L'Archiprêtre et la cité des tours : Le livre de Jean d' Aillon

Même avec le glossaire des personnages en début du roman, difficile de ne pas s'emmêler les hallebardes avec tous ces noms de famille. La visite guidée de la ville d'Aix moyenâgeuse aurait gagnée à être plus détaillée ou appuyée par un plan, plutôt que de donner les correspondances avec les rues modernes. Par contre, comme souvent chez Jean d'Aillon, les détails techniques sur les armes, armures et châteaux-forts ne manquent pas. Mais tout cela ne m'a empêché de suivre avec grand plaisir les aventures riches en rebondissements de ce héros florentin en mission dans notre belle Provence ravagée par les compagnies d'écorcheurs.

Très historique ! Ben oui, il faut quand même arriver au bout des cent premières pages clairement professorales pour arriver à la partie dynamique et romancée, mais pas trop, du récit pour bien saisir ce roman :-p Voilà, c’est fait et c’est pas mal du tout, faut juste un peu, beaucoup de persévérance et de curiosité historique ;-) Un lieu qui est resté mystérieux longtemps malgré les quelques traces dans les archives, un personnage bien connu des chroniques même si certains passages de sa vie restent flous, une ville au passé chargé qui maintenant est juste une manne à touristes, un thriller finalement où les meurtres s’enchaînent et où les meurtriers font preuve d’originalité. Un auteur que j’aime souvent et qui parfois m’énerve car il est trop pointu sur des détails qui n’apportent rien au récit. Une lecture assez ardue et qui pourtant mérite le détour. PS : Un plan de la ville d’Aix aurait été un petit plus pour mieux comprendre les tribulations des personnages ;-)

1357, trois bourgs qui ne forment pas encore la cité d’Aix en Provence ont décidé de s’unir pour préserver leur indépendance et assurer leur protection face aux multiples dangers qui les menacent. Ils sollicitent auprès de la ville de Florence un prêt qui doit leur permettre d’équiper leurs soldats afin de résister à Arnaud de Cervole, l’un des mercenaires les plus redoutés du royaume. C’est Pietro da Sangallo qui est mandaté par la république italienne pour convoyer l’argent. Jean d'Aillon nous entraîne avec maestria dans moultes péripéties : emprisonnements, évasions, assassinats et quantité de combats. Quant au siège final, parfaitement orchestré et « lisible » grâce aux nombreuses précisions distillées tout au long du récit sur la défense d’une cité et son organisation militaire, il conclut parfaitement une histoire où l’on ne s’ennuie pas une seconde.

Du vrai d'Aillon ! Jamais déçue avec cet auteur de romans historiques dont les détails sont époustouflants à chacun de ses livres ! Celui-ci ne déroge pas à la règle. Les personnages ( personnes de fait...) sont bien choisis, l'époque est -me semble-t-il - peu exposée dans des romans (XIVème siècle), ce qui nous permet à la fois de nous divertir et d'apprendre les manigances du Bas Moyen Age en Provence et spécialement au sein d'Aguensi ( Aix en Provence). En définitive, bien que ce ne soit pas un des meilleurs livres de l'auteur, celà reste quand même d'un très très haut niveau littéraire et de précision historique !