Marques de fabrique : Le livre de Cécile Baudin
Ain, 1893. Pour exercer son métier d'inspecteur du travail, Claude Tardy est obligée de se travestir en homme, avec la complicité de son mentor Edgar Roux. Lors d'un contrôle dans une tréfilerie, ils se retrouvent face à un étrange suicide : un jeune homme pendu, prisonnier dans des fils de métal. Plus étonnant encore, trois mois plus tard, la découverte dans un lac d'un corps congelé... Celui d'un ouvrier, sosie du suicidé.
Non loin de là, sœur Placide accueille les nouvelles pensionnaires des soieries Perrin, des orphelines employées et logées dès leurs douze ans jusqu'à leur mariage. Elle est bouleversée par l'une d'elles, une fillette blonde qui ressemble à s'y méprendre à Léonie, une ancienne pensionnaire qui, partie pour se marier, n'a plus jamais donné de nouvelles...
De (auteur) : Cécile Baudin
Expérience de lecture
Avis Babelio
Selkis
• Il y a 4 semaines
Coup de coeur ce roman qui parle de la condition des femmes, du travail des enfants, des orphelinats à la fin du XIXème siècle, de l’inspection du travail, de la façon de se procurer de la main-d’oeuvre à bas coût, de l’exploitation de la glace, du travail dans les tréfileries et dans l’industrie de la soie, de la révolution industrielle dans le département industriel de l’Ain … Au départ de deux enquêtes, l’une menée par des enquêteurs de l’inspection du travail et l’autre par une bonne soeur, Soeur Placide qui travaille dans un orphelinat : deux morts suspectes ( un suicide et un homme congelé ) et une disparition (Léonie) qui aurait eu lieu il y une quinzaine d’année. Ces deux enquêtes seraient-elles liées ? La Soeur et les deux agents de l’inspection du travail cont joindre leurs forces pour enquêter. Les personnages sont attachants, les relations humaines sont au coeur du roman: Il y a les deux inspecteurs du travail: un vieil homme en fin de carrière qui a des problèmes de mémoire, une jeune femme qui doit se déguiser en homme pour l’assister car son statut de femme ne lui permet pas d’être présente dans la plupart des lieux où il faut enquêter.. Il y a la Soeur Placide, qui travaille dans un orphelinat qui emploie des jeunes filles pour le travail de la soie et son amie, Olympe qui est la femme du propriétaire des soiries ; il y a le neveu de Soeur Placide, Paul, employé dans la soirie… Dans l’orphelinat, il semble y avoir un esprit, un fantôme qui rôde… Suspense jusqu’à la fin du roman avec une enquête qui tient en haleine jusqu’au bout du bout. Un roman noir policier historique féministe intéressant et passionnant à tous les niveaux, extrêmement bien documenté qui parle aussi des débuts de la photographie. Je vais continuer à lire cette autrice.
cathwiart
• Il y a 4 semaines
Un vrai petit bonheur de lecture, un livre qu'on a hâte de retrouver, et pour lequel on est même prête à écourter une soirée. Rien à ajouter au résumé de l'intrigue, maintes fois résumée. Juste dire que j'ai adoré le côté Club des cinq de l'équipe d'enquêteurs amateurs, même s'ils ne sont que trois, et quels trois ! : une religieuse, un inspecteur du travail atteint de démence sénile, et comme chez Enid Blyton, Claude, figure centrale, au genre ambigu. Ajoutons que, last but least, le trio est aidé et soutenu par une femme d'industriel adepte du spiritisme. J'ai aimé aussi le féminisme qui traverse tout le roman, toujours présent, jamais lourdingue. Mine de rien, ce petit polar historique distille tout en finesse un certain nombre de messages bien sentis. Merci Luria de me l'avoir fait découvrir. Je lirai avec attention et sans doute bonheur les deux suivants, qui apparemment suivent le même principe :description documentée d'une région de France, attention portée aux conditions sociales et particulièrement aux conditions de travail. Et ce qui est bien, c'est que l'enquêteur change à chaque fois. On n'est donc pas dans une logique de série
germ1tor
• Il y a 1 mois
Thriller historique, Marques de fabrique voit son intrigue se dérouler dans l'Ain en 1893, en pleine révolution industrielle, et met en scène deux héroïnes enquêtant sur des mystères imbriqués. Claude Tardy, inspectrice du travail, est contrainte de se travestir en homme pour exercer son métier, avec l'aide de son mentor, l’inspecteur divisionnaire Edgar Roux. Lors d'un contrôle dans une tréfilerie, ils découvrent un jeune homme pendu, emprisonné dans des fils de métal. Trois mois plus tard, un corps congelé est retrouvé dans un lac, présentant une ressemblance frappante avec le premier suicidé. Parallèlement, sœur Placide accueille de jeunes orphelines aux Soieries Perrin, une usine-pensionnat. Elle est troublée par l'arrivée d'une fillette ressemblant étrangement à Léonie, une ancienne pensionnaire disparue après son mariage. Les deux femmes mènent des enquêtes distinctes qui finissent par se croiser, révélant les aspects sombres de la révolution industrielle, notamment les conditions de travail des ouvriers, l'exploitation des femmes et des enfants, et les secrets enfouis des usines-pensionnats. Un polar bien documenté sur les usines d’antan - soieries, glacières de Sylans, filatures - qui donne à comprendre un système d’exploitation de jeunes filles où orphelinats, institutions religieuses et placements en filature faisaient bon ménage. Des modèles d’intégration morale et sociale! Malheureusement un style haché et une intrigue au bout du compte abracadabrante ont terni mon enthousiasme initial.
CalouRmn
• Il y a 2 mois
Avec « Marques de fabrique », Cécile Baudin nous transporte plus de 100 ans en arrière. Nous sommes dans l’Ain, à la fin du XIX° siècle… Le rythme de ces 2 enquêtes qui s’entremêlent est cohérent avec l’époque : pas de frénésie, pas de « techniques éclair » d’investigation, pas de bagarres effrénées… Les déplacements se font en train et/ou en voiture à cheval, la police scientifique n’existe pas et même la photographie est encore anecdotique… Ah oui, j’oubliais : le bouleversement climatique est pour le futur et le département de l’Ain vit encore des hivers rigoureux… Vous comprendrez l’importance de cette dernière précision #128521; Claude Tardy (quelle chance d’avoir un prénom « mixte ») travaille avec son formateur et mentor Edgard Roux. Ils sont Inspecteur du travail, notion novatrice et encore balbutiante en cette fin de siècle… où les Droits du travail sont une nouveauté très mal perçue par les employeurs de tout poil ! Et puis, une femme ! Pensez donc… Elle ne va rien comprendre et sera incapable de se faire respecter face à des hommes… Avec la complicité intéressée de son mentor, Claude va donc effectuer une grande partie de ses missions… travestie en homme ! Le moins que l’on puisse dire est que la plupart des entreprises fonctionne dans une totale illégalité… « Comment ça ? On ne peut plus exploiter les enfants de moins de 12 ans ? On ne peut plus faire travailler nos employés de longues journées sans pause ? Comment je vais gagner ma vie dans ces conditions M. l’Inspecteur ? » Confronté à un cadavre dans une tréfilerie, le duo va rapidement conclure au suicide… mais Claude n’est pas convaincue… d’autant que le sosie parfait de ce « suicidé » va réapparaître 3 mois plus tard sous la forme d’un corps pris dans les eaux solidifiées du lac où les ouvriers extraient d’immenses blocs de glace qui seront exportés dans tout le pays et même au-delà. Dans le même temps, nous suivons une autre intrigue qui se déroule dans le milieu des filatures ; ces usines destinées à la fabrication de fils de soie emploient surtout des enfants et celle qui nous est décrite est jouxtée à un orphelinat pour fillettes, tenu par des religieuses. Là encore, l’arrivée du sosie parfait d’une pensionnaire partie depuis des années pose question à sœur Placide qui s’était prise d’affection pour la petite fille… Bien entendu, les 2 intrigues vont se rejoindre par l’enquête sur le passé des personnages. D’abord déstabilisée par ce rythme auquel je ne suis pas habituée, je me suis rapidement laissée embarquée dans cette histoire émouvante et historiquement documentée. J’ai découvert énormément d’informations qui m’étaient inconnues sur les tréfileries (usines où l’on fabrique du fil issu de métaux précieux), les filatures (usines de fabrication de fils de soie ou de coton), les glacières (zones de culture des blocs de glace à destination des grandes villes)… mais aussi les difficultés à « face sa place » sur le plan professionnel lorsqu’on naissait « femme » au XIX° siècle ! Les incursions dans les divers orphelinats sont autant de coups au cœur… mettant en lumière le dénuement des pensionnaires, leur résignation et le manque d’empathie auquel ils/elles sont confronté(e)s #9785; Un final plutôt inattendu et totalement effarant ! Une belle réussite pour un 1° roman #128522; A découvrir pour ceux qui aiment se plonger dans le passé sur trame d’enquête criminelle.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Policiers & Thrillers , Thrillers
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- EAN
- 9782264082961
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- Collection ou Série
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- Format
- Poche
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- Nombre de pages
- 384
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- Dimensions
- 179 x 110 mm
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9,20 € Poche 384 pages