Le Grand Soir : Le livre de Gwenaël Bulteau

Tout commence en avril 1905 avec l'enterrement de Louise Michel et dernier adieu du peuple à cette grande révolutionnaire et féministe. Un an plus tard, en pleine grogne populaire, Lucie a disparue et sa cousine décide d'enquêter , elle comprend qu'elle a voulu quitter son milieu de la bourgeoisie pour les bas fonds populaires et pauvres. C'est aussi le début des grandes manifestations et des grèves. Elle rencontre d'une part Madeleine Pelletier, femme médecin et syndicaliste en 1906 en pleine préparation de la première manifestation du 1er mai (d'où le titre) pour le travail de huit heures par jour et de l'autre Sorques qui elle représente le courant anarchiste . D'un côté on a la lutte des femmes ( droit de vote, droit à l'avortement) et du début de la politique et de l'autre les anarchistes qui veulent intensifier des attentats après la catastrophe dans une mine du nord. L'enquête est secondaire, cela permet juste à l'auteur de nous parler de cette époque, des luttes, il ne faut pas oublier que la commune de Paris n'est pas si loin . L'auteur a su par son écriture nous renvoyer à cette époque, de vivre cette période. C'est un roman historique qui nous fait réfléchir sur les possibilités qu'on a pour se révolter . En lisant des lignes, je me suis dit que beaucoup de personnes sont mortes pour nos droits...

C'est un policier très documenté d'un point de vue historique qui foisonne de personnages réels ou imaginés pour le roman. C'est très agréable à lire et on se laisse prendre par l'ambiance explosive du moment. L'aspect enquête policière est un peu laissé de côté noyé par tous les événements qui se déroulent. Je trouve que l'auteur sait très bien choisir les titres de ses livres.

Un polar, historique et social, nous sommes immergé dans deux histoires rassemblés dans un seul ouvrage. D’un côté la révolte social puis de l’autre Lucie et la disparition de Jeanne. Gwenaël Bulteau mêle une nouvelle fois la fiction et la réalité pour nous tenir en haleine. Dans la construction on retrouve des aspects schématique de La république des faibles avec l’enquête policière mais dans ce second roman, cela est plus effacé. Gwenaël Bulteau a surtout insisté sur le soulèvement social, la tragédie, les difficultés du quotidien, j’ai bien aimé cette lecture mais ce n’était pas le coup de coeur du premier ouvrage.

22 janvier 1905. Paris se presse à la suite du cortège funéraire de Louise Michel, icône légendaire de la Commune. Au milieu des ouvriers, s'est glissée Jeanne Desroselles, une jeune héritière idéaliste et militante. Mais ce matin d'hiver sera pour elle le dernier. Aux yeux de la police comme de sa famille, Jeanne s'est volatilisée. Sa cousine Lucie n'entend pas se satisfaire de cette conclusion, et cherche à retrouver la trace de la disparue. Pendant ce temps, aux quatre coins de la France, les manifestations se multiplient. Et les manifestants s'apprêtent à venir massivement à Paris, se rassembler pour le 1er mai. Ce sera le Grand Soir... Après le succès de La République des faibles, la Belle Époque vibre au son des cris de révolte, Bulteau signe un polar historique de qualité. Captivant !