La Harpiste des Terres rouges : Le livre de Aurélie Wellenstein

Je suis assez surprise de ce que je viens de lire. Très agréablement, je dois dire. Le roman d’Aurélie Wellenstein est un western, dans un monde fantasy, mais un western quand même, et moi je n’en lis pas souvent… Voir jamais, parce que je ne supporte pas la violence des colons. Pour être franche, si ça n’avait pas été de la fantasy, je ne l’aurais pas lu. Donc, ce roman, c’est la conquête de l’Ouest. Pour l’instant encore sauvage, pas encore complètement colonisé, mais les pistoleros y font des raids pour tuer des monstres, parce qu’ils se sont rendu compte que si l’on se greffe un organe d’une créature des terres rouges, on obtient un pouvoir -assez hasardeux, parfois mortel pour son porteur. Et aux confins de ces terres, vit la plus redoutable de toutes les créatures : la Harpiste, qui règne sur Symphonie grâce à sa musique envoutante. De nombreux explorateurs finissent dans son Opéra, complètement ensorcelés, jusqu’à ce que mort s’en suive. C’est ce qui est arrivé au frère d’Abraham. Ce dernier décide de partir à sa recherche, même si cela signifie s’enfoncer dans les terres rouges… On retrouve des incontournables du western : des as de la gâchette, des prostituées, des mustangs, des étendues arides, des saloons, des criminels, de l’esclavage… Bref, jusque-là, on n’est pas tant perdus. L’aspect fantasy du roman sert aussi certainement à dénoncer la violence des colons. Mais Aurélie Wellenstein ajoute à ce petit monde plutôt classique des monstres, des greffes un peu crados, et une méchante à tête de harpe. Et du coup, j’ai été complètement happée par l’histoire. J’en ai oublié que je ne supportais plus de lire la misogynie et le racisme -pour ce roman-là en tout cas ! L’autrice crée une galerie surprenante de personnages, avec des greffes extraordinaires, et surtout d’incroyables histoires liées à leur obtention. Les héros sont laids, à cause de leur greffe ou parce que la vie ne leur a pas fait de cadeau (la vie pour ne pas dire les autres humains). Il apparaît finalement assez vite que les antagonistes ne sont pas forcément ceux auxquels on pense, ou en tout cas que rien n’est si simple… Et qu’Aurélie Wellenstein est diablement douée pour imaginer puis conter la légende de chacun. Quelle authenticité et quelle sensibilité ! Aucun personnage n’est laissé de côté, tous sont fascinants. Et si la première moitié du roman suit un chemin assez courant, la suite a commencé à devenir de plus en plus inattendue… Jusqu’au dénouement, lui aussi imprévisible. J’ai donc été bien promenée par ce livre, et le sentiment d’horreur que j’ai pu avoir dans certains chapitres a été clairement contre-balancé par mon envie de savoir où l’autrice voulait nous emmener. C’est un roman que je conseille fortement, pour les lecteurs de fantasy mais aussi les lecteurs de western, par contre il faut vous accrocher si vous êtes sensibles aux descriptions de violences et aux injustices…

Malheureusement pas la meilleure de mes lectures de cette autrice. Je n'ai pas réussi a m'attacher aux personnages malgré le fait qu'ils soient loin d'être tout blanc ou noir. L'univers est très intéressant malgré tout et bien imaginé. J'ai beaucoup aimé la toile de fond avec la musique, mais il m'a manqué un petit quelque chose.

Un dark western glaçant Aurélie Wellenstein revisite le western et ses codes et nous propose un texte à la fois engagé, immersif et terrifiant. Alors que la magie issue des monstres de la terre rouge devient l’outil indispensable pour survivre dans ce milieu hostile, un groupe de veuves vient d’engager un gang de chasseurs de primes dont le but est de retrouver leurs maris ou leurs corps. Deux hommes, deux femmes, aux passés tragiques, composent cette bande, rejoints par Abraham, jeune bleu qui veut à tout prix retrouver son grand frère Jarod, présumé vivant et détenu par la Harpiste sur le territoire de Symphonie. Cette quête n’a rien d’une sinécure et nous précipite dans un monde dangereux, angoissant et violent. Une traversée placée sous le signe d’une vengeance et de liberté. Peu à peu, la perception de l’environnement se brouille. La réalité disparaît au profil d’un univers où la beauté prend une tout autre définition et remet en cause la souveraineté de l’homme sur la nature. Une guerre portée par la musique qui devient l’instrument de défense ou d’extermination, selon le point de vue. Aurélie Wellenstein joue sur une dualité sournoise entre le bien et le mal. Une ambivalence porteuse qui tout au long du récit provoque sans cesse nos émotions et nous pousse dans nos retranchements. De plus, les personnages sont la pierre angulaire de ce monde sauvage. En effet, l’auteure prend le temps d’inscrire chaque personnage dans la temporalité en peignant leur portrait, leurs blessures et leurs aspirations. Une dark fantasy exigeante sur le fond et la forme qui plaira à un grand nombre d’entre vous. Pour ma part, cette première rencontre me laisse sur un sentiment de perplexité, où mes émotions n’ont trouvé que peu d’écho avec ceux des personnages. Ces derniers étant avant tout motivés par la colère, la haine et la vengeance. Pourtant, l’amour y est omniprésent, mais l’atteindre est un parcours de combattant.

Dernier roman de l'auteure, dévoré avec frénésie: Si l'auteur intègre toujours des épreuves sanglantes et torturées à ses protagonistes, Aurélie Wellenstein vous emporte une fois de plus dans le tourbillon d'un univers riche, fantasmagorique et haletant. Sensible, son roman m'a totalement happée et comme tous les précédents, je sais déjà qu'il me restera en tête pour longtemps !