La fin des temps : Le livre de Haruki Murakami
Dans une petite cité spectrale vivent des gens privés d'ombre et de sentiments. Parmi eux, un nouveau venu a pour tâche de lire les " vieux rêves " dans des crânes de licornes, attrapant des fragments de mémoire d'une autre vie, d'une autre dimension. En parallèle, dans un Tokyo futur, ascétique et déshumanisé, un homme est entraîné par un scientifique dans une dangereuse expérience qui le fera plonger dans les sous-sols de la ville, animés de créature monstrueuses. Est-ce là que se trouve la clé de l'énigme ? La solution du mystère qui lie ces deux mondes ?
La Fin des temps est le quatrième roman de Haruki Murakami, où se mêlent délicieusement, avec humour et poésie, deux mondes entre réel et merveilleux, le " Pays des merveilles sans merci " et la " Fin du monde "...
Traduit du japonais par Corinne Atlan
De (auteur) : Haruki Murakami
Traduit par : Corinne Atlan
Expérience de lecture
Avis Babelio
Nozarocin
• Il y a 1 mois
Premier livre que j'ai lu d'Haruki Murakami et grosse surprise. Je n'avais jamais lu un livre qui décrit un tel univers : fiction un peu SF, à la limite du réel et du fantastique (comme beaucoup de romans de Murakami), style fluide, humour très étrange... Il y a un parallélisme entre deux récits apparemment indépendants qui se rejoignent très habilement sur la fin. Un homme, petit à petit, se trouve entraîné dans une spirale temporelle où il va rencontrer une bien curieuse immortalité. Est-ce que cela cache, sous une forme technologique, une mythologie japonaise profonde ? Je ne sais pas. Mais ça fait réfléchir sur le temps, le monde virtuel et le monde réel, la conscience et l'espace cybernétique (je n'ai pas le mot exact)... sans oublier ce côté fantaisiste, cet humour très spécial dont j'ai parlé ci-dessus. Je crois que c'est un de ceux que j'ai préféré de Murakami, et qui me fait aimer l'âme japonaise.
OuamChotte
• Il y a 1 mois
A l'heure où j'écris cette modeste critique Haruki Murakami vient de publier un nouveau roman, encore un. L'auteur japonais à la culture internationale est le peintre d'un monde nippon open, à l'opposé de ce qu'on imagine parfois (mais à raison aussi, la société japonaise est complexe) de l'archipel, et il est reconnu comme le créateur d'un réalisme magique, à l'instar de Gabriel Garcia Marquez par exemple, et ses Cent ans de solitudes. Dans la Fin des temps, publié pour la première fois en 1985, on est davantage dans la magie que dans le réalisme, autant le dire tout de suite. Le dispositif est limpide. D’abord le premier narrateur se présente comme un informaticien très spécial, dont la mission est de protéger les données de ses clients. Il appartient à la sphère de l'entreprise System, dont l’adversaire féroce se fait appeler les Pirateurs. Ceux-ci ont la vocation de pirater les données, quel qu'en soit le prix. L’univers dystopique qui se révèle peu à peu est plutôt effrayant (il y a aussi des sortes de monstres qui habitent les ténèbres, ou plutôt qui sont les ténèbres elles-mêmes). Et puis il y a une seconde voix, en parallèle de la première, qui raconte l’arrivée, dans une ville étrange, de ce narrateur. L’homme semble évoluer dans un rêve : en passant la porte, un gardien l’oblige à se séparer de son ombre et il devient amnésique. Cette ville hantée par la fin du monde et les rêves anciens - émanant de rangées de crânes de licornes - est entourée d'une muraille impossible à traverser. Bon, limitons-nous à cette courte exposition pour ne pas déflorer les quelques subtilités du roman, qui en font toute la saveur… Un Murakami, c’est un long flot de matière narrative agréable et addictive. Ici comme dans Kafka sur le rivage (par exemple), s'installe une atmosphère où le lecteur et la lectrice sont rarement bousculés mais, tout de même, parfois dérangés, déplacés... La magie chez Monsieur Murakami ne se manifeste pas simplement dans le monde qui se déploie, il est dans ce style sans truculence, inventif pourtant, avec cette touche d'absurde qui entretient une ambiance humoristique, souriante. En revanche, même si La fin du monde constitue sommes toutes une sympathique lecture, avec ses noirceurs, ce n'est pas le meilleur roman de la bibliographie énorme de Haruki Murakami. Il me semble que cette fois les narrateurs ne parviennent pas à attirer complètement la sympathie, et que leurs aventures ne sont pas assez terrifiantes, pas d’une originalité confondante non plus (alors que les deux dystopies ne sont pourtant pas du tout du genre réaliste). J’ai envie d’ajouter qu’il y a parfois des lieux communs qui me font sortir de mon état hypnotique de lecteur, comme cette utilisation du cœur comme siège du sentiment amoureux, c’est agaçant - mais pas rédhibitoire je sais passer outre… Donc pour résumer mon sentiment, La fin des temps est à mon sens un roman... agréable.
Matarene
• Il y a 2 mois
Lire un Murakami, c’est être prêt à plonger dans plein onirisme. Un onirisme où les métaphores fleurissent, où les pensées se tarissent pour laisser place à des images bien plus évocatrices. Evocatrices de possibles, de présent à (re)vivre pour dessiner un nouvel avenir. Avenir fondé sur des questionnements, des considérations diverses qui viennent bousculer de notre quotidien la paresse pour nous amener à voir. Voir ce que peut être notre monde, notre réalité. Réalité que nous pouvons changer simplement par le cours de nos pensées. C’est en écrivant ces lignes que j’ai compris le sens véritable du titre. La Fin des Temps. Ce n’est pas la fin du monde. C’est la fin d’UN monde, de sa temporalité propre et de son fonctionnement figé. Plongée dans ce roman, submergée par les mots, immergée dans la vie d’un double narrateur qui se révèle n’être finalement qu’un seul homme, j’ai découvert un univers foisonnant duquel je me suis sentie libre de tirer moi-même des enseignements. Et n’est-ce-pas là le propre de la littérature ? Laisser le lecteur interpréter les images qu’il reçoit pour en acquérir une forme de sagesse ? Deux univers parallèles. Un « Pays des Merveilles » si proche de notre réalité dans lequel un homme commun se démène pour garder secret l’existence d’un crâne de licorne qu’un vieux chercheur lui a confié et qui semble renfermer un artefact hautement important. Et quel artefact... Des souvenirs. Les crânes sont les gardiens de SOUVENIRS... Une « Fin du monde » où les licornes vivent et périssent quand arrive l’hiver, saison cruelle où s’effacent les souvenirs personnifiés par des Ombres dont on se sépare pour rester dans une ville aux murs infranchissables. Des licornes-gardiennes d’ego ; elles portent en elles tout ce que le cœur recèle de « mauvais » et en sont détruites, laissant s’envoler ces nuisances spirituelles tandis que les ombres disparaissent, désintégrées par le vent de l’hiver et portées au loin par des bourrasques qui ne les rapportent jamais… Cœur, ego. Sentiments, souvenirs. Dans cette cité de « Fin du monde », on abandonne tout ce qui fait notre humanité. Ceux qui n’ont plus d’ombre ne sont plus que des fantômes errants. Sans pensée, sans passé. Sans avenir. L’immortalité ? Peut-être. Le narrateur doit choisir. Périr dans son « Pays des merveilles », s’enfoncer sans cœur ni ego dans sa « Fin du monde ». La fin de SON monde, finalement. La Fin du monde, c’est l’univers qu’il s’est lui-même crée. pour échapper à son quotidien et tenter de réécrire sa vie pour s’offrir un avenir meilleur. En avait-il seulement le droit ? Peut-on réécrire qui on est en effaçant l’immense ardoise sur laquelle s’inscrit, au fil de nos joies, de nos tristesses, de nos peurs, de nos colères, toute l’histoire de notre vie ? Cette question nous est posée. Le narrateur y répond… A sa manière. Le roman foisonne de symboles, de personnages et d'objets allégoriques. En faire la liste serait un plaisir pour moi mais un déplaisir pour vous. Parce que ce serait courir le risque d'en dévoiler trop. Parce que ce serait peut-être imposer mes interprétations personnelles, et que nul n'a le droit de revendiquer le monopole de la compréhension profonde d'une oeuvre définitivement poétique. Surtout concernant un Murakami... Je crois qu'il y a deux catégories de lecteurs concernant cet auteur : ceux qui adhèrent par plaisir et ceux qui aiment se torturer les méninges pour déceler un sens caché derrière chaque image. Parfois, j'aimerais faire partie du premier groupe... Qu'il doit être bon de se délecter sans torture au milieu de cet onirisme...
LivresseDeLire
• Il y a 3 mois
Un roman-monde a l’intrigue assez exceptionnelle ! On y suit deux narrateurs qui évoluent dans deux mondes parallèles, l’un étant assez proche de notre monde actuel avec quelques aspects futuristes, l’autre s’apparentant plutôt à un monde de fantasy. On suit chaque narrateur en alternance, un chapitre pour chacun. Habilement, l’auteur nous place dans l’attente de la réunion de ces mondes et on n’a qu’une envie : voir comment va se réaliser la rencontre. On retrouve dans ce récit tout ce qui fait le génie de Murakami : le mélange des genres, le réalisme magique, une inventivité sans limites, des métaphores un peu absurdes qui me font toujours sourire, une ambiance un peu floue, des réflexions sur la société de consommation, la solitude des individus… J’ai adoré cette lecture! C’est un récit très dense qui demande de la concentration mais qui se lit avec fluidité. Certaines parties m’ont semblé traîner inutilement en longueur et la description des femmes chez Murakami me pose toujours un peu problème mais ce sera là mes seuls bémols.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Romans , Roman Étranger
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- EAN
- 9782264076540
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- Collection ou Série
- Littérature étrangère
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- Format
- Poche
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- Nombre de pages
- 696
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- Dimensions
- 178 x 109 mm
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10,90 € Poche 696 pages