L'homme qui rit : Le livre de Victor Hugo
Angleterre, fin du XVIIe. Un jeune lord est enlevé par une troupe de brigands et mutilé, la bouche fendue jusqu'aux oreilles. Abandonné durant une nuit d'hiver, l'enfant trouve refuge auprès d'un philosophe ambulant et devient saltimbanque, parcourant les routes et haranguant les foules aux côtés de son nouveau protecteur. C'est le début de quinze années d'errance pour celui qu'on surnommera, en référence à son visage défiguré, " l'Homme qui rit ".
Mais, derrière ce sourire forcé, se cache une âme révoltée par l'arrogance de la noblesse...
De (auteur) : Victor Hugo
Expérience de lecture
Avis Babelio
FredericSTUDZINSKI
• Il y a 1 mois
Première découverte de V. Hugo. Je me suis laissé tenter en version abrégée. Un roman fort, noir, moralisateur pour la bourgeoisie. Hugo attaque le pouvoir et nous fait ressentir le fossé entre les classes sociales. Un récit pur, sauvage ou le lecteur ne sera pas épargné. Ce récit est certainement une belle mise en jambe avant de se lancer dans les œuvres intégrales de l'artiste. A découvrir.
jordiland
• Il y a 2 mois
Selon l’expression des corsaires : « j’ai pris mon pied ! » Je ne sais pas s’il ferait partie des 6 livres pour une île déserte (je n’ai pas encore fait cette liste, estimant n’ayant pas assez lu de livres pour clairement choisir), mais quel "trip" j’ai pris à cette lecture ! —> 150 citations relevées (voire des pages entières) dont une trentaine qui auraient mérité d’être mises en ligne (je me suis limité à 6). Émerveillement à chaque page, feu d’artifice, mes yeux, ma tête et mon coeur en pétillent encore ! Je ne développe pas, le coté clair-obscur, le laid et le sublime, la misère et l’opulence, tout est dans les contrastes, les paradoxes, souvent au travers de belles métaphores, d’envolées de sentiments, de mouvements d’âme, de drames "paroxystiquement" développés, tout ça, tout ça. Il manie le twist à la Dumas, et en même temps, il y a un coté "fatalitas" (cf. Cheri Bibi), telle la devise Eschylienne du Duc de Bedford : « Che sara, sara. » (cf. L’homme qui ne rit pas, mais qui en savait trop du bon vieux Alfie) - désolé, la lecture de ce livre me fait dire des bêtises … - Et pourtant, je peux comprendre que d’autres apprécient moins, ou pas du tout. Victor Hugo a l’art de prendre le temps de mettre en place un personnage ou une situation … ça peut énerver. Si un personnage important s’assoit sur un fauteuil, on saura tout du menuisier qui l’a fait, à quelle époque, qui était sa femme et ce qu’il avait mangé le midi ! … et ça, des fois, sur une bonne dizaine de pages ! C’est très instructif, c’est bien écrit, cela donne l’occasion de regards sur la société, ses travers, ses injustices, le contexte historique, etc. Certains peuvent avoir tendance à actionner l’avance rapide ! Un seul moment où je me suis lassé un peu, c’est le chapitre où il parle de la chambre des pairs et de ses membres. Là, j’avoue que les gens d’un autre siècle et d’un autre pays, simplement connaitre les noms, le rang et le comté, … bon, mais un ou deux chapitres sur une centaine, ça se digère facilement. L’autre point qui peut déstabiliser, c’est cette impression que j’ai eue par moment d’une histoire somme toute enfantine, désuète, un peu naïve (même s’il y a des éléments durs, voire atroces, gores) alors que la longueur, le style, les références et tout le reste du roman demandent un lecteur adulte. Cela m’avait fait la même impression avec Les Misérables. Je ne sais pas si ce que je dis vous parle … Victor Hugo reconnait : « J'ai voulu abuser du roman. J'ai voulu en faire une épopée. J'ai voulu forcer le lecteur à penser à chaque ligne. De là une sorte de colère du public contre moi. » Pas de ma part. Merci Victor !
Pixel_Noctis
• Il y a 2 mois
J'ai mis un certain temps à lire "L'Homme qui Rit". Mais encore une fois, et je n'ai pas énormément lu de Hugo, encore une fois j'ai été ébahi sinon même plus qu'epoustouflé par ce monstre de la littérature française, qui dans cette œuvre nous embarque outre-manche en pleine Angleterre du XVIIIème siècle, mais il a aussi de sérieuses et solides connaissances chez les autres peuples européens. Bref, une fois de plus, Victor Hugo m'a conquis par sa prose où chaque phrase, chaque métaphore et autres comparaisons, pourraient faire l'œuvre d'une citation sur Babelio... en général je m'autorise trois citations par livre mais avec Hugo rien n'est jamais acquis quand il s'agit de récit littéraire si poétiquement bien imbriqué par sa fluidité. J'ai du poster quatre ou cinq citations et encore je me suis retenu. "L'Homme qui Rit" n'est peut-être pas le roman le plus connu et le plus emblématique de Victor Hugo, mais on ne l'on ressort pas indemne. Seul point négatif dans l'édition que je possède est l'introduction du roman écrite par Pierre Albouy... je trouve qu'elle est d'un style un peu pompeux et gâche un peu la lecture du récit en donnant beaucoup trop de détails et de réflexions. Mais rien de bien grave en soi.
germ1tor
• Il y a 2 mois
Écrite à Guernesey en 1869, L’homme qui rit est une œuvre grandiose et baroque par excellence. Dès les premiers chapitres, j’ai été littéralement saisi par la puissance du récit. Victor Hugo y a jeté toute sa fougue, son talent et son ardeur. Il en vient par moments à multiplier les digressions, cependant le plaisir de la langue prédomine et le désir du lecteur d’aller de l’avant dans cette aventure anglaise du XVIIème l’emporte haut la main. Les descriptions frappent l’imagination et font naître des images évocatrices: la scène magnifique de la tempête emportant les Comprachicos (aussi sublime que celle des Travailleurs de la Mer), la vie provocante des riches lords, les représentations foraines et tant d’autres sont des exemples d’incroyables tableaux, d’une force d’écriture inégalable. Avec des substantifs, des adjectifs qui se font écho, les phrases sont rythmées, équilibrées, balancées par des contrastes de toutes sortes: contrastes de lumière, de matériau, d’émotion, de caractère, de sentiment…Cela procure un relief incomparable au récit. Chaque page regorge de formules limpides, souvent caustiques, qui portent à réflexion. Ce roman est un véritable réservoir de citations et reflète en cela toute la verve de Victor Hugo. Il s’est fait plaisir avec L’Homme qui rit; j’ai humblement cette impression. Autre aspect amusant, on apprend beaucoup au travers d’anecdotes historiques, géographiques, linguistiques (j’ai aimé et noté: bowling-green: boulingrin; can-al-pie:canapé) qui expliquent l’interpénétration des cultures anglaise et française. Ce roman est tout à la fois: un drame romantique, un texte politique engagé, une réflexion philosophique. Le drame, c’est celui d’un jeune garçon nommé Gwynplaine enlevé par ordre du Roi afin d’être défiguré par un sourire éternel. Un immense gouffre lui servant de sourire traverse son visage d’une oreille à l’autre. Dans son malheur, il recueille Dea, une petite fille aveugle d’un an. Par la suite, il croise la route de Ursus, misanthrope et philosophe, et de Homo, son loup, qui à leur tour prendront ces deux pauvres enfants sous leurs ailes. À eux quatre, ils forment une troupe de saltimbanques, connus sous le nom Green box, parcourant l’Angleterre miséreuse. Le destin de Gwynplaine bascule le jour où Ursus décide d’amener son clan à Londres pour représenter Chaos vaincu, leur pièce de théâtre. Cependant, la véritable identité de Gwynplaine le rattrape et la mécanique dramatique soigneusement préparée se met en marche. Le cri politique, c’est celui de l’auteur qui dénonce la misère sociale. C’est une charge féroce contre la royauté, le roi, ses seides aristocrates et leurs outrances. C’est un réquisitoire implacable contre l’arbitraire d’un système inique qui asservit les plus pauvres au profit des monarques et pairs d’Angleterre, s’accaparant de droit divin, argent, travail, jusqu’au sang du soldat. A cet égard, la scène du discours improvisé de Gwynplaine à la Chambre des Lords où il défend la cause du peuple devant les Pairs goguenards du Royaume est émouvante, édifiante et terriblement cruelle. L’appel à la philosophie, c’est celui d’Ursus. Compte tenu de l’état politique et social, il faut savoir se contenter de ce qu’on est: « Satisfactions qui doivent suffire à ceux qui n’ont rien ». Le péché d’orgueil de Gwynplaine lui fait déroger deux fois de façon infime (il est tenté un instant par Josiane et ensuite par la fortune et les titres de Lord) au précepte du bon et lucide Ursus. Reste le thème de l’amour transcendé entre la belle Dea et la bête Gwynplaine. «Le crapaud et la taupe, idylle.» Comme le dit Ursus. La belle est aveugle. La bête est défigurée. Deux belles âmes innocentes au destin tragique. Ce sont deux coeurs qui s’aiment soumis à l’arbitraire d’une double justice: celle des Pairs et celle de Dieu. L’Homme qui rit est un monstre mais où se situe la monstruosité? Chez Gwynplaine le défiguré ou la belle Josiane? Dans la générosité du démuni ou la gabegie du nanti? Je suis profondément marqué par cette lecture, subjugué par sa substance. Une lecture où il ne faut pas hésiter à reprendre la réflexion quelques lignes au dessus. Relire n’a rien d’exigeant, c’est même agréable avec ce texte si profond sur la nature humaine, si rempli de sens, d’astuces et de raisonnements critiques. Tout est logique et limpide. Victor Hugo signe là un fabuleux roman.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Classiques et Littérature , Littérature Classique
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- EAN
- 9782266300186
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- Collection ou Série
- Littérature - Classiques
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- Format
- Poche
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- Nombre de pages
- 768
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- Dimensions
- 179 x 109 mm
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4,90 € Poche 768 pages