Toutes les nuances de la nuit : Le livre de Chris Whitaker

Toutes les nuances de la nuit c’est la compilation de toutes les nuances de l’humain, du bien et du mal qui habitent l’homme. C’est l’histoire de Patch et de Saint vivant une vie bousculée et chahutée par les railleries des uns et des autres, à Monta Clara, une communauté des Ozarks. Patch a un œil en moins et porte un cache-œil comme un pirate. Saint c’est son amie, pour la vie. Puis Patch disparaît. Une enquête est menée et sert de fil conducteur au roman pour permettre aux protagonistes de rencontrer des personnes habitées par le mal, des hommes et des femmes à la recherche du bien à leur manière. Sur trois décennies nous suivons les montagnes russes de Saint, de Patch et des autres habitants de Monta Clara. La quête de la vérité accompagne l’enquête principale, la vérité en guise de triomphe et d’espoir qu’elle soit bonne à recevoir ou non. Il est aussi question ici de l’amour sous toutes ses formes, mettant certains personnages dans des détresses folles mais puissantes, vectrices d’émotions fortes. J’ai éprouvé un profond plaisir à suivre les personnages sur trois décennies, les voyant passer de l’adolescence à l’âge adulte avec parfois perte et fracas, les voir se diriger vers un âge fatidique, accepter le deuil et l’espoir. On parcourt leur cheminement personnel et leur quête identitaire avec passion, à leurs côtés. Qu’il a été difficile de les quitter. Toutes les nuances de la nuit de Chris Whitaker est un tout, un mélange de genre littéraire, une écriture hypnotique aux chapitres effrénés. Tout cela se joue dans une nature omniprésente et poétique. Un tout, un ensemble, un livre grand.

Un roman d'une beauté époustouflante ! J'ai rarement lu une histoire qui m'a autant passionnée, fait vibrer et tenue en haleine. Elle m'a appris que toute quête est légitime et qu'il ne faut jamais abandonner car il existe de la bonté dans ce monde violent et cruel. Et le titre est magnifique car il résume à lui seul le livre. Lisez-le mais prenez votre temps, savourez-le...

Merci aux éditions Sonatine et à Netgalley pour leur confiance. Ce livre est-il un coup de coeur ? Oui. Et tant pis si d’autres ont une autre opinion que moi sur ce livre. Ce que je sais, c’est que dès que j’ai lu les premières pages de ce pavé (816 pages), j’ai été fortement attirée par l’histoire qui m’était raconté, j’avais envie de poursuivre ma route avec Saint, cette adolescente hors-norme qui refuse de se laisser abattre, qui refuse de baisser les bras, qui veut, absolument, retrouver Patch, son ami, qui a été kidnappé en lieu et place de la fille d’un des notables de la ville. On le sait, dès la lecture du quatrième de couverture : Patch sera retrouvé vivant. Ce que l’on ne nous dit pas, c’est dans quel état physique, psychique, moral, il sera retrouvé. Le récit se poursuit au moment où bien d’autres récits s’arrêtent. Il se construit, en un vaste souffle épique, au cours des trente années à venir pendant lesquelles le lecteur découvrira ce que deviennent les protagonistes de cette histoire et aussi saura tout ce qui s’est réellement passé pendant la séquestration de Patch. Il verra aussi ce que cachait la jolie ville de Monta Clare, et c’est là qu’il est difficile de ne pas spoiler, parce que l’oeuvre est tellement riche, tellement forte, tellement puissante que trop en dire serait trahir. Je pense simplement dire que j’ai aimé le temps que j’ai passé avec Saint, qui reste mon personnage préféré. La vie l’a forcé à mûrir très vite, à se questionner aussi, sur des sujets auxquels les adolescentes ne pensent pas forcément. Elle a fait des choix de vie que certains jugeront discutables – ils en découvriront pourtant les raisons à la fin du roman. Elle a eu la chance d’avoir une grand mère hors norme, une grand mère qui certes, subissait les insultes de certains – les gens qui assument leur forte personnalité dérangent – mais savait très bien faire ce qu’elle avait à faire. Les chiens ne font pas des chats. Je parle de Saint, je parle de Norma, sa grand-mère, mais je devrais parler aussi de ceux qui prennent soin des autres sans avoir l’air de prendre soin des autres, de cette région où l’alcoolisme fait des ravages, où les hommes peuvent partir très vite et laisser femmes et enfants en plan, communauté qui semble parfois à l’écart de l’évolution de la société. Et Saint de constater, alors que trente ans ont passé, les mentalités n’ont pas réellement évolué.

Bonjour les bibliophiles :) Aujourd'hui, je vous parle de ce livre et quel livre !!! Monta Clare, 1975. Un petit garçon disparaît. Son amie refuse d’accepter l’inacceptable. Et des années plus tard, l’ombre de cette nuit plane encore… Il y a des livres qui se lisent, et il y a des livres qui se vivent. Celui-ci fait partie de la seconde catégorie. Dès les premières pages, je suis emmenée dans cette atmosphère moite du Missouri, où l’innocence s’évapore aussi vite qu’un orage d’été. j'ai senti que cette histoire ne serait pas simplement une succession de mots, mais une plongée dans les abysses de l'âme humaine. Une plongée vertigineuse… Les personnages, d'une humanité criante, m'ont semblé plus réels que bien des visages croisés dans la vie. Chaque page tournée était un pas de plus dans leur univers, un univers où la lumière côtoie l'ombre, où la beauté naît souvent de la douleur. Ce récit m'a bouleversée, secouée. Il a touché des cordes sensibles. Il m'a rappelé la fragilité de la vie, la force de l'amour, et la résilience de l'esprit humain. Il m'a fait sourire, pleurer, réfléchir. Aujourd'hui, bien après avoir terminé la dernière page, je porte encore cette histoire en moi. Je ne peux que vous le conseiller