Chiens des Ozarks : Le livre de Eli Cranor

Ce « Chiens des Ozarks » propulse le lecteur au coeur de cette bonne vieille Amérique profonde qui a voté Trump. Un bled perdu de l'Arkansas où règnent chômage, pauvreté et trafics en tous genres, mais où l'ambiance se veut pourtant festive car c'est aujourd'hui qu'a lieu l'élection de la reine du collège de Taggart, lors de la mi-temps de la rencontre de football collégial américain… Welcome in the Great America ! Parmi les favorites pour ce titre tellement convoité de reine du «Homecoming», il y a Joanna, alias Jo, la petite-fille de Jeremiah Fitzjurl, un vétéran du Vietnam qui règne sur le cimetière automobile de la ville et qui a troqué son addiction à l'alcool contre un amour inconditionnel envers sa petite-fille le jour où son père s'est retrouvé emprisonné à perpétuité pour meurtre. Bref, il ne vaut mieux pas toucher à la petite ! Au fil des pages, Eli Cranor lève progressivement le voile sur le terrible drame qui s'est déroulé à Taggart il y a près d'une vingtaine d'années et qui est à l'origine de la haine qui oppose la famille de Jeremiah au clan des Ledford, des suprémacistes blancs renommés en tant que dealers de meth et adeptes du Ku Klux Klan. le lecteur découvre donc progressivement la rivalité entre ces deux familles, ainsi que les secrets enfouis de cette ville fantôme sur le déclin, le tout arrosé d'un cocktail particulièrement explosif mêlant drogue, alcool, armes à feu, haine et racisme. Bref, une histoire de vengeance particulièrement sombre et peu reluisante, portée par des personnages déchirés par un drame commun et baignant dans une misère collective. Pourtant, au beau milieu de toute cette noirceur, il y a heureusement cette relation tellement touchante entre un grand-père et sa petite-fille qui vient nous apporter un brin de lumière…

Un nouvel auteur de roman noir.. c’est toujours bon à prendre et surtout à lire #x1f61c. Nous voici parachutés par l’Amérique profonde, un patelin au fin fond de l’Arkansas, dans les monts Ozarks. Loin d’être une jolie station balnéaire où tout le monde cohabite dans la joie et la bonne humeur. Ici ne règnent que violence racisme et pauvreté, le chômage y est présent et peu de perspective d’avoir une vie paisible pleine de bienveillance et de bonheur. Le personnage central de l’histoire est Jeremiah, un vétéran du Vietnam qui tient une casse et qui doit élever sa petite fille Joanna tout seul dans ce monde hostile. Surtout que Joanna grandit et que pas mal de bons vieux goujats du patelin la « reluquent » et Papi n’aime pas ça du tout, surtout qu’un soir elle ne va pas rentrer. le grand père voit rouge. Dans ce livre, il y a tous les ingrédients qui font de celui ci un vrai livre addictifs avec des personnages certainement plus vrais que nature. Le duo du grand père et de la gamine est très attachant. Un livre que j’ai lu avec beaucoup de plaisir, il est dense et court, pas de fioriture dans l’écriture. Une très belle découverte #x1f44d

« Il s'inscrit dans la lignée de Cosby et de Joy. » ! Rien que ça ! Et une chronique qui m’a transportée de Belette du blog « The Cannibal Lecteur », (merci à toi !), il ne m’en fallait pas plus pour partir dans les Ozarks, un coin paumé de l'Arkansas. Et je n’ai pas été déçue du voyage ! Un gros coup de cœur, encore, que j’ai pris en plein cœur ! C’est une histoire pétrie là encore d’humanité, d’émotions à fleur de peau et de personnages cassés par la vie, la haine, la bêtise, mais aussi l’amour. Jack, le fils unique de Jeremiah, est au pénitencier de Cummins pour le restant de ses jours. Il y a dix-huit ans il a tué dans le dos un des frères Ledford, venu voler dans la casse de son père. Il n’a tué que Rudnick laissant filer l’autre fils, Evail. Jack laisse derrière lui une petite fille, un bébé, Joanna (Jo), seule, sa mère une junkie partie on ne sait où. Cette dure réalité a tué la femme de Jeremiah qui a donc dû élevé seul sa petite-fille. A la casse, à l’abri du monde extérieur, forcément mauvais pour elle. Les non-dits, les ragots ont la vie et la dent dures à Taggard. Jo est maintenant une jeune fille de dix-huit ans, au caractère fort. Elle semble avoir surmonté tous les traumatismes de ce début de vie difficile et adore son grand-père. C’est réciproque. Mais les ennuis commencent quand à la suite de la fête qui clôture sa scolarité avant son entrée à l’université, le Homecoming, elle demande à son grand-père d’aller au bal avec son petit ami, Colt. Jeremiah finit par accepter, difficilement, mais accepte. (Papy poule !). C’est alors que la haine, la rancœur et la violence vont se réveiller et déferler sur leurs vies. Hors de question que je vous en dise plus car ce serait vous gâcher le plaisir du suspense, car oui « Chiens des Ozarks » est haletant et vous tiendra en haleine jusqu’au bout. J’ai souffert avec Jo et Jeremiah, j’ai découvert avec effroi cette famille haineuse et malfaisante des Ledford, suprémacistes blancs et vendeurs de meth (drogue : méthamphétamine) et j’en passe, et j’ai été stupéfaite par les rebondissements et la fin incroyable. Des intrigues comme ça j’en redemande ! Ce roman nous raconte des histoires de familles, compliquées comme toutes les histoires de familles, gangrénées par des secrets qui distillent leurs venins. Ce roman, c’est aussi une galerie de beaux personnages, hauts en couleurs, complexes, pour certains attachants, en particulier Jeremiah. Vraiment un très bon thriller sur l’Amérique profonde. Gros coup de cœur que je vous conseille vivement.

Bon roman qui n'est pas sans rappeler ceux de David Joy (chez Sonatine) ou Kimi Cunningham Grant (chez Bûchet-Chastel). C'est un page-turner, condensé de grands espaces et de vies brisées par divers trafics et travers. Le récit est porté par ses personnages, chacun d'eux traçant sa route jusqu'à venir (à nouveau) heurter d'autres destins. Je nuancerai en ajoutant que la comparaison avec S.A. Cosby est exagérée car les romans de ce dernier sont un cran au dessus, tant dans le réalisme que dans la puissance dramatique. Cela n'enlève rien au plaisir de lecture offert par Chiens des Ozarks, captivant de la première à la dernière ligne : à lire !