Emma : Le livre de Jane Austen

L'entremetteuse Emma ferait bien de se mêler de ses affaires et d'apprécier ce qui l'entoure plutôt que de vouloir tout régenter ! Voilà comment on pourra résumer avec tendresse ce roman gentillet de Jane Austen. Loin des intrigues abouties et multiples de Pride and Prejudice ou Sense and Sensibility, ce roman est mignon, sans plus. On devine tout de suite qu'il se trame quelque chose entre les personnages et que la pièce de théâtre va se dénouer sous nos yeux. Quelques longueurs dans le fond donc mais aussi dans la forme avec des longues scènes de bal, de pique-nique et de promenade où les éléments dévoilés sont minces et nous laissent un peu sur notre faim. Heureusement nous sommes gâtés par une bien belle histoire d'amour, une déclaration enflammée comme on n'en fait plus, un accent so British qui sauve le tout et puis tout est bien qui finit bien. Un plaisir austenien donc, pas le meilleur mais chouchou quand même !

Emma Woodhouse vient d’une famille privilégiée. Elle est belle et intelligente, et après avoir réussi à provoquer un mariage, elle est convaincue qu’elle maîtrise les relations humaines. Persuadée d’avoir un don, elle se met en tête d’arranger des unions autour d’elle. On suit son évolution au fil du récit. Au début, elle est très sûre d’elle, parfois un peu méprisante, voire agaçante. Mais peu à peu, elle réalise ses erreurs et les malentendus qu’elle a causés. Elle comprend alors que l’amitié et l’amour ne se manipule pas, j’ai même finit par m’attacher au personnage. Jane Austen propose encore une fois un roman plein d’ironie, qui parle des sentiments tout en critiquant les règles strictes de la société de l’époque. Tout ses personnages sont à chaque fois je trouve, très bien construit, chacun avec un caractère bien différent de l’autre et toujours très marqué. Comme pour la première fois, c’est avec un pincement au cœur que je referme le livre et quitte ses personnages.

Contrairement à d'autres romans de Jane Austen, j'ai trouvé que Emma était bien plus facile à suivre et plus intéressant. On apprends à découvrir progressivement les personnages et les liens entre eux, tout en restant dans le cadre connu de l'autrice. Emma est un personnage que j'ai apprécié et qui m'a beaucoup fait pensé à Lizzie dans orgueil et préjugés. Au départ sûre d'elle, elle apprend à voir ses convictions et ses certitudes ébranlées. Bien qu'il m'ait fallu un peu de temps pour retenir la quantité de personnages présents dans le roman, je trouve qu'on apprend facilement à les retenir et à suivre leur histoire. C'était un roman très intéressant

Emma vit avec son père dans un petit village à 16 miles de Londres, autant dire à des heures de route. C’est une jeune fille appréciée de son voisinage qui lui prête toutes les qualités. Pourtant, Emma est victime d’une certaine vanité : elle se pique de découvrir, avant les concernés, quelle femme et quel homme seront suffisamment assortis pour convoler en justes noces. Ce qui finit par des malentendus embarrassants. Les mœurs de ce début de XIXe siècle sont décrites dans tous leurs détails, avec une délicatesse qui cache mal parfois une certaine ironie. C’est délicieux.