Le manège des Andes : Le livre de Alexandre Lasheras
Au cœur de la plus grande crise migratoire de l'histoire moderne de l'Amérique latine, Yulimar, jeune vénézuélienne afro-descendante, entreprend un périple à travers la cordillère des Andes. Sans le savoir, elle suit la route tracée deux siècles plut tôt par Simon Bolivar pour libérer les peuples andins. Son objectif : atteindre Bogota dans l'espoir d'offrir un avenir meilleur à son fils laissé derrière elle. Arrivée à destination, elle croise la route de Gilda, Sicilienne ambitieuse, dirigeant une agence des Nations Unies en charge des migrations. C'est dans cette même organisation que vient d'être embauchée Sol, une Colombienne audacieuse marquée par l'effondrement de son entreprise d'accessoires canins. Successivement, Gilda et Sol tentent de venir en aide à Yulimar, ignorant tout de la force indomptable qui l'habite.
Ces trois femmes deviennent alors les héroïnes d'une fresque intime et sociale, rythmée par les tambours africains et hantée par le spectre de la révolution bolivarienne. Malgré les obstacles et les trahisons rencontrés en chemin, parviendront-elles à réaliser leurs rêves ?
Dans ce premier roman, Alexandre Lasheras construit une intrigue poignante et truculente qui entraîne le lecteur dans un tourbillon d'émotions et de rebondissements jusqu'à la dernière page.
De (auteur) : Alexandre Lasheras
Expérience de lecture
Avis Babelio
domi_troizarsouilles
• Il y a 1 mois
Avant tout, je remercie les éditions « Le Bruit du monde » et Babelio de m’avoir confié ce livre dans le cadre de la masse critique de janvier dernier, catégorie littératures. Sachant cela, c’est presque difficile de devoir avouer que ledit livre ne m’a pas réellement plu, même s’il y a plein de passages intéressants et même « forts ». Effet premier roman ? Peut-être, mais pas que… D’abord, le résumé proposé en 4e de couverture n’est, en réalité, pas un résumé ! Il mentionne tout au plus une brève partie de l’histoire, avec des personnages certes forts, mais dont l’une n’apparaîtra pas avant la IIe partie, après la page 119 : à ce stade, on a dépassé les 36% du livre, c’est-à-dire déjà plus d’un tiers, et cette personnage qui aurait certainement pu être exploitée bien plus tôt, survient tout à coup, dans une certaine logique certes, mais c’est tard… À vrai dire, il va effectivement y avoir une certaine entraide, ou appelons-la même complicité, entre ces trois femmes : Yulimar la Vénézuélienne métis qui a fui son pays en crise dans l’espoir d’un avenir meilleur pour son fils ; Sol la Colombienne qui, après une réussite professionnelle fulgurante, voit son commerce s’effondrer par les lois de la concurrence, en même temps que son amour illégitime ; et Gilda la Sicilienne, représentante de l’ONU à Bogotá, oscillant entre ses idéaux humanitaires de jeunesse, une flamme pas tout à fait éteinte, et le constat que la plupart de ses collègues s’en foutent, peut-être parce qu’ils sont trop richement payés, logés, préservés dans ces pays qu’ils prétendent sauver et où par ailleurs tout se dégrade. Mais cette relation entre les trois femmes restera relativement superficielle quasi jusque tout à la fin, et en tout cas très peu exploitée, l’auteur préférant nous enivrer dans des envolées lyriques (certes plutôt bien tournées, mais que viennent-elles faire là ?) ou raconter les cauchemars divers et variés des uns et des autres – au moins trois chapitres commencent ainsi, avec les mêmes effets, par l’un ou l’autre cauchemar ! ça en perd tout piquant… En fait, cette relation entre les trois femmes, qu’on entend belle et profonde mais trop peu mise en avant, ou alors de façon trop chaotique pour réellement maintenir l’intérêt du lecteur ; cette relation, donc, est à l’image de l’impression générale que m’a laissée ce livre : tout est complètement décousu, et si certains liens parviennent à se créer dans l’esprit du lecteur, d’autres restent flous ou carrément impossibles à comprendre ! Ainsi, on a bien compris que les chapitres alternent entre l’histoire croisée des trois femmes, et les derniers jours (ou dernières semaines) de Simón Bolivar, le Libérateur de tout un peuple, visionnaire d’une Grande Colombie, mais en même temps éternel rêveur qui a trop peu pensé à libérer réellement les anciens esclaves malgré ses promesses, et qui n’a pas tenu compte des dissensions internes (inévitables ?) qui ont peu à peu pourri son armée… L’alternance ne m’a pas paru symétrique – on n’est pas dans du 1/1 en tout cas, c’est plutôt un chapitre sur Bolivar entre 2 ou 3 consacrés aux différentes héroïnes (je ne me suis pas amusée à compter exactement) – mais présente un parallélisme presque effrayant avec ce qui vit le Vénézuela actuellement, avec notamment une inflation galopante, poussant le peuple à émigrer en masse vers la Colombie voisine (et plus loin encore si possible), car là au moins il y a un vague espoir de pouvoir (sur)vivre. Or, cette énorme émigration implique de traverser quelques endroits particulièrement dangereux des Andes, et plus d’un, surtout les plus faibles, y laisse la vie… Mais donc, je disais que ce livre est décousu car, dès les premiers chapitres, il m’a rappelé cet exercice que l’on faisait autrefois dans les quelques ateliers d’écriture de roman auxquels j’ai participés : après avoir fait un plan assez détaillé de ce qu’on voulait écrire, on découpait les différentes parties (ou même chapitres !) prévu.e.s en autant de bandelettes. Puis, le but était de mélanger ces bandelettes, et d’écrire l’histoire dans un certain désordre chronologique, afin de donner un plus grand dynamisme à l’histoire, quitte à revenir à plus de logique chronologique ensuite, ou de « jeter des ponts » suffisamment explicites entre les différentes parties ainsi remodelées de notre livre en gestation. Or, ici, non seulement j’ai eu l’impression de lire un roman qui aurait suivi cette logique de mélange des bandelettes… mais qui en plus en serait resté au stade de l’écriture brute, sans veiller à remanier les éventuelles jonctions nécessaires. Ainsi donc, on a une série de chapitres isolés qui se rejoignent peu ou prou, et si certains semblent çà et là afficher une suite chronologique logique, ils gardent une certaine « indépendance » qui les isole de fait, et ne favorise pas une image globale de l’histoire. J’ajouterai à ça que certaines parties de l’histoire de Yulimar en particulier restent pour moi énigmatiques, ou alors j’ai loupé un passage, mais je n’ai toujours pas compris qui étaient ce « Prêtre » et ses deux acolytes… Des passeurs à qui elle doit tout ? Certes, on sait que, dès qu’il y a une frontière à passer, il y a des passeurs. Mais ici, ils semblent en plus lui mettre une pression continue, sauf qu’on ne sait absolument par pourquoi, ça semble sortir de nulle part ; ça fait un peu « mafia locale », sauf qu’on ne comprend ni pourquoi ni comment Yulimar s’y serait retrouvée mêlée. Ce qui me fait dire que : soit ce n’est pas précisé, à aucun moment, et alors ça manque réellement ! soit c’est bel et bien expliqué, mais à un quelconque endroit du livre où mon intérêt aurait trop faibli, et comme ce « lien » n’apparaît ensuite plus jamais, je suis restée dans le flou à ce sujet. Enfin, j’aurais peut-être dû commencer par ça à vrai dire : ce livre souffre d’un autre problème majeur, tellement récurrent auprès de tant d’éditeurs, mais ici c’est vraiment dommage ! En effet, l’auteur fait sans arrêt allusion à des événements historiques importants de cette région d’Amérique latine ; de plus, il cite encore et encore des lieux, des villes, des villages de cette région – c’est-à-dire, en très grande partie, tout un monde riche, foisonnant et hyper-intéressant, mais très, très peu connu du public francophone ! Or, à part quelques très rares notes de bas de page, servant à traduire de façon tout à fait aléatoire l’une ou l’autre expression en espagnol (alors que ça fourmille de non traduites) ou dans une autres langue locale, le lecteur francophone est complètement « abandonné » dans ce livre dès lors trop foisonnant s’il n’y a rien à quoi se raccrocher ! Pas une note (que ce soit en note de bas de page, en introduction ou en note finale), pas une carte géographique, pas une ligne du temps (on peut rêver !) sur les événements de cette Grande Bolivie de Bolivar : il n’y a absolument aucun repère pour le lecteur qui n’y connaît déjà rien, si ce n’est les vagues mentions (et seuls repères temporels explicites) faites à l’un ou l’autre match de foot. Sérieusement ? Certes, vous allez me dire, une fois encore : on peut tout trouver sur Internet ! Mais, d’une part, quand on écrit un livre aussi « engagé » d’une certaine façon (car, indéniablement, l’auteur dénonce sans ambiguïté les divers fonctionnaires internationaux et onusiens qui « travaillent » dans de telles régions, à prétendre gérer l’une ou l’autre crise), un livre qui fait tant référence à une Histoire vraiment intéressante mais tellement méconnue de son lectorat-cible, c’est tout simplement inadmissible de ne pas avoir veillé à lui octroyer un minimum de confort de lecture. Pour le dire autrement : je lis le soir dans mon lit, moi… mais je n’ai alors pas Internet ouvert à côté de moi en permanence ! Et puis bon, il y a tant de références qu’il faudrait y passer trop de temps, pendant lequel je ne pourrais donc pas avancer dans une lecture déjà tellement décousue, comme je disais plus haut… Bref, c’est un livre assez dur, en réalité, sur une crise migratoire méconnue, entre le Vénézuéla et la Colombie essentiellement, « animée » ici à travers les portraits de 3 femmes aux profils très différents mais qui se rejoignent, avec en filigrane le rappel du rêveur et rassembleur que fut Simón Bolivar. Mais trop de digressions (sur les esclaves et leurs cultes, sur les cauchemars des uns et des autres), ainsi que l’absence d’une chronologie fiable ou n’importe quel autre repère dont le lecteur francophone aurait eu besoin, laissent surtout l’impression que ce livre est complètement décousu, et perd ainsi une trop grande part de l’intérêt qu’il aurait pu présenter.
Caramiga
• Il y a 2 mois
Je remercie l'opération masse critique qui m'a permis de lire ce beau livre. Nous sommes en Amérique du Sud, entre le Venezuela et la Colombie et suivons le destin de trois femmes, une Vénézuélienne qui cherche à survivre pour son fils, une Italienne et une Colombienne. En parallèle, nous découvrons Bolivar qui a parcouru les mêmes chemins. Le roman est entrelacé de textes de chansons et poésies, une atmosphère fantastique s'empare de nous, car les époques sont parfois mélangées et les liens entre les personnages pas toujours faciles à suivre. Cependant, il reste intéressant car il peut nous aider à comprendre de l'intérieur la vie des Vénézuéliens dont on entend parfois parler sans qu'on ne sache tous les détails géopolitiques locaux. Ce roman donne de la chair à ces événements tragiques malheureusement trop fréquents.
ChtiBaboun
• Il y a 2 mois
Le manège des Andes est le premier roman d’Alexandre Lasheras. Ce roman est ancré en Amérique du Sud, entre Vénézuela et Colombie, à notre époque. Et l’époque actuelle est marquée par la crise migratoire au Venezuela. Du fait du régime dictatorial au Venezuela, beaucoup de ces ressortissants souhaitent quitter le pays et, pour cela, franchissent la frontière entre Venezuela et Colombie, à Cucuta, entre jungle et montagne des Andes. C’est le cas de Yulimar, jeune femme afro descendante. Elle quitte le Venezuela en laissant derrière elle son fils Julio. Elle espère rejoindre Bogota et commencer une nouvelle vie et offrir à son fils un avenir meilleur. Dans ce périple, elle va croiser et rencontrer deux autres femmes : Gilda, sicilienne,. qui dirige une agence des Nations Unies en charge des migrations, et Sol une colombienne qui vient d’être marquée par l’effondrement de son entreprise d’accessoire canin. Sol a une fille Félicidad qui est handicapée. A tour de rôle Gilda et Sol vont tenter de venir en aide à Yulimar. À ces trois personnages féminins, il faut ajouter Le Libérateur Simon Bolivar, qui a créé la Grande Colombie dans les années 1830 et qui hante les pages de ce roman avec le spectre de la révolution bolivarienne. De cette fresque sociale, historique et féminine, il me reste un sentiment de confusion. Je me suis un peu perdu dans les personnages et dans des digressions poétiques, historiques parfois empreintes de surnaturel. Néanmoins j’ai pris conscience de la crise migratoire que traverse le Venezuela et la Colombie. Crise migratoire dont on parle aujourd’hui avec la politique migratoire de Donald Trump et des Etats Unis envers la Colombie. Je remercie Babelio et Le bruit du Monde pour l’envoi de roman.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Romans , Roman Français
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- EAN
- 9782386010002
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- Collection ou Série
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- Format
- Grand format
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- Nombre de pages
- 336
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- Dimensions
- 208 x 143 mm
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21,00 € Grand format 336 pages