Les Misérables - tome 1 : Le livre de Victor Hugo

Victor Hugo a compris l’art d’être érudit et accessible à la fois. En surface, vous avez une histoire romantique avec le rude Jean Valjean, la tendre Cosette, le sévère Javert et beaucoup de racaille. Il y a bien plus caché en dessous. Il s’agit d’une mise en accusation des maux sociaux, placée dans un contexte historique plus large. Jean Valjean est libéré en 1815, l'année de la Bataille de Waterloo. La Restauration fut une période politique mouvementée avec des affrontements entre républicains et monarchistes. Nous traversons la France depuis la ville cathédrale de Digne-les-Bains au sud jusqu'à Montreuil-sur-Mer au nord, mais le point culminant a lieu à Paris. Le narrateur omniscient présente un groupe hétéroclite de personnages : riches ou pauvres, jeunes ou vieux, avides ou généreux. Il remonte le temps pour esquisser le passé de quelqu'un, en racontant une bataille ou les égouts de Paris. Il dresse un tableau sombre de la pauvreté. Les truffes, les asperges et les petits pois sont cités comme produits de luxe. L’homme est-il fait pour la loi, ou la loi est-elle faite pour l’homme ? Javert est convaincu de la première hypothèse. D’autres croient en la solidarité, même si cela implique de contourner la loi. Jean Valjean est un voleur qui change de vie. [masquer]Thénardier est son contraire : un méchant qui a fait une bonne action[/masquer]. C'est un grand conte riche en idées, en rebondissements et en personnages du peuple.

Incroyable... Ce livre est tout simplement magnifique ! Les personnages, les lieux.. l'ancien paris.. Comme envie d'y être et de vivre avec ces personnages excepté Javert et Thénardier ! Mais Cosette, le petit gavroche... Marius.. sans oublier le merveilleux Jean Valjean ! Honte à moi de ne pas avoir lu ce livre avant !!! D'une simplicité et d'une sensibilité incroyable. A lire !

Je n’ai quasiment jamais fini un Hugo sans pleurer, et Les Misérables n’y font bien sûr pas exception. Ce roman est une œuvre monumentale, une fresque sociale d’une puissance inégalée, portée par une écriture d’une beauté absolue. Chaque ligne vibre d’émotion, chaque scène est habitée par une intensité dramatique qui emporte tout sur son passage. Mais ce qui m’a le plus marqué, c’est cette capacité qu’a Hugo à nous faire vivre la destinée de Jean Valjean avec un tel niveau d’empathie, de stress et d’attachement que l’on ne peut qu’être profondément bouleversé. L’évolution de Jean Valjean est l’une des plus grandes trajectoires de rédemption jamais écrites. [masquer] De bagnard brisé par la misère et l’injustice, il devient un homme marqué par la bonté du bienveillant évêque Myriel. Ce simple geste d’humanité transforme un être enragé en un homme prêt à tout pour racheter son passé. Mais ce chemin est semé d’épreuves, et le duel moral qu’il mène contre Javert, cet implacable représentant de la loi, donne lieu à des moments d’une tension extraordinaire. [/masquer] Les passages les plus déchirants ne manquent pas. [masquer] La mort de Fantine, ce moment terrible où elle croit que son sacrifice pour Cosette a servi à quelque chose, alors qu’elle meurt dans la misère la plus absolue, est d’une cruauté insoutenable. La scène où Jean Valjean vient chercher Cosette chez les Thénardier est un moment d’émotion pure : cette enfant brisée, élevée dans la maltraitance et l’humiliation, trouve enfin une main tendue. [/masquer] Et puis, il y a la barricade, l’insurrection de juin 1832. [masquer] Gavroche, ce gamin des rues aussi insouciant que courageux, trouve une mort héroïque et absurde, sous les balles, en chantant. Et comment ne pas être bouleversé par la fin d’Enjolras et des derniers insurgés, exécutés contre un mur alors qu’ils croyaient en un monde meilleur ? [/masquer] Le passage qui m’a le plus marqué reste la fin du roman. [masquer] Jean Valjean, après avoir tant souffert, tant donné, se retire dans une solitude poignante. Il s’efface, meurt oublié, mais son histoire laisse une trace indélébile. Son dernier souffle, dans cette chambre austère, avec la certitude d’avoir aimé et protégé Cosette, est d’une tristesse absolue. [/masquer] Mais au-delà des tragédies individuelles, Les Misérables est un roman universel. Il parle de justice, de rédemption, de lutte contre l’oppression, de la misère sous toutes ses formes. Hugo nous plonge dans les bas-fonds de Paris, nous fait entendre le bruit des révoltes, nous fait sentir l’injustice qui ronge les âmes et les corps. Il y a des passages d’une poésie sublime, des descriptions qui transcendent la narration, et une émotion brute qui traverse tout le roman. C’est une œuvre qui m’a bouleversé, comme à chaque fois avec Hugo. On referme le livre avec un poids sur le cœur, mais aussi avec une admiration infinie pour ce chef-d’œuvre de la littérature.

"Je vote la fin des afflictions et des chagrins. Il ne faut plus qu'il y ait de tristesse nulle part désormais. Pardieu! je décrète la joie! Le mal n'a pas le droit d'être. Qu'il y ait des hommes malheureux, en vérité, cela est honteux pour l'azur du ciel." Un roman très long que j’ai longtemps appréhendé, à tort. L’action commence après la défaite de Waterloo et la destitution de Napoléon, intéressant car c’est à ce moment que s’arrêtait ma précédente lecture, d’Erckmann Chatrian. Les premiers chapitres nous font la présentation d’un évêque, Monseigneur Bienvenu, qui s’illustre dans sa conduite, et qui sera la rencontre décisive d’un bagnard tout juste libéré, Jean Valjean. Nous suivrons alors Jean Valjean dans ses pérégrinations qui seront un véritable chemin de Croix. Parcours semé d’embûches et qui fera un portrait de la société française du XIXème siècle. Au travers de ses rencontres avec Fantine, Cosette, les Thénardier, Marius ou encore Javert. Nous croiserons beaucoup des "misérables" que la société produit. Bons ou non; justes, injustes ou parfois trop justes. Victor Hugo y fera une critique de la société et de ses travers, les différents types de pouvoirs ont plus exploité la misère qu’ils ne l’ont résolue. Le système est trop répressif, parfois inégalitaire. Certaines conditions ne laissent pas le choix aux citoyens que de s’enfoncer dans leur misère. Il y fera également des remarques pour un embellissement de la société. Un retour à la charité et au souci du prochain, au partage, au désintéressement de certaines actions pour n’y voir qu’un progrès et non un investissement. Et surtout l’éducation gratuite et pour tous, seul moyen pour créer une société plus juste et plus morale, assurant une égalité de chance à chaque humain. Un magnifique roman qui fait portrait de cette France, politiquement instable, qui se cherche, et qui fait se demander si un pays doit se construire sur un régime ou sur des valeurs.