Les Choses : Le livre de Georges Perec
Sylvie et Jérôme, tout juste sortis de leurs études de sociologie, entrent dans la vie active en travaillant comme enquêteurs pour des agences d'opinion. Ils cherchent un bonheur aux apparences simples : un logement confortable, de beaux meubles, des vêtements élégants, des après-midi au café et des soirées au cinéma. Mais la différence entre ce qu'on nous donne à rêver et la réalité de notre vie, mesquine et rétrécie, est cruelle. De leur minuscule appartement encombré, aux Puces où ils chinent, jusqu'en Tunisie où ils espèrent se réinventer, Jérôme et Sylvie se cherchent sans fin dans les reflets des objets qui les entourent. Que faire face au vertige des choses ?
Paru en 1965 chez Julliard et récompensé par le prix Renaudot,
Les Choses s'est imposé comme un classique de la littérature contemporaine. En mettant l'analyse sociologique au service de la fiction, Georges Perec y inaugure une forme littéraire à la drôlerie mordante et à la singulière perspicacité, jamais démentie, sur notre société de consommation.
De (auteur) : Georges Perec
Expérience de lecture
Avis Babelio
leanalhermite
• Il y a 1 mois
Ce roman psycho-sociologique nous présente l'évolution de Sylvie et Jérome, un jeune couple des classes moyennes, dans la société des années 60. Le roman met en lumière leurs réflexions sur leur recherche du bonheur, souvent liée à l'acquisition d'objets, leurs priorités et leur insatisfactions qui parfois agacent. Georges Perec a précisé ne pas faire dans ce livre une critique de la société de consommation. A travers ces personnages, il expose la réalité de la société, de manière impartiale. Il s'agit de présenter la réalité des classes sociales, des envies qui ne peuvent pas toujours être satisfaites, du besoin d'acquérir pour prouver sa richesse en pensant que là est le secret du bonheur, de cette envie voire nécessité d'essayer de s'intégrer dans les classes supérieures, le dilemme entre les variables temps et travail que les classes de loisir de connaissent pas, et de la recherche d'un moyen de finalement se sentir exister dans cette société dans laquelle ils ont du mal à trouver leur place. Leurs soif de montrer ou d'imaginer leur richesse, de s'intégrer dans les classes supérieures à la leur, de ne jamais être satisfaits de ce qui s'offrait à eux, montre au lecteur leurs faiblesses. Ils sont influençables, perdus dans cette société où ils cherchent leurs pairs, leur personnalité. Mais en même temps, le lecteur pourra se reconnaitre en eux, engager une réflexion sur sa propre vision du bonheur, sa propre place dans la société et sur les limites qui lui sont fixées. Georges Perec parvient à peindre parfaitement et dans les détails l'esprit de ces jeunes, mais certainement plus largement, l'esprit de nombreux jeunes de cette même époque, et des suivantes. D'ailleurs, le roman est plutôt très descriptif. J'admets avoir décroché de ma lecture plusieurs fois, malgré la qualité des descriptions. Mais, lorsqu'on reste concentré, elles permettent réellement de visualiser l'univers de ce couple, et par exemple, d'observer leur appartement en même temps qu'eux, de reconnaitre les qualités et défauts de celui-ci, de réfléchir à l'espace qu'ils pourraient gagner en enlevant tel ou tel meuble. Nous les avons suivi dans leurs échecs, dans leurs rares satisfactions, dans leurs recherches d'autre chose, de plus, dans leurs inquiétudes, tout en restant toujours assez éloignés de ces personnages dont pourtant nous connaissons toute une partie de leur vie, et de leurs pensées.
AuLongCours
• Il y a 1 mois
Impérieuse nécessite de lire au moins les premières pages de ce livre. Dans l'ensemble de l’œuvre, le ton est juste, le diagnostic, ô consumérisme, ô société du spectacle, est plus que jamais d'actualité, la critique doucereuse est à l'image de ceux qu'elle vise, mais s'il ne devait me rester qu'une chose de toute Les Choses ce serait cette énumération impersonnelle de toutes ces choses que l'on prend tant de soin à posséder.
Bernard59
• Il y a 2 mois
L'histoire de 2 jeunes des années 50-60, qui ne sont intéressés que par les choses qu'ils accumulent. Ayant fait de brèves études, issus de milieu ouvriers, ils recherchent le bonheur des choses avec un niveau de vie minimaliste... Ils se feront rattrapés finalement par le besoin de se stabiliser. Ecrit sans dialogues, comme un essai avec beaucoup de descriptions, il faut parfois s'accrocher bien que le récit tienne en haleine.
neutrinou
• Il y a 2 mois
Faut-il être vieux pour aimer les Choses ? Si tu cherches un livre avec des héros et des aventures, passe. Les personnages n'ont ni odeur ni saveur, sinon le parfum fade des bobos parisiens. Ils n'ont pour ainsi dire aucune visibilité psychologique. Ils semblent plutôt paresseux, ils rêvent de posséder de belles choses, c'est tout ce qu'on sait d'eux. Rien ne les distingue l'un et l'autre d'ailleurs, et leur couple aurait pu être celui d'un couple d'amis - Bouvard et Pécuchet par exemple... non pris au hasard : c'est que l'ombre de Flaubert plane au dessus du livre, : personnages qui ne sont donc ni des héros, ni des anti-héros, ils ne sont pas martyrisés, ils ne luttent pas contre une terrible adversité - non, ils surnagent. Tout comme ce Frédéric Moreau, héros de l'Education Sentimentale, qui arrive à Paris sur le "Ville de Montereau" auquel Pérec fait une discrète allusion au tout début de son roman. En ce sens, les Choses est construit exactement à rebours de ce qui est enseigné dans les écoles d'écriture américaine. Il n'arrive rien, les personnages n'attirent pas spécialement la sympathie, ils ne forment pas un groupe de personnages doués de qualités diverses - au contraire, dans les Choses, il y en a deux, et c'est tout, à peine quelques tiers inconnus, juste des ombres interchangeables, non identifiables, à la limite de l'invisible : les Choses, c'est un peu un roman de la solitude. Maintenant, si tu cherches un livre avec un style flambant, un peu contourné, avec des trouvailles et des rapprochements cocasses, là encore, passe ton chemin. Les Choses est un roman plein d'un humour discret, omniprésent, mais triste. Son style est d'une absolue simplicité en apparence - la simplicité apparente de ces meubles d'ébénistes dont on ne voit aucune jointure, et qui n'offrent aucune prise au démontage. Et pourtant, quel style ! Tout est construit méticuleusement, l'utilisation des temps, tout est organisé comme des mots croisés - domaine où Pérec s'est illustré en tant qu'auteur : on se souvient encore de sa définition "Vide les baignoires et remplit les lavabos" pour le mot "entracte". Je pourrais évoquer l'incroyable richesse sociologique, presque politique. La philosophie en filigrane, bien contemporaine de la parution de Mythologies, ou de la Nausée, mais cette fois, sans morale proposée, sans conclusion : à la fin du livre, c'est le lecteur qui reste tout chose. Et je voudrais insister sur la nouveauté, l'invention, de loin apparentées à celles de l'école du Nouveau Roman, cette créativité permettant de distinguer l'Art de l'artisanat littéraire. Ce livre, comme quasiment tous ceux qui ont suivi, est un chef d'œuvre. Et Pérec, sans doute le plus grand romancier de la seconde partie du XX° siècle, juste devant Sarraute. Mais il est si extraordinaire, si étrange dans sa banalité que je ne suis pas certain qu'il te plaise. Essaie, tu verras bien.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Romans , Roman Français
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- EAN
- 9782260056195
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- Collection ou Série
- Collection permanente
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- Format
- Grand format
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- Nombre de pages
- 176
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- Dimensions
- 208 x 144 mm
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18,00 € Grand format 176 pages