Profession fripouille - Mémoires : Le livre de George Sanders

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Séguier

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" Les acteurs sont un bizarre mélange de réalité et d'imaginaire. Ce sont des ensorceleurs victimes de leurs propres sorts. Parfois, cette curieuse sorcellerie produit une seconde personnalité, une sorte d'apprenti sorcier, ou de marionnette, qui vit une vie distincte et presque incontrôlée, tandis que notre actrice ou acteur se retrouve à sa grande stupéfaction surnommé "l'homme que vous adorerez haïr', "la petite chérie de l'univers' ou "le type le plus radin du monde'. "

George Sanders en savait quelque chose, lui qui, par cette mystérieuse opération, devint inséparable des rôles de " canaille aristocratique " pour lesquels il montrait de si redoutables dispositions. Nul n'a jamais joué avec autant d'élégance les crapules qui mettent un point d'honneur à se salir les mains sans tacher leur chemise. Pourtant, sa vie et ses talents excédaient de beaucoup ce don pour incarner les fripouilles : dans ses formidables Mémoires, on découvre ainsi un écrivain sensible et passionné, un excentrique qui courut l'aventure en Amérique du Sud, un authentique moraliste dont l'humour ravageur fait mouche à chaque page. Victimes de leur succès, ses souvenirs étaient devenus introuvables. Les voilà donc réédités dans une nouvelle traduction qui en révèle tout le sel et le mordant.

Préface de : Eric Neuhoff
Traduit par : Romain Slocombe
De (auteur) : George Sanders
Postface de : Romain Slocombe

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Expérience de lecture

Avis des libraires

" Difficile d'imaginer des mémoires de comédien plus drôles que celles de cet immense acteur. [...] Ce livre, remarquablement retraduit, est un festival de bons mots, truffé de remarques acérées et souvent caustiques, sur le théâtre, la célébrité, les stars de Hollywood. [...] Une révélation. "
Les Échos
" Ces Mémoires de George Sanders, acteur désinvolte, snob, incurable, crapule de polar, sont un des meilleurs livres de cinéma jamais écrits. "|François Forestier
L'Obs
" Ses Mémoires [...] sont à son image : élégants, goguenards et détachés. [...] Peinture poétique de la Russie de son enfance, anecdotes de tournage, portraits hilarants : mieux vaut lire ça que de retourner au cinéma. "|Louis-Henri de La Rochefoucauld
L'Express
" L'une des plus fascinantes autobiographies écrites par un acteur de l'âge d'or d'Hollywood. [...] Rien qu'à le lire, on respire son fume-cigarette. "|Nicolas Ungemuth
Le Figaro Magazine

Avis Babelio

manU17

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 an

J’avais repéré ce livre dans sa précédente traduction au titre prometteur, Mémoires d’une fripouille. Je ne pouvais donc pas passer à côté lors de la dernière Masse Critique Babelio. On le croyait anglais, il est né russe. Sous ses allures de caïd, se cachait un être désabusé mais pétri de cynisme pour notre plus grand plaisir. Profession fripouille ou les mémoires de George Sanders, un de ces acteurs dont on connait le visage sans jamais vraiment retenir le nom. Il a trimbalé sa grande carrure distinguée dans un certain nombre de navets totalement oubliables mais on se souvient de lui dans All about Eve, rôle pour lequel il obtient un oscar. Il avait à son bras une pulpeuse débutante, une certaine Marilyn Monroe. On l’a aussi vue dans le Rebecca d’Hitchcock où il copinait avec l’effroyable Mrs Danvers. Entre anecdotes et souvenirs sur l’âge d’or d’Hollywood, ses partenaires à l’écran, ses mariages, ses affaires, le résultat se révèle particulièrement bien écrit et/ou traduit. C’est plein d’humour, de bon sens et d’un cynisme jubilatoire. Une réussite !

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Foxfire

4.50 sur 5 étoiles

• Il y a 1 an

Il y a plusieurs catégories d’acteurs. Parmi ces catégories, il y en a une qui est particulièrement chère aux cinéphiles, celle des abonnés aux rôles de salauds. En général, ceux-là, même s’ils sont connus, ne sont pas des stars, n’ont pas à leur palmarès une grande variété de personnages mais les spectateurs adorent les détester. George Sanders est de ceux-là. La plupart des gens ne connaissent pas son nom et se diront simplement en le découvrant à l’écran « eh, mais j’ai déjà vu ce type dans un million de films ». Les cinéphiles feront de sa présence une raison de visionner le film. Pour moi, un film avec Sanders ne peut pas être totalement mauvais. Je ne dis pas qu’il n’a joué que dans des chefs d’œuvre, loin de là, sa filmographie comporte beaucoup de mauvais films, car c’est le genre d’acteur qui, n’étant pas une star, ne pouvait se payer le luxe de choisir ses rôles. Mais même un mauvais film avec Sanders aura au moins la qualité qu’il me permettra de profiter de sa présence. Parce que ce type avait un charisme incroyable et une classe folle. Qualités qu’on retrouve dans ses mémoires. Etant cinéphile, j’aime bien lire les ouvrages de ce type. En général, ils fourmillent d’anecdotes drôles ou touchantes et permettent de découvrir l’envers du décor, même si tout est à prendre avec des pincettes évidemment. Après tout, le métier de ces gens est de raconter des histoires alors il est fort probable qu’ils aient une tendance à enjoliver les choses. Les mémoires de Sanders m’ont agréablement surprise. J’y ai trouvé des anecdotes telles que j’étais venue en chercher en lisant ce livre, je pense notamment au passage sur le tournage de « Voyage en Italie » de Rossellini où le grand réalisateur semblait plus intéressé par la plongée sous-marine que par le film qu’il était en train de faire. Mais « profession fripouille » est plus que cela et ne se contente pas d’être une suite d’anecdotes. En effet, Sanders y raconte un peu sa vie, et livre ses réflexions sur des sujets divers et variés. Tout cela est fait avec un humour acerbe et irrésistible. Ce type avait de l’esprit, beaucoup d’esprit et un vrai talent d’écrivain. Certaines de ses réflexions, sur les femmes ou ce passage hallucinant où il évoque le choc culturel d’un occidental au Japon, ne pourraient plus être écrits aujourd’hui et choqueront certainement les bien-pensants qui seront incapables de déceler l’ironie et le cynisme rigolard qui se cache derrière ces propos outranciers. Je n’ai pas pris ces réflexions au premier degré tant il est évident que Sanders s’amuse à provoquer des réactions épidermiques. De plus, Sanders était un de ces acteurs qui ne prenait pas son métier au sérieux, il ne faisait pas partie de ces comédiens qui ont l’impression de participer à quelque chose d’extraordinaire qui éclaire le monde. Sanders ne lisait pas les scénarios avant de les accepter, venait simplement promener sa silhouette distinguée et sa gueule aristocratique devant la caméra et ne visionnait même pas ses films ensuite. Ce qui n’empêche pas chacune de ses apparitions d’être mémorable. J’ai passé un très bon moment de lecture avec ce « profession fripouille ». J’ai souri, ri même parfois et j’ai été vraiment séduite par la plume de Sanders. Je remercie vivement Babelio et les éditions Séguier de m’avoir permis de lire ce livre. Je n’ai plus qu’une envie maintenant, me faire un petit cycle Sanders.

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SophieLesBasBleus

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 ans

Les "Mémoires d'une fripouille" de George Sanders ont très longtemps fait partie de ma liste de livres à acheter. Mais impossible de me le procurer à l'époque (je parle d'un temps où les sites de vente de livres d'occasion en étaient encore au stade de plaisante utopie) ! C'est dire la joie avec laquelle j'ai reçu "Profession fripouille - Mémoires", nouvelle traduction (2023) de ce Graal littéraire de la part de Masse critique Babelio et des éditions Séguier. Qu'ils en soient ici profondément remerciés ! J'ai d'emblée été séduite par la qualité de l'édition : un livre un peu plus grand que le format poche, une mise en page aérée sur un papier soyeux, des photos pleine page en noir et blanc pour remettre en mémoire quelques scènes de films. Un bel objet-livre d'un raffinement que n'aurait probablement pas renié George Sanders ! George Sanders... vous voyez ? Mais siiiiiiiiiii ! le méchant cousin de Rebecca dans le film d'Hitchcock, le fourbe séducteur de Mme Muir, le cynique critique théâtral au long fume-cigarette de "All about Eve" (celui qui traînait la jeune Marylin Monroe à son bras !), l'angoissant physicien du "Village des Damnés"... Enfin ! George Sanders, quoi ! Vous vous souvenez forcément de cet acteur russe mais anglais, né à Saint-Pétersbourg de parents écossais dont la silhouette d'une nonchalante élégance cachait des abîmes insondables de malhonnêteté, de vice et de débauche ! J'ai adoré détester ce qu'il représentait dans chaque film. Comment sans jamais surjouer pouvait-il à ce point incarner la perversité ? Si l'on en croit ses écrits, il ne "jouait" pas, mais faisait simplement ce que le réalisateur, les producteurs attendaient de lui. Mais, justement, faut-il le croire ? Ses "Mémoires" sont à l'image de ses rôles : décousues, joyeuses, mélancoliques, d'une ironie glaciale parfois, d'une élégante cruauté et d'un charisme ébouriffant. Je ne suis pas certaine qu'en 1960, date de parution du livre, l'auteur était prêt à tomber le-s masque-s. Il me semble, en effet, qu'au-delà des anecdotes piquantes, racontées avec un humour ravageur, sur le milieu hollywoodien, Sanders s'arrange pour ne dévoiler que très peu sa véritable personnalité. Lorsqu'il évoque sa vie, lorsqu'il observe ses contemporains, c'est toujours sur un ton suffisamment ironique pour que le lecteur ne sache pas très bien s'il s'agit du premier ou de l'ultime degré. Mais peu importe car ses récits sont toujours savoureux de drôlerie et d'observations vachardes ! Au détour d'un paragraphe ou d'un chapitre, la sensibilité lucide de l'auteur apparaît comme malgré lui. le récit de la mort de son ami Tyrone Power, par exemple, montre sa peine. Catalogué comme la plus parfaite "canaille aristocratique" du cinéma, pouvait-il, dans ses Mémoires trahir l'image qu'il a donnée tout au long de sa carrière ? "Les acteurs sont un bizarre mélange de réalité et d'imaginaire. Ce sont des ensorceleurs victimes de leurs propres sorts." remarque-t-il en s'interrogeant sur cette image de fripouille qui lui a été attribuée. Il est probable qu'aujourd'hui les souvenirs de George Sanders seraient édités avec une sévère révision de leur contenu car certaines de ses réflexions sont marquées au coin du machisme et du racisme. Remises dans le contexte de l'époque, elles ne font que refléter (pour peu qu'on les prenne au premier degré) les prises de position en cours dans ces années-là. Il faut faire confiance au lecteur pour faire la part des choses ! Et puis tout cela est enrobé dans une écriture tellement réjouissante ! Honte sur moi si le repas chez les Japonais m'a fait hurler de rire ! George Sanders insiste sur son côté dilettante, "la force motrice de ma vie a toujours été la paresse ; pour pratiquer celle-ci, dans un confort raisonnable, s'entend, j'étais même prêt, ponctuellement, à travailler." (p.76). L.B. Mayer désirait changer l'image de l'acteur et en faire une "star romantique" (pp.75-76), mais Sanders rata le déjeuner auquel il était convié afin de terminer la construction d'un télescope ! Paresse et désinvolture, sans doute, mais aussi intelligence et passions multiples, ces "Mémoires" ne révèle qu'une infime partie de l'homme caché derrière ses rôles. Mais quel bonheur de lecture ! Un régal d'humour sur tous les tons ! En 1970,George Sanders déclare à un journaliste "Voyez-vous, je suis un cynique. Nos valeurs dans la vie sont toutes fausses et la vie est simplement matière à faux-semblants. J'ignore où va le monde et je m'en fiche. Je suis juste heureux de penser que je ne serai pas là pour le voir" (Epilogue de Romain Slocombe) (p.254). En avril 1972, George Sanders, conscient de son déclin physique, avale cinq tubes de somnifères avec une bouteille de whisky.

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Classiques et Littérature , Essais
  • EAN
    9782840499138
  • Collection ou Série
  • Format
    Grand format
  • Nombre de pages
    224
  • Dimensions
    213 x 154 mm

L'auteur

George Sanders

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20,00 € Grand format 224 pages