Les Rougon-Macquart - tome 1 - NE : Le livre de Émile Zola
Différence entre Balzac et moi.
Balzac dit que l'idée de sa Comédie humaine lui est venue d'une comparaison entre l'humanité et l'animalité. Un type unique transformé par les milieux : comme il y a des lions, des chiens, des loups, il y a des artistes, des administrateurs, des avocats, etc. Mais Balzac fait remarquer que sa zoologie humaine devait être plus compliquée, devait avoir une triple forme : les hommes, les femmes et les choses. L'idée de réunir tous ses romans par la réapparition des personnages lui vint. [...] La Comédie humaine devait contenir deux ou trois mille figures.
Mon oeuvre sera moins sociale que scientifique. Balzac à l'aide de 3 000 figures veut faire l'histoire des moeurs ; il base cette histoire sur la religion et la royauté. [...]
Mon oeuvre à moi sera tout autre chose. Le cadre en sera plus restreint. Je ne veux pas peindre la société contemporaine, mais une seule famille, en montrant le jeu de la race modifiée par les milieux. Si j'accepte un cadre historique, c'est uniquement pour avoir un milieu qui réagisse ; de même le métier, le lieu de résidence sont des milieux. Ma grande affaire est d'être purement naturaliste, purement physiologiste. [...]
Balzac dit qu'il veut peindre les hommes, les femmes et les choses. Moi, des hommes et des femmes, je ne fais qu'un, en admettant cependant les différences de nature, et je soumets les hommes et les femmes aux choses.
Émile Zola.
Ce premier volume contient : La Fortune des Rougons – La Curée – Le Ventre de Paris – La Conquête de Plassans.
De (auteur) : Émile Zola
Sélection de : Colette Becker
Expérience de lecture
Avis Babelio
annesocamarty
• Il y a 1 semaine
Me voilà lancée dans une des sagas littéraires françaises les plus connues ! Jusqu'à maintenant, je n'avais lu que quelques tomes parmi les plus célèbres mais j'étais curieuse de découvrir les origines de cette famille... Et quel début ! En premier plan, se trouve Pierre Rougon et sa femme Félicité. Remplis d'ambitions et de désir de fortune, ils sont prêts à tous les coups bas et toutes les perfidies pour y parvenir, quitte à mentir, à retourner leurs vestes ou encore utiliser les autres. En deuxième plan, c'est au tour du demi-frère, Antoine Macquart, de continuer à plonger la famille dans le vice. Fainéant invétéré, il est également prêt à tout, mis à part travailler, pour avoir sa part de fortune, même à se faire entretenir, lui et son penchant pour l'alcool, par sa femme et ses enfants. Enfin, au troisième plan, Miette et Silvère, deux adolescents animés par la passion de la République, de la liberté et de l'humain. Cependant, leur candeur et leur optimisme ne leur seront malheureusement d'aucun secours dans cette ville corrompue de Plassans. Vous l'aurez compris, les protagonistes de ce roman ne sont, pour la majorité, que peu attachants. Malgré tout, la force d'écriture de Zola, ses descriptions, ses critiques (qu'elles soient politiques ou familiales), sa maîtrise des mots et de leur pouvoir, en font un livre vraiment puissant. L'auteur joue avec nos nerfs et nos émotions pour notre plus grand plaisir.
cloclodefoucart
• Il y a 1 semaine
La Fortune des Rougon constitue une entrée en matière puissante pour la saga des Rougon-Macquart. Zola y explore avec finesse les ambitions d’une famille prête à tout pour accéder au pouvoir, sur fond de bouleversements politiques. Ce qui m’a marqué, c’est la manière dont il entremêle l’intime et l’historique, révélant comment les désirs personnels s’inscrivent dans une logique sociale plus large. Même si le rythme peut parfois sembler lent, la tension sous-jacente et la lucidité du regard de Zola rendent le récit captivant. Ce roman pose des bases solides pour une œuvre ambitieuse, à la fois critique et profondément humaine, qui emprunte même un peu à Victor Hugo, et à son côté plus épique... Faussement naturalisme, ce livre est avant tout romantique, poétique.
bomel
• Il y a 4 semaines
Avec La Fortune des Rougon, Émile Zola entame brillamment la vaste fresque des Rougon-Macquart et dresse les premiers fondements de son projet naturaliste. Dans ce premier tome, rien n’est laissé au hasard : l’histoire familiale se mêle à l’Histoire officielle, celle du Second Empire, et l’on saisit déjà l’ampleur du propos. On découvre une Provence aux apparences tranquilles, dont les rues tortueuses et les places publiques deviennent le théâtre de luttes de pouvoir acharnées. Les intrigues s’entremêlent de façon subtile, témoignent d’une mécanique implacable, et chaque personnage – Pierre, Félicité ou encore Antoine Macquart– y joue un rôle déterminant. Bien que l’époque ait changé, Zola reste frappant de modernité. Il jette un regard presque sociologique sur les relations humaines et sur la société de son temps : la politique est vécue comme un enjeu d’ambitions personnelles, l’argent apparaît comme la principale source de convoitise, et la soif de reconnaissance sociale agit telle une force motrice pour la plupart des protagonistes. Très moderne, on vous dit. La cruauté, qu’elle se traduise par la violence sourde au sein de la famille ou par l’opprobre jetée sur les plus faibles, démontre également la lucidité de Zola. Son déterminisme, souvent associé à l’hérédité et à l’environnement, ne diminue en rien la puissance de ses personnages, au contraire : s’ils semblent parfois écrasés par leur milieu, ils n’en sont pas moins mémorables et incroyablement vivants. Lire La Fortune des Rougon, c’est plonger dans les racines d’une famille dont les ramifications vont nourrir tout un cycle romanesque. Ce premier volume pose les bases d’un univers d’une cohérence rare, où la moindre ambition peut devenir moteur d’événements tragiques. Et si l’on se sent si proche de ces luttes, c’est parce que Zola, loin d’être « ringard », a su saisir dans ces conflits individuels les grandes obsessions de toute société moderne : l’ascension sociale, l’argent et le pouvoir.
Olelko
• Il y a 1 mois
[Vieille lecture] Premier livre de ce qui est certainement la série littéraire française la plus célèbre, que chacun "connait sans connaitre", dont tout le monde a entendu parler. Zola veut nous présenter son siècle, et il nous emmènera dans l'enfer des mines, dans le chaos des halles de Paris, chez l'élite riche et politique ou dans les taudis les plus pauvres. Quoi de mieux, pour débuter cette aventure énorme que de commencer par là d'où tout est parti ? La ville de Plassans, avant le coup d'état de Louis-Napoléon Bonaparte, avant la révolution de 1848... Ensommeillée, la ville provençale sent tout de même l'odeur du siècle arriver, à travers quelques troupes républicaines marchant au son de la Marseillaise. On fomente dans les chaumières, et particulièrement sous les toits des hôtels du centre-ville. Mais bien loin de tout ça pour l'instant, la hutte d'Adélaïde Foque où se succéderont MM. Rougon et Macquart donnant naissance à trois enfants : Pierre Rougon puis avec son nouvel amant : Antoine et Ursule Macquart. Les premières pierres sont posées, et dès cet instant, le "sang impur" des Rougon-Macquart ne cessera de chercher les richesses par n'importe quel moyen, et nous montrera toute la sphère politique de cette époque de bouleversements. Ce premier livre d’Émile Zola a quelque chose de classique et champêtre, à sa lecture. On se croirait dans un tableau du 18ème siècle, une rivière sillonnant une vallée arborisée, quelques badauds profitant de la brise d'été dans une légère insouciance ; une rue provinciale animée de gens correctement vêtus, ou les chapeaux redoublent de couleurs et d'inventivité pour égailler la scène. Le style est très classique, et les pérégrination de Miette et Silvère colorent un paysage qui peut parfois être plus brutal, surtout dans la chaumière de la pauvre Adélaïde, ou un mal ancien et cupide renaît de ses couples mal-venus. Il est alors parfois mal aisé de naviguer entre une luxuriante et belle nature et une politique particulièrement instable où se battront républicains, royalistes et fervents du nouveau Bonaparte. Deux siècles plus tard, il est aussi difficile de se replonger dans les états d'une époque aujourd'hui classée au rayon histoire, que l'on apprend par la voie qui fut, sans mentionner outre-mesure les perdants et les dissonances qui avaient court à ce moment. On comprend que des jeux de pouvoirs se jouent, mais qui est qui ? Qui s'allie avec qui ? Le roman manque peut-être de pêche là-dedans et propose in fine un panorama pour moi trop flou des réels enjeux de cette ville du sud de la France. A la lecture des romans suivants, on se rend compte ici que Zola n'est pas encore aussi méthodique dans ses descriptions mais c'est là qu'il aurait hélas peut-être dû l'être.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Classiques et Littérature , Littérature Classique
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- EAN
- 9782221098271
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- Collection ou Série
- Bouquins La Collection
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- Format
- Grand format
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- Nombre de pages
- 1410
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- Dimensions
- 198 x 133 mm
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31,00 € Grand format 1410 pages