Neuf ans parmi les Indiens : Le livre de Herman Lehmann

Une lecture que j’ai particulièrement affectionnée. Un réel plaisir de me plonger dans ce classique littérature Western que je convoitais depuis quelques temps déjà. Herman Lehmann , 10 ans, fils de pionniers allemands est kidnappé par une tribu Apache. C’est une histoire qui se situe entre 1870 et 1880, il s’agit ici d’un témoignage que Herman Lehmann a livré à un ami journaliste, lequel a retranscrit dans cet ouvrage ses confidences. Dès le départ, nous sommes confrontés à la violence du kidnapping, puis le récit nous emmène, par de courts chapitres, de manière assez succincte d’ailleurs, en plein cœur de la nouvelle vie d’Herman. Entre traumatismes, violences, faim, rituels, coutumes, croyances, combats de guerriers, Herman va par obligation s’adapter à cette férocité quotidienne, cette barbarie, jusqu’à s’endurcir au point d’en oublier sa langue maternelle. Mon ignorance sur ce sujet m’a permise de découvrir beaucoup de choses, notamment les différentes tribus existantes et leurs coutumes respectives tout comme les lieux autour desquels ils évoluent . En voyageant entre la frontière mexicaine, le Texas et le Nouveau Mexique j’ai pu connaître en surface l’histoire de ces peuples, même si le récit met davantage l’accent sur les descriptions des combats . Cette lecture m’a révélé, enseigné, des pratiques inconnues et c’est avec passion que j’ai suivi le sort d’Herman. De magnifiques photographies viennent s’insérer à l’intérieur du livre . Certainement une lecture qui pourrait ne pas convenir aux connaisseurs mais très riche pour les novices comme moi. De toute évidence, ce livre m’a réellement donné envie d’en connaître et découvrir davantage sur ce peuple et ses coutumes. Ce livre vous tente ?

A 10 ans, Herman Lehmann est enlevé par les Indiens. Elevé par eux, parmi les voyages, mais surtout la violence; il est ramené 9 ans plus tard à la "civilisation". Ecrit en 1920 et quelques, ce livre est un récit partial et vraiment du point de vue de l'auteur. On se rend compte à la fois de la violence de l'époque (on tue sans état d'âme des deux côtés, femmes et enfants inclus), mais aussi du déchirement de l'auteur entre deux cultures. Si la violence n'est sûrement pas sous-estimée, on se doute qu'il écrit un témoignage plutôt à charge parce qu'il est revenu dans la civilisation blanche, à laquelle il a dû mal à se réadapter, contrairement à ce qui est attendu de lui. Le texte est aussi parfois flou dans la temporalité et approximatif. Il ne faut pas le prendre comme un essai sur la vie avec les Indiens, mais vraiment comme le témoignage d'un seul homme, intéressant, mais évidemment à prendre avec du recul !

Fils d'une famille d'immigrants allemands venue s'installer au Texas, Herman, alors âgé de dix ans en 1870, est brutalement capturé par un groupe d'Apaches. Durant plusieurs années, il va vivre au sein de cette tribu avant d'errer en solitaire pendant un an dans les montagnes. L'adolescent sera ensuite adopté par les Comanches et ramené de force dans sa famille d'origine à l'âge de dix-neuf ans. Après cette longue période où il a vécu comme un sauvage, le retour à la civilisation ne se fera pas sans difficulté pour le jeune Herman qui a tout oublié, jusqu'à sa langue maternelle et son identité. En dépit de sa progressive réadaptation, il demeurera toujours un Comanche jusqu'à la fin de son existence. Accompagné de superbes photographies, cet ouvrage nous restitue les confessions que Herman a faites à son éditeur en 1927 et dans lesquelles il relate sa captivité ainsi que son quotidien parmi les Indiens. Si le récit est principalement factuel, il se révèle malgré tout passionnant à lire car on découvre leur mode de vie nomade, leurs croyances et leurs rites. Et j'ignorais tout de ces nombreux enfants blancs kidnappés à cette époque par le peuple amérindien. Cependant, il faut avoir le cœur bien accroché pour cette lecture. En effet, les Indiens affrontent perpétuellement les Blancs dans des raids sanguinaires violents. Tueries, scalps, vols de chevaux, l'image des Indiens dans ce témoignage n'est pas tendre mais les colons empiètent de plus en plus sur leur territoire. Les rivalités font des ravages dans les deux camps et Herman ne cache pas sa haine envers les Blancs.  Pour Herman, survivre est un combat incessant. Après un long calvaire suite à son kidnapping, il finira par être accepté comme un membre à part entière. Mais, impossible de trouver la paix pour sa tribu qui doit sans cesse se déplacer face aux attaques ininterrompues des visages pâles.  Un témoignage fascinant, cruel et enrichissant sur la vie amérindienne à la fin du XIXème siècle.