Une chambre à soi : Le livre de Virginia Woolf
Bravant les conventions avec une irritation voilée d'ironie, Virginia Woolf rappelle dans ce délicieux pamphlet comment, jusqu'à une époque toute récente, les femmes étaient savamment placées sous la dépendance spirituelle et économique des hommes et, nécessairement, réduites au silence. Il manquait à celles qui étaient douées pour affirmer leur génie de quoi vivre, du temps et une chambre à soi.
" Pourquoi un sexe est-il si prospère et l'autre si pauvre ? Quel est l'effet de la pauvreté sur le roman ? " Virginia Woolf
Traduit de l'anglais
par Clara Malraux
De (auteur) : Virginia Woolf
Traduit par : Clara Malraux
Expérience de lecture
Avis des libraires
Avis Babelio
smeknassi
• Il y a 3 semaines
Une chambre à soi explore l'histoire des femmes dans la littérature à travers une enquête non conventionnelle et très provocante sur les conditions sociales et matérielles nécessaires à l'écriture littéraire. Dans cet essai, Virginia Woolf examine les handicaps culturels, économiques et éducatifs imposés par le système patriarcal, qui empêchent les femmes de réaliser leur potentiel créatif. Elle critique l'exclusion des femmes des possibilités d'éducation ainsi que le canon littéraire dominé par les hommes, soulignant l'importance des voix et des expériences féminines dans la production de la littérature et de la culture. En examinant les carrières et les œuvres d'auteurs féminines comme Aphra Behn, Jane Austen, George Eliot et les sœurs Brontë, Woolf soutient que le système éducatif patriarcal et les pratiques de lecture conditionnent les femmes à lire du point de vue des hommes. C'est un petit livre qui a toutes les chances de vous revitaliser, où l'humour et l'ironie ajoutent à la pertinence du sujet, rendant la lecture délicieuse.
SelenaSwan
• Il y a 4 semaines
Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi on recense si peu de femmes dans la littérature avant le 20e siècle ? C'est justement la question que s'est posée Virginia Woolf dans cet essai audacieux. Avec verve et ironie, l'écrivaine britannique analyse à quel point la position sociale de la femme a influencé leur accès à l'écriture, en particulier à cause de l'absence d'une chambre à soi. En effet, jusqu'à très récemment, et sans doute encore aujourd'hui dans certains foyers, seul l'homme disposait d'un bureau. Un lieu fermé, isolé, dans lequel travailler loin du remue-ménage de la maisonnée. Les femmes étaient de leur côté constamment interrompues par des tâches récurrentes (cuisine, ménage, garde des enfants) et n'avaient pas le loisir de se poser pour écrire. Réduites au silence, bâillonnées par la société qui considérait que de toute façon, la littérature féminine ne méritait aucun regard sérieux, les femmes se sont heurtées à de nombreux obstacles aussi bien sociaux que matériaux et financiers. Ce livre court mais très riche, aborde de nombreux exemples analysant à quel point il a été difficile pour les écrivaines d'affirmer leur légitimité, allant même jusqu'à signer sous des pseudonymes masculins comme le fit George Sand. Une lecture nécessaire, qui résonne toujours autant aujourd'hui.
Rachel2112
• Il y a 4 semaines
Il faut se visualiser Virginia Woolf psalmodier cette conférence à Cambridge en 1928, elle, cette pure autodidacte n'ayant pas de diplômes, à ce rassemblement d'étudiantes. A-t-elle les entrailles en pagaille, les paumes moites ? Un syndrome de l'imposteur qui lui colle à l'épiderme tel un énième vêtement face à cette assemblée de futures diplômées ? Se doutait-elle qu'un siècle plus tard son ouvrage traverserait le corridor du temps et serait l'essai le plus feuilleté du mouvement féministe ? Il faut restaurer l'atmosphère de l'époque lorsque ce colloque sur les femmes et la littérature verra l'aube : les suffragettes, après une bataille de longue haleine, viennent tout juste d'obtenir le droit de vote, et elles ont enfin l'opportunité d'occuper des fonctions qui étaient jusqu'à présent hors de portée pour elles. Mais les disparités politiques et économiques continuent regrettablement à perdurer. C'est au cours d'une promenade que la réflexion de Woolf va se tisser, s'étendre telle une vaste toile d'araignée afin de capturer les écueils que les femmes auront connus face à leurs trajectoires artistiques au cours des siècles. Et Woolf va soulever une abondance de questions judicieuses lors de cette flânerie. Pour quelle raison les romanciers mettaient-ils en scène des héroïnes fortes ne manquant pas de tempérament alors que la réalité était tout autre ? Pourquoi les plus grandes œuvres littéraires n'étaient-elles seulement écrites que par des hommes ? Était-ce dû à une défaillance chez les femmes, un manque de fibre artistique ? Que nenni. Ce qui manquait aux femmes pour composer, ce n'était point le djinn créateur. C'était du temps, une sphère à soi et de l'oseille. Pendant que les plus prépondérants écrivains pouvaient écrire tout leur soul, s'abreuvant à la fontaine de la littérature, elles étaient cantonnées aux tâches ménagères et à l'instruction des enfants, évincées des milieux littéraires. Pour appuyer ses propos, elle prend pour illustration de nombreuses écrivaines telles que Jane Austen, qui rédigeait son roman Orgueil et préjugés dans ce salon accessible à tous, contrainte de dissimuler ses écrits à chaque fois que quelqu'un envahissait la pièce. Cela suscite une autre question intéressante : est-ce que son œuvre cultissime n'aurait pas été différente si elle avait pu écrire sans entrave et sans crainte de se faire attraper ? Mais le passage que je trouve le plus significatif est celui où elle imagine la sœur factice de Shakespeare. Elle aussi veut résider dans les mots et les lettres. Mais les conventions de l'époque désirent qu'elle se marie et réclament qu'elle demeure à sa place. Empêchée et bridée dans sa création, c'est une poétesse qui s'éteint et un plausible chef-d'œuvre qui ne verra jamais le soleil des rayonnages. Lorsque j'ai refermé ce livre pour le ranger dans ma bibliothèque, j'ai particulièrement songé à ces spectres de femmes et d'hommes au cours de l'histoire qui ont dit non aux conventions de leurs époques, qui sont sortis des rangs, qui ont décidé de ne pas être des moutons de Panurge et de suivre le troupeau, afin de nous assurer des pâturages de liberté et d'espaces.
Wampiir
• Il y a 2 mois
Il s'agit du premier livre de Virginia Woolf que je lis. Je dois bien avouer que je l'ai dévoré. C'est un livre, malheureusement, toujours d'actualité dans le monde. La place de la femme, son existence et sa valeur dans nos sociétés, tout ceci est encore remis en cause. Les exemples sont pertinents et nous permettent de mieux découvrir la vie et la perception des femmes à travers certaines époques. C'est un livre qu'on devrait faire lire au collège ou lycée, à la fois pour la manière dont il est écrit, mais aussi pour son sujet. Le livre se lit sans grande difficulté, il est accessible et très intéressant.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Classiques et Littérature , Littérature Classique
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- EAN
- 9782264033604
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- Collection ou Série
- Littérature étrangère
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- Format
- Poche
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- Nombre de pages
- 176
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- Dimensions
- 179 x 110 mm
Nous sommes ravis de vous accueillir dans notre univers où les mots s'animent et où les histoires prennent vie. Que vous soyez à la recherche d'un roman poignant, d'une intrigue palpitante ou d'un voyage littéraire inoubliable, vous trouverez ici une vaste sélection de livres qui combleront toutes vos envies de lecture.
6,70 € Poche 176 pages