Écrits sur le cinéma : Le livre de Pauline Kael
Pauline Kael (1919-2001) est certainement la critique de cinéma la plus célèbre et la plus controversée des États-Unis. Pendant près de quatre décennies, principalement dans les pages du
New Yorker, elle a fait – et défait – les réputations de bon nombre de metteurs en scène et acteurs. Elle fut en particulier l'un des principaux artisans à la fin des années 1960 de la promotion d'un certain cinéma européen (celui de Jean-Luc Godard, de Bernardo Bertolucci...) puis de l'émergence des cinéastes du Nouvel Hollywood (de Francis Ford Coppola à Robert Altman en passant par Martin Scorsese). Ses critiques virulentes du système des studios, de ses travers mercantiles, et ses descentes en flammes de certains réalisateurs (comme Stanley Kubrick, Clint Eastwood ou encore Federico Fellini) sont restées célèbres dans le monde entier.
D'une plume jamais tiède, Pauline Kael porte aux nues, dénonce, égratigne, assassine, se passionne, toujours avec une insolence réjouissante, un enthousiasme communicatif et, plus que tout, un amour inconditionnel du cinéma.
" Pauline Kael converse avec toute une nation, imprimant au plaisir ou à la colère ressentis dans une salle une syntaxe, un souffle qui embrassent la vie du pays, l'esprit du temps. "
Les Cahiers du cinéma
" Pas une seconde de relâchement, pas le moindre sens en veille, mais des emballements et des désamours à la hauteur de son esprit critique tourbillonnant. "
Télérama
" Le regard que porte Pauline Kael sur le cinéma est gourmand, exigeant, empreint d'une morale de spectatrice plutôt que de principes intellectuels... Réjouissant. "
Le Nouvel Obs
" Clint Eastwood doit encore en faire des cauchemars. "
Les Inrocks
De (auteur) : Pauline Kael
Traduit par : Aurélia Lenoir, Philippe Aronson, Fabrice Pointeau, Julie Sibony
Révisé par : Henri Marcel
Expérience de lecture
Avis des libraires
Avis Babelio
thomassandorf
• Il y a 1 mois
Pauline Kael (1919-2001) fut sans doute la critique américaine de cinéma la plus redoutée du XXème siècle. L’éditeur Sonatine a eu la judicieuse idée de publier un grand nombre de ses articles, où elle analyse avec passion et férocité des films aussi variés que Le Genou de Claire, Le Parrain, Les Valseuses ou Les Dents de la Mer. Dotée d’une pensée acérée et d’un humour caustique, Kael dissèque les œuvres de son époque avec une rigueur sans concession. Elle décortique les intentions des réalisateurs, n’hésitant pas à aller au-delà de ce qu’ils avaient consciemment envisagé. Admiratrice de cinéastes tels que Jean-Luc Godard, François Truffaut, Claude Chabrol, Arthur Penn, Martin Scorsese, Sam Peckinpah et Steven Spielberg, elle savait se montrer dithyrambique lorsque le style, le jeu et l’histoire parvenaient à la captiver. Mais gare au moindre faux pas : Kael ne pardonnait rien. Pour elle, la médiocrité était impardonnable. Certaines figures du cinéma étaient définitivement dans son collimateur. Stanley Kubrick ? Elle qualifie les éléments de 2001: l’Odyssée de l’espace de « trucs débiles. » Clint Eastwood ? « Ce n’est pas un acteur, aussi peut-on difficilement le trouver mauvais. » Et David Lean ? « Il a tendance à faire des films qui s’effondrent en chemin, » écrit-elle, avant de descendre La Fille de Ryan comme « une romance à deux sous dans un film cher. » Pourtant, même dans un film médiocre, elle trouvait « toujours des petites choses à glaner. » (Peut-on en dire autant de la littérature ? Voilà un autre débat.) Pauline Kael n’avait rien d’une critique tiède. Ses coups de gueule, servis par une plume tranchante et un humour mordant, faisaient souvent autant de mal à ses cibles qu’ils faisaient rire ses lecteurs.Témoignant d’une pensée profonde et d’un humour vache, elle dissèque les films de son époque avec une rigueur impitoyable. Elle décrypte les intentions des réalisateurs allant peut-être au-delà de leur propre approche consciente. Fan de Godard, Truffaut, Chabrol, Arthur Penn, Martin Scorcese, Peckinpah, Spielberg, elle sait être dithyrambique si elle est embarquée par le style, le jeu et l’histoire. Malheur à eux au moindre pas de côté. Elle n’aura aucune pitié. La médiocrité est impardonnable. Et puis il y a les définitivement perdus comme Kubrick (avec « tous ces trucs débiles » dans 2001) ou Eastwood (« ce n’est pas un acteur, aussi peut-on difficilement le trouver mauvais »). Ou encore David Lean qui « a tendance à faire des films qui s’effondrent en chemin » et dont la Fille de Ryan « est un film cher, mais c’est une romance à deux sous »… Seule consolation : « il y a toujours des petites choses à glaner dans un film médiocre. » (peut-on en dire autant de la littérature ? je ne me lancerais pas dans ce débat). Vous voyez, Pauline n’a pas du brouillard dans la tête et sait lâcher ses coups. Ces articles regorgent de perles qui peuvent faire mal à ses cibles autant qu’elles font rire ses lecteurs. Pourquoi cette intensité dans ses textes ? Tout simplement parce que, pour Kael, le cinéma est un art. Et l’art, selon elle, ne saurait s’accommoder des rouages bien huilés des studios. Lorsqu’elle évoque un film de guerre comme Tora! Tora! Tora!, elle se demande si ce film pourrait enfin faire sombrer la Twentieth Century Fox, « pourtant maintes fois bombardée. » Pour Kael, le cinéma est un art parce qu’il parle de la vie. Il doit donc être essentiel, authentique, loin de toute superficialité. Elle observait l’évolution du cinéma avec lucidité : un public dont les attentes changeaient, des studios obsédés par le profit, et une montée de la violence dénuée de morale ou d’émotions. Elle dénonçait une « guerre naturelle » entre l’argent et l’art. Et bien sûr, l’industrie du cinéma, coûteuse par essence, compliquait encore cette tension. Elitiste, engagée, éclectique, plume acerbe, têtue comme un âne, oeil de lynx, elle polarise, elle radicalise, elle effraye. Avec Pauline Kael, le cinéma, ce n’est pas pour les tièdes ; loin d’être un simple divertissement c’est une bataille culturelle. Ce recueil, qui semble être la réédition des deux publications de 2010 par Sonatine (Chroniques Américaines et Chroniques Européennes), souffre néanmoins de l’absence d’une introduction qui aurait permis de contextualiser ses écrits pour le lecteur d’aujourd’hui. Certains articles peuvent sembler d’intérêt inégal, en raison de l’obsolescence des films évoqués, mais cela reste secondaire. L’essentiel est d’avoir accès, en français, à ces textes féroces et brillants. Thomas Sandorf Merci à #NetGalleyFrance ! et Sonatine pour cette lecture de #Ecritssurlecinéma .
krisk
• Il y a 2 mois
Alors pour ceux qui ne connaissent pas Pauline Kael, comme moi d’ailleurs avant d’avoir eu ce livre entre les mains. Pauline Kael est, LA critique de cinéma la plus connue aux États-Unis, elle a écrit notamment pour le prestigieux magazine The New Yorker. Des critiques plutôt virulentes, qui pouvaient défaire ou au contraire refaire la réputation de certaines personnes du métier du cinéma ! Alors oui, quand j’ai ouvert ce livre et que j’ai commencé à lire ces critiques, j’ai directement compris ce qu’il en était ! Et voici quelques exemples de ce qu’elle a écrit: * ‘Clint Eastwood n’est pas antipathique ; ce n’est pas un acteur, aussi peut-on difficilement le trouver mauvais.’ * ‘Se demander pourquoi les gens réagissent avec tant d’animosité face aux meilleurs films, et pourquoi ils ressentent aussi peu d’émotions négatives face aux œuvres médiocres, cela sous-entend qu’ils ont si peu l’habitude de rencontrer l’art au cinéma qu’ils lui résistent.’ Le ton est donné, mais quelle plume ! Celle-ci est piquante, grinçante, pointillée, véridique, provocante, mais d’une justesse ! Pas étonnant qu’elle avait la réputation d’être redoutable ! Pauline Kael était soit détestée, soit adorée ! Moi, même si je n’ai pas vu certains de ces films critiqués et que je ne suis peut-être pas d’accord avec tout, j’adore ! Elle avait cette analyse du film comme personne d’autre ! Elle fait partie de ces gens qui nous transmettent leur passion/amour pour le cinéma à travers leurs écrits/critiques. Il est rare de nos jours de pouvoir encore lire des textes sans filtres, et qui peuvent encore exprimer certaines vérités même si celles-ci ne sont pas toujours agréables à lire (enfin surtout pour celui qui se fait critiquer) mais voilà Pauline Kael fait partie de cette génération qui s’est octroyée ce droit et moi j’adore ça ! Les amoureux du cinéma, n’hésitez pas, Pauline Kael est clairement une femme qui a marqué les esprits par ses écrits ! Finalement, elle aurait été capable de faire aimer le cinéma à n’importe qui !
Lazare78
• Il y a 2 mois
Je ne connaissais pas la journaliste américaine Pauline Kael dont voici un recueil de chroniques sur le cinéma écrites entre 1962 et 1985. Les plus grands films et réalisateurs de l’époque passent sous le feu parfois acide des jugements de l’autrice. Stanley Kubrick ou Clint Eastwood en prennent pour leur grade et c’est assez réjouissant, même si on ne partage pas forcément l’avis de Pauline Kael. Le cinéma français n’est pas en reste et on constate l’influence de nos grands réalisateurs aux États-Unis. Ces chroniques sont à picorer. On peut aussi lire la chronique ad hoc avant ou après le visionnage du film. Bref, c’est un panorama certes partial, mais plutôt complet du cinéma des années 60, 70 et début 80 qui pâlira sans doute aux cinéphiles et aux curieux. Une idée de cadeau pour les amateurs Je remercie vivement les éditions Sonatine et NetGalley pour leur confiance.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Classiques et Littérature , Essais
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- EAN
- 9782383991403
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- Collection ou Série
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- Format
- Grand format
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- Nombre de pages
- 1008
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- Dimensions
- 222 x 143 mm
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32,00 € Grand format 1008 pages