le livre de Emmanuelle Pierrot

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Même au bout du monde, la liberté a un prix.

Sacha et son meilleur ami Tom ne veulent rien devoir à personne. Main dans la main, ils fuient Montréal et leur enfance, et rejoignent le Yukon, dans le grand Nord canadien. Accueillis au sein d'une communauté de punks et de vagabonds, ils adoptent une chienne-louve et s'installent dans une cabane sans électricité ni eau courante. De jobs d'été en hivers chômés, de nuits blanches en road trips, d'amantes en amants, des années joyeuses passent dans un monde immense.
Au cœur de cette nature infinie, Sacha pensait avoir trouvé la vie, la famille et la liberté dont elle rêvait. Jusqu'à ce que la violence de la réalité la rattrape.
La version qui n'intéresse personne, c'est l'histoire inouïe et cruelle d'une victime imparfaite qui deviendra l'accusée. Un roman déchirant et subversif, sur les forces qui poussent les groupes d'humains à commettre des actes terribles en restant convaincus d'exercer la justice.

De (auteur) : Emmanuelle Pierrot

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Expérience de lecture

Avis Babelio

Papascal

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

Le samedi 6 avril 2024, à la Foire du livre de Bruxelles, Emmanuelle Pierrot m’a dédicacé ainsi son livre « Pour Pascal, Merci de vous intéresser à la version qui n’intéresse personne ! Bon voyage ! ». J’ai trouvé un très grand intérêt, une passion dans l’écriture d’Emmanuelle Pierrot et dans ma lecture. Quand j’ai eu fini l’ouvrage, de nuit, au lit, je n’ai pu m’empêcher de chercher sur mon GSM tout ce qui se disait sur elle et sur son livre : du bien, du bon, de l’intérêt, de l’admiration. À mon réveil, j’ai dit à Brigitte, ma compagne de 40 ans : « C’est un livre très fort, un très grand livre ». Ce livre parle vrai. On s’y confronte au réel. Son ambiance, ses références - pas toujours bien connues pour nous Européens -, les lieux, les artefacts, la nature déclinés par l’auteure, tout cela imbibe nos yeux. Les cinq parties énoncent bien, chacune, ce qu’elles veulent dire. La langue est multiple. Celle d’une découverte, pour le Belge francophone bruxellois aux racines wallonnes que je suis, d’une autre langue. Ni Emmanuelle Pierrot ni moi ne parlons le français de France. Le sien est différent du mien. Je prends plaisir à découvrir ses mots, ses expressions québécoises. Tantôt en recherchant le sens sur internet, tantôt le découvrant par le biais du contexte, tantôt par l’évidence de son écriture. Je prends plaisir à ses québécismes franglais, à sa langue parlée au Yukon. On présente souvent, sur le vieux continent, les Québécois.e.s comme des puristes de leur langue française. Son canadianisme franco-anglais fait plus réel. Sa langue se délie dans une écriture à la première personne, une écriture dans laquelle elle s’ exprime : « Et maintenant, je vais parler, et un jour, je vais mourir mais, en attendant, je ne fermerai plus ma gueule de chienne. » (Prologue, p. 9). Son style est retentissant et tinte vigoureusement aux oreilles de notre lecture silencieuse. L’on ne peut que suivre, Emmanuelle, que suivre Sacha tout au long de la narration. On est en affinité avec ce Je, on peut s’y identifier, se mettre dans sa place, sympathiser - au sens étymologique de souffrir avec – avec elle, avec sa souffrance. Nous sommes, nous toutes lectrices (le féminin l’emporte) avec Emmanuelle, avec Sacha : « Et, c’est à ce moment que j’ai commencé à penser à toi, amie lectrice. J’étais si seule que je me suis imaginé un public, qui donnerait une raison d’être à toutes ces conneries, à ces erreurs, à cette absurdité. Je t’en prie, reste avec moi jusqu’à la fin. Tu es la raison pour laquelle je suis encore ici. Je l’ai inventée ; maintenant que tu existes, reste. » (« IV. Quarantaine », Jour 1, p. 288) Fascinant, pour l’auteure il arrive que le personnage écrit dans le roman prenne vie. Ici, c’est la lectrice qui prend vie pour Sacha. Mais qui est vraiment Sacha ? Qui parle réellement ? Insupportable, la méchanceté et l’égoïsme. Détestables toutes les trahisons. Absolument cruel, le rapt de Luna. Mais irrésistiblement stupéfiant et accrocheur le récit d’Emmanuelle Pierrot. Nous souffrons avec Sacha, avec Emmanuelle, avec nous-mêmes. Nous aimons, nous adorons La version qui n’intéresse personne » Je vais depuis dix-neuf-cent-septante-quatre, depuis mes quatorze ans à la Foire du Livre de Bruxelles. C’est en y préparant ma journée, que j’ai découvert Emmanuelle Pierrot. Je passe chaque année au stand du Québec où j’’ai l’habitude d’acquérir des ouvrages de Voltairine de Cleyre, de Victor Serge, contre la répression policière et étatique, anarchistes ou féministes. La notice qui la présentait m’a tout de suite attirée et subséquemment, j’ai programmé notre rencontre parmi mes déambulations prévues ce jour-là dans les stands de Tours et Taxis. Que voulait dire La version qui n’intéresse personne ? Que son livre n’intéresserait personne ? Que personne ne croirait la version de Sacha devant un tribunal populaire ? En fait son roman intéresse au plus haut point ses lecteur.ice.s. Emmanuelle Pierrot est une grande auteure. Sa poésie est contemporaine, enchanteresse pour l’esprit et la sensibilité : « Notre nudité mentale révolte aussi les spectateurs et si nous écrivons, nous nous écrivons. La poésie est un scandale comme un autre » (Louis Aragon, Anicet ou le panorama roman) C’est un roman très fort, un très grand livre ! Pour tout ce que elle est et toute son écriture, merci. « Attends-moi. Je vais revenir. Je te le promets. » (« Refuge », p 359) Au plaisir de de la lire à nouveau, de peut-être la rencontrer à nouveau.

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CindyLandes

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 mois

Ce roman m'a brisé le coeur, mais c'est définitivement un coup de coeur. Il y avait une telle charge émotionnelle dans l'écriture, dans l'histoire, c'est venu me chercher dans les tripes et dans le coeur. Nous sommes témoins de toute la méchanceté humaine, c'est donc un roman qui fait mal et qui ne laissera personne indifférent.

camgrandebrune

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 mois

Ayoye. Faut pas lire ce livre quand on ne va pas bien parce qu'on n'en ressort pas avec un coeur plus léger, ça c'est clair. C'est vraiment dur comme lecture. Et rien ne va dans le sens qu'on voudrait. Ça dit, comme je suis fan de drame, ça m'a beaucoup plu! C'était cru, frustrant, et tellement, tellement triste. Bref, j'ai aimé ça même si j'ai dû m'arrêter et donner mille becs à mon chien pendant ma lecture.

Milllie

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 4 mois

A dix-huit ans, Sacha et Tom sont les meilleurs amis du monde et ont déjà compris qu'ils ne pouvaient compter que sur eux-mêmes et pas sur les adultes défaillants qui les ont élevés. Partis de Montréal en stop ils arrivent totalement par hasard à Dawson City, au Yukon, dans le grand nord canadien. Ils y rencontrent un curieux mélange d'anars et punks en tous genres mêlés aux descendants des trappeurs et des chercheurs d'or. de petits boulots en débrouille, ils y trouvent leur place, entre fêtes interminables, rencontres et histoires d'amour sans lendemain dans un décor sauvage et grandiose. Mais quand Sacha tombe vraiment amoureuse, Tom va laisser éclater sa jalousie et la jeune fille comprendra que la liberté qui lui paraissait si évidente n'est jamais totalement acquise. La version qui n'intéresse personne (encore un titre intrigant et qui une fois la lecture finie prend tout son sens et résonne vraiment) vous plonge dans les premières pages dans un univers à part qui, en ce qui me concerne, m'a tout de suite emportée et fascinée. Par la voix de Sacha et dans une langue totalement libre, souvent proche du langage oral, mêlant mots québécois, anglicismes, termes musicaux ou de la contre culture américaine, parfois crue et toujours juste, l'autrice (dont l'histoire ressemble étrangement à celle de son héroïne) nous embarque dans la vie de son héroïne et de la nouvelle famille qu'elle s'est choisie. On y croise donc Sasha et Tom, son meilleur ami, son complice, celui qui l'a aidée à traverser une adolescence difficile, celui avec qui elle partage fous rires et galères, toujours là pour elle et vice versa, deux jeunes qui ont choisi de s'éloigner du système et des grandes villes pour vivre totalement libres dans les territoires reculés et sauvages du Grand Nord. Autour d'eux gravite toute une petite communauté de gens à part, qu'on qualifierait selon son humeur et son degré de tolérance, d'artistes ou de paumés, d'anarchistes ou de parasites, bref des rebelles, des pas comme tout le monde, des qui veulent vivre différemment. On y boit beaucoup, les drogues circulent allègrement, on y fait la fête, beaucoup de bêtises, on y couche avec qui on veut, on travaille un peu l'été au contact des touristes et on s'organise pour survivre au terrible hiver (plusieurs mois sans voir le soleil avec des températures de -30 degrés ou plus !). L'autrice nous fait vraiment partager et ressentir de l'intérieur la vie de cette petite communauté et je me suis immédiatement attachée à ces personnages, à cette Sasha si forte et si fragile à la fois, à son amour inconditionnel pour la chienne louve qu'elle a adoptée, Luna, et à sa détermination pour profiter de la vie malgré le fait que celle-ci a plutôt mal commencé. Mais au fil des pages la tension monte et on comprend vite que ce monde tant espéré par la jeune fille, cette famille de bric et de broc qu'elle s'est construite et où chacun semble se soutenir et s'épauler dans une totale liberté de paroles et d'actions n'est pas aussi idyllique qu'elle y paraît. Car oui la liberté a un prix et même dans un village du bout du monde peuplé d'artistes, de marginaux et d'anarchistes, les bassesses de la nature humaine, rancune et jalousie, et les vieilles conventions surannées refont vite surface. Une fille totalement libre qui couche avec qui elle veut et vit sa vie comme elle l'entend, cela fait désordre, même dans les années 2020 et même dans le Yukon et Sasha va apprendre à ses dépens que ceux qu'elle pensait ses amis peuvent vite retourner leur veste et qu'elle ne peut finalement compter que sur elle-même. La tension monte au fil des pages, dans ce décor si hostile, ce petit village loin de tout en plein hiver, coupé du monde et j'ai lu toute la deuxième partie du roman en apnée, craignant le drame et ressentant l'enfermement et le piège qui se referme sur Sasha. La version qui n'intéresse personne est un roman coup de poing, un vrai coup de coeur, que j'ai trouvé totalement original et tellement libre, tellement sincère dans sa manière de raconter, de dire les choses sans fard et sans artifice qu'il m'a complètement bouleversée. Il nécessite un petit temps d'adaptation au début pour s'habituer à l'argot québécois et à toutes les références culturelles que je ne connaissais pas vraiment mais si on accepte de ne pas toujours tout comprendre cela fait partie de la richesse du roman et de son univers. Je ne suis pas prête d'oublier les si beaux personnages de Sasha et de sa chienne Luna dont elle se sent maintenant responsable puisqu'elle l'a apprivoisée. Un gros gros coupe de coeur et une autrice dont je guette déjà le prochain roman !

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Romans , Roman Étranger
  • EAN
    9782264086112
  • Collection ou Série
  • Format
    Poche
  • Nombre de pages
    360
  • Dimensions
    180 x 111 mm

L'auteur

Emmanuelle Pierrot

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9,20 € Poche 360 pages