Camera obscura : Le livre de Gwenaëlle Lenoir

Il exerce le métier de photographe au service funéraire de l'armée, chaque jour des corps arrivent à la morgue, toujours plus nombreux, toujours plus jeunes, toujours plus suppliciés. Que peut-il faire ? Rien, sinon les photographier avec leur nom et faire sortir ses photos — ce qui l'expose bien sûr à la même fin terrible — pour que les familles cessent de chercher les leurs et d'espérer encore, pour exposer au monde la sauvagerie du dictateur syrien. Un roman bouleversant sur le massacre indicible des opposants au régime d'Assad, dont la chute le 8 décembre dernier a plongé nombre de Syriens dans le joie et le bonheur, même s'ils sont inquiets comme beaucoup dans le monde de ce que peuvent faire les nouveaux dirigeants islamistes.

"Ce n'est pas prudent". Cette expression et ses dérivés reviennent sans cesse s'insérer à la fin de phrases du personnage principal du roman, photographe de l'horreur, dans un pays jamais nommé mais qu'on devine être la Syrie. Ce texte est assez court mais très puissant. La journaliste Gwénaelle Lenoir n'a pas juste signé une long dossier documentaire mais nous offre ici un magnifique roman découvert parmi la sélection toujours très riche de l'édition 2025 du Festival du Premier Roman de Laval, en Mayenne.

Camera obscura Gwenaelle Lenoir Gwenaelle Lenoir est journaliste indépendante. Elle a été reporter pour France Télévision. Elle est spécialiste de l'Afrique, du proche et du Moyen Orient. Elle prend la voix dans ce Roman d'un photographe militaire. Il s'agit de celle de "César" exfiltré de Syrie et vivant désormais caché en Europe. C'est donc une histoire vraie. Ce qui est décrit dans ce livre est indicible. Pendant deux ans de 2011 à 2013, ce photographe a mis en image les morts torturés du régime présidentiel et a sorti ces photos car il ne pouvait accepter que les défunts ne soient pas reconnus. Personne ordinaire qui prenait des photos médico-légales de morts violentes, il a vu soudainement le changement et l'origine des cadavres reçus. Bien écrit, fluide, l'auteur nous fait sentir l'horreur, la nécessité de témoigner, la peur. On appréhende combien il est difficile de faire confiance dans un monde délétère. Même parler devant ses propres enfants, cela peut être dangereux. Un livre très dur psychologiquement, mais que l'on ne peut pas lâcher. Un livre nécessaire. Sélection du prix CBPT (Culture et Bibliothèques Pour Tous) #cameraobscura @gwenaellelenoir #syrie #roman #cbpt #bibliothequepourtous #cbptmarne #cbptdelamarne

L‘auteur raconte la vie d‘un photographe de morgue dans un hôpital militaire dans un pays sous dictature. Ceci est base sur une histoire vraie. Le personnage principal de ce roman a été exfiltre de ce pays et vit désormais en Europe sous anonymat. Ce pays ne sera jamais dévoilé dans ce roman. Mais vous le reconnaitrez rapidement grâce aux coutumes et aux différents personnages. Chaque jour, Cesar un nom de code se rend a son travail . Très rapidement il remarque que les corps qu‘il doit photographier sont de plus en plus nombreux et que les motifs de décès sont sans rapport avec l‘age des victimes ni les séquelles laissées sur leur peau . Mais dans ce travail on me pose pas de question et on ne fait aucune remarque. Cesar va décider de prendre chaque corps ainsi que l‘identité en photo , sur une cle usb qui sera bien cache. Sans s‘en rendre compte il va créer une veritable source de renseignement sir les atrocités menées dans ce pays. Mais pour sauver sa peau ainsi que proteger sa femme et ses deux enfants, il devra a un moment fuir ce pays. J‘ai trouve ce roman très agréable a lire car les horreurs commises sont suggérées et tout est dans la douceur de l‘écriture. Le personnage principal malgré sa peur va permettre de laisser une trace des atrocités commises dans ce pays et deviendra ainsi un temoin de l‘histoire Un livre très intéressant a lire