Terminus Elicius : Le livre de Karine Giebel

Chaque soir, Jeanne prend le train de 17h36 de Marseille - Miramas pour rentrer chez elle à Istre. Un soir, elle découvre une lettre sur son siège habituel, une enveloppe à son nom… Parallèlement, une enquête est menée pour un double homicide dans la cité phocéenne. C’est le premier roman de Karine Giebel. Bien qu’il soit plus court et plus léger que ses autres romans (moins de 200 pages), il demeure intense, angoissant, un véritable page-turner. Nous l’avons lu en lecture commune et presque terminé en une seule journée, c’est dire… Le personnage de Jeanne est profondément marqué par la vie. Elle manque de confiance en elle et pense que personne ne peut l’apprécier. Elle m’a beaucoup touchée ; j’avais envie de me faufiler à travers les pages pour pouvoir la réconforter. Élicius est un personnage que je n’ai pas réussi à détester. Au fil des pages, je me suis attachée à cette personne, elle aussi blessée par la vie, malgré le mal qu’elle a fait subir. L'enquête est en effet très captivante. J'avais formulé quelques hypothèses, mais je me suis trompé. Nous partageons les émotions de chaque personnage au point de les ressentir avec eux. Ce roman aborde des thèmes d'actualité que je préfère ne pas dévoiler pour préserver le suspense, mais je dois avouer que certaines lignes, bien que peu nombreuses, m'ont profondément ému. Petit plus : on parle de Marseille et de ses environs. Je suis moi-même Marseillaise et j’ai adoré pouvoir visualiser chaque lieu. Vous l’aurez compris, je l’ai vraiment adoré. Vivement mon prochain #unkarinegiebelparmois.

Avec Terminus Elicius, Karine Giebel livre un roman court mais redoutablement efficace. En moins de 200 pages, elle parvient à installer une ambiance suffocante, distiller une tension permanente et captiver son lecteur jusqu’à la dernière ligne. Un véritable tour de force qui montre déjà, dès ses débuts, sa maîtrise des codes du roman noir. Karine Giebel joue avec nos nerfs, dissèque la psychologie de ses personnages, et surtout celle de Jeanne, figure de l’anti-héroïne, paumée et terriblement humaine. À travers elle, c’est tout le désespoir d’une vie banale qui explose face au frisson de l’inconnu. L’écriture, incisive, va droit au but. Pas de fioritures, pas de digressions inutiles. Chaque mot compte. Giebel va à l’essentiel, et c’est précisément ce qui rend Terminus Elicius si prenant. Les chapitres s’enchaînent à toute vitesse, et le lecteur, pris au piège, n’a d’autre choix que de suivre cette descente aux enfers jusqu’au final. Terminus Elicius est un roman court mais marquant, il confirme que Karine Giebel n’a pas volé sa réputation de grande dame du noir. À lire d’une traite… et à vos risques.

À vingt-huit ans, Jeanne vit dans la routine et sa vie est ponctuée par ses nombreuses manies et tocs. Elle partage son logement avec sa mère dépressive et travaille au sein d’un commissariat au service administratif où ses collègues la considèrent pour une illuminée. Elle n’a pas d’ami, quasiment pas de relations sociales, excepté sa mère. Chaque soir, à 17h36, elle prend le train qui la ramène chez elle en prenant le soin de s’asseoir toujours à la même place. Elle déambule dans cette vie sans passion ni but précis avec des habitudes réglées comme une horloge jusqu’au jour où elle découvre une lettre adressée à son nom, glissée à côté de la place qu'elle occupe, une lettre signée par un mystérieux Elicius. Cet inconnu lui avoue son admiration pour elle, qui habituellement passe inaperçue aux yeux de tous. Presque chaque jour, une correspondance l'attend où peu à peu, elle comprend que cet inconnu n’est rien d’autre qu’un tueur en série. Son cœur, va-t-il pencher du côté du bien ou du mal ? Le synopsis me plaisait grandement. Étant une grande adepte de la plume de Karine Giebel, je m'attendais à être angoissée, à vivre un moment de lecture prenant et addictif. Je me suis un poil ennuyé. Malgré ces personnages peu attachants et parfois peu crédibles, la lecture fut plutôt agréable dans son ensemble. Mais je pense que je suis passée à côté de ce roman. Alors, oui, l'intrigue m'a tenu en haleine et je me suis posé de nombreuses questions, cherchant l'identité du tueur. Le suspense est au rendez-vous, c'est incontestable. Mais j'ai eu du mal à accrocher ni même à vraiment tout comprendre, cela m'a laissé perplexe. Je n'ai pas reconnu l'univers de l'auteur et c'est bien dommage. Ce roman est loin d'être le meilleur de l'auteur, mais c'était son premier donc j'excuse la déception, surtout quand on connaît la suite prometteuse avec ses autres ouvrages.

Après une première lecture un peu décevante, j’ai décidé de retenter avec cette auteure sur laquelle je vois passer beaucoup de chroniques élogieuses. Jeanne a une vie solitaire, routinière qui lui permet de garder pour elle ses traumatismes et ses manques. Une vie sans sel mais rassurante. Tout cela va être chamboulé par une lettre glissée entre deux banquettes dans le train qu’elle prend chaque jour, à la place qu’elle occupe à chaque fois. Une lettre qui lui est adressée et qui la chamboule. Un homme l’admire, l’aime même. La jeune femme revit dans le regard de cet inconnu qui semble si bien la deviner derrière la façade austère et effacée. Mais celui qui se chacune derrière ces écrits qui la bouleversent est aussi le tueur qui met en émois la police de Marseille. Jeanne va entrer dans le jeu de cet homme qu’elle craint mais qu’elle apprend à aimer au fur et à mesure des lettres. Un livre habile qui vous entraîne avec lui aux côtés de Jeanne. Cette femme est un personnage complexe, torturé, renfermé mais qui contre toutes attentes va éclore grâce à un tueur en série. Elle va se révéler à nous et aux autres petit à petit, laissant s’épanouir la femme qu’elle est derrière le masque qu’elle s’impose depuis trop longtemps. L’auteure sait comment nous manipuler dans cette intrigue. On suit l’évolution de cette romance épistolaire hors normes tout en cherchant à deviner l’identité de celui qui se cache derrière la signature d’Elicius. Et quand on pense enfin avoir réussi à dénouer les fils de l’histoire, on a finalement rien compris! J’ai beaucoup aimé cette lecture et l’originalité de l’intrigue.