Claude Gueux suivi de 'La Chute' extrait des Misérables : Le livre de Victor Hugo
LES GRANDS TEXTES DU XIXe SIÈCLE
Claude Gueux, dont le seul nom évoque
Les Misérables et annonce avec trente ans d'avance l'immense Jean Valjean, était un pauvre diable, sans doute une crapule. En 1831, condamné pour vol à huit ans de prison, harcelé par son gardien-chef, il assassine celui-ci à coups de hache. On l'a poussé au crime, il le jure. Ses codétenus le soutiennent. Ses juges l'envoient néanmoins à l'échafaud.
De ce sordide fait divers et de ce procès, Hugo va faire le plus violent et le plus passionné des réquisitoires. Contre la peine de mort d'abord, que cet ouvrier, ce damné de la terre ne méritait pas. Contre une société inhumaine ensuite.
@ Disponible chez 12-21
L'ÉDITEUR NUMÉRIQUE
De (auteur) : Victor Hugo
Expérience de lecture
Avis Babelio
germ1tor
• Il y a 1 mois
Après Le dernier jour d’un condamné (1829) mais bien avant Les Misérables (1862), Victor Hugo publie ce court récit, Claude Gueux, en 1834 dans cette voie populaire qui lui est chère. L’histoire s’inspire d’un fait réel et raconte donc le destin de Claude Gueux, un ouvrier pauvre et instruit qui vit à Paris avec sa compagne et leur enfant. Un jour, poussé par la misère, il vole pour nourrir sa famille et est condamné à cinq ans de prison à la maison centrale de Clairvaux. Tout comme le condamné du dernier jour ou Jean Valjean, il a volé simplement du pain. « Je ne sais ce qu’il vola, je ne sais où il vola. Ce que je sais, c’est que de ce vol il résulta trois jours de pain et de feu pour la femme et l’enfant, et cinq ans de prison pour l’homme. » En prison, Claude se distingue par son intelligence et son caractère bienveillant. Il se lie d’amitié avec Albin, un codétenu qui partage ses maigres rations avec lui. Cependant, le directeur de la prison, jaloux de l’influence de Claude sur les autres détenus, décide de séparer les deux hommes en affectant Albin à un autre atelier. Privé de son soutien, Claude sombre dans le désespoir et finit par assassiner le directeur. Jugé pour ce crime, il est condamné à mort et exécuté. Il s’agit d’une œuvre engagée dénonçant l’injustice sociale et la sévérité du système pénal de son époque, où toute la magnificence du verbe de Hugo s’exprime. Tant le portrait qu’il dresse du prisonnier Claude Gueux que celui du directeur des ateliers de la prison de Clairvaux sont à cet égard saisissants. Au delà du cri poussé par Victor Hugo, j’ai vu dans ses lignes la haine, ce sentiment humain dominant qu’engendrent la perte de dignité et la misère sociale. En ironisant sur les débats futiles des parlementaires, Victor Hugo, sans illusion, produit une vibrante conclusion politique qui exhorte ceux-ci à traiter des vraies questions du peuple: la justice et l’éducation. Problèmes qui résonnent encore aujourd’hui, certes dans un contexte social bien différent. Le nom de Claude Gueux n’est pas anodin. Certains à notre époque ont parlé de « Sans dents » ou de « gens qui ne sont rien », formes modernes pour désigner les indigents, du prêt à tweeter marquant plus de mépris que de pitié.
yvarsmelanie
• Il y a 3 mois
[masquer]Une nouvelle véritablement axée sur la vengeance d'une part, ce qui est juste ou non de faire et le "œil pour œil, dent pour dent", et d'autre part la dénonciation d'un parcours de vie forcé par la société qui est rigide et sévère. Hugo dénonce alors l'inaction de la société alors que les pauvres sont forcés de survivre ce qui peut les conduire à la réclusion criminelle. Une fois qu'il est en prison, Claude Gueux n'est plus respecté comme un homme, il a perdu sa légitimité d'être humain et son geôlier se permet des actes de méchanceté gratuite. Il se venge alors et le condamne comme lui aura été condamné pour sa survie, et le sera pour le meurtre de celui-ci. Une part du récit se consacre à l'éducation, qui serait le moyen de dégorger les prisons et donner une chance de survie aux plus pauvres qui n'y ont pas accès. Enfin, la peine de mort est centrale dans le récit : Claude Gueux condamne son geôlier à la mort pour ce qu'il lui a fait. Il sera poursuivi en justice pour cela, alors que quand ce sont les tribunaux qui décident de donner la mort à un homme ils sont immunisés. C'est un acte cruel et de sang froid que quand il est commis par une personne et non la société, c'est une façon de choquer le lecteur et lui faire prendre conscience de la lourdeur des conséquences d'un tel acte banalisé à l'époque de Victor Hugo avec la peine de mort.[/masquer]
JacquelineNicolas
• Il y a 1 an
Cette histoire romancée émane d’un fait divers réel datant de 1832. Malmené par une existence misérable et dans l’impossibilité de subvenir aux besoins de sa famille, Claude Gueux (nom prédestiné, s’il en est) commet un vol. Condamné à cinq ans de prison, il est incarcéré à la Maison centrale de Clairvaux afin d’y purger sa peine. En proie à la jalousie puis à la détestation pour ce voleur dont la droiture d’esprit et l’autorité naturelle le dérangent, son directeur d’atelier prend un malin plaisir à l’humilier et à le maltraiter jusqu’au jour où Claude, de guerre lasse, décide après mûre réflexion de l’assassiner. Son forfait commis, il sera jugé puis condamné à mort et son pourvoi en cassation rejeté. Ce récit très court est bien plus qu’un simple plaidoyer contre la peine capitale, c’est le constat dramatique de la lente destruction d’un être dans l’enfer carcéral. En guise d’épilogue, Victor Hugo se lance dans une longue péroraison, digne d’une éloquence de tribune, destinée à faire prendre conscience aux élus de la République que la prison ne résout rien mais aggrave le cas des personnes en manque de repères et complique leur sociabilisation. Le grand écrivain, sensible à la misère humaine, était déjà visionnaire en son temps et ses idées, qui priorisaient une meilleure éducation pour les enfants et un apprentissage approprié pour les adultes, sont encore d’actualité de nos jours et font toujours débat !
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Classiques et Littérature , Littérature Classique
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- EAN
- 9782266293501
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- Collection ou Série
- Littérature - Classiques
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- Format
- Poche
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- Nombre de pages
- 96
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- Dimensions
- 179 x 110 mm
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1,40 € Poche 96 pages